Les efforts internationaux pour envoyer de l'aide à Gaza, au bord de la famine, se poursuivent
Les efforts internationaux se poursuivent jeudi pour apporter davantage d'aide humanitaire à la bande de Gaza, déchirée par la guerre et en proie à un risque de famine, a déclaré l'ONU.
Après l'échec d'une trêve entre Israël et le mouvement palestinien Hamas pour le Ramadan, qui a commencé lundi, les combats se poursuivent et ont fait au moins 69 morts au cours des dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui administre le territoire palestinien.
Le Hamas a fait état de plus de 40 frappes aériennes à Gaza, de Beit Hanoun au nord à Rafah au sud, la ville où se réfugie la majeure partie de la population et qu'Israël menace d'attaquer par voie terrestre.
Le navire "Open Arms", propriété de l'ONG espagnole du même nom, a quitté Chypre mardi avec environ 200 tonnes d'aide alimentaire et s'approche des côtes israéliennes, selon le site web Marinetraffic. C'est le premier à emprunter un nouveau couloir maritime vers Gaza.
Le ministre chypriote des Affaires étrangères a déclaré qu'un deuxième navire, plus grand, était en cours de préparation dans le port de Larnaca.
Le corridor d'aide sera complété par un quai temporaire au large de Gaza, qui sera construit par les troupes américaines, a déclaré l'administration de Washington.
Les récents largages aériens d'aide de plusieurs pays ne constituent pas une alternative aux livraisons terrestres, ont déclaré 25 ONG, dont Amnesty International et Oxfam, dans un communiqué.
Israël a juré d'"anéantir" le Hamas après l'attaque du 7 octobre, au cours de laquelle les commandos islamistes ont tué quelque 1 160 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.
Ils ont également enlevé quelque 250 personnes, dont 130 sont toujours détenues à Gaza, bien qu'Israël estime que 32 d'entre elles ont été tuées.
Israël a répondu par une intense campagne de bombardements et des opérations terrestres à Gaza qui ont fait au moins 31 341 morts, pour la plupart des civils, selon le ministère de la Santé de ce territoire de 2,4 millions d'habitants.
La principale agence d'aide des Nations unies à Gaza, l'UNRWA, a déclaré mercredi qu'une frappe israélienne avait touché l'un de ses entrepôts alimentaires à Rafah, tuant une personne et en blessant une vingtaine d'autres.
Le chef de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré que cette attaque "survient alors que les réserves de nourriture s'amenuisent, que la faim est généralisée et que, dans certaines régions, elle tourne à la famine".
"L'île humanitaire"
Le navire Open Arms a quitté Chypre pour Gaza mardi et remorque une barge contenant 200 tonnes d'aide.
Open Arms travaille en collaboration avec l'organisation caritative World Central Kitchen (WCK) du chef hispano-américain José Andrés, qui distribuera les denrées alimentaires.
Israël a déclaré que le navire "a fait l'objet d'un contrôle de sécurité approfondi et qu'il est accompagné par des responsables israéliens afin de garantir que seule l'aide humanitaire parvienne à la bande de Gaza".
Le long de la côte, dans le nord de la bande de Gaza, des personnes attendent déjà l'arrivée de l'aide, notamment Eid Ayub. "Lorsque cette aide arrive, il n'y a pas d'organisation pour la distribuer", a-t-il déclaré, affirmant que les commerçants profitent de la pénurie.
Quelque 1,5 million de Palestiniens sont réfugiés dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, le long de la frontière fermée avec l'Égypte, où Israël menace de lancer une offensive terrestre contre le Hamas.
Le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, a parlé pour la première fois mercredi d'une "île humanitaire" où, selon lui, les habitants de Rafah pourraient être déplacés.