Cette visite sera la première du président turc au Royaume depuis le meurtre de Jamal Khashoggi, un événement qui a renforcé l'hostilité entre Ankara et Riyad

Erdogan se rendra en Arabie saoudite en février

El príncipe heredero de Arabia Saudí, Mohamed bin Salman, se reunió en 2016 con el presidente turco, Recep Tayyip Erdogan, para discutir los acontecimientos en Oriente Medio, antes de una cumbre del G20 en la ciudad costera china de Hangzhou.

Alors que la monnaie turque est en grande difficulté, le président Recep Tayyip Erdogan cherche à conclure des alliances avec des puissances régionales pour relever le défi économique. À la suite des nombreuses pressions et plaintes des exportateurs turcs concernant les restrictions au commerce avec l'Arabie saoudite, Erdogan a décidé de se rendre à Riyad pour discuter des liens commerciaux et économiques avec le Royaume. "Ils m'attendent en février. Ils ont fait une promesse et je me rendrai en Arabie saoudite en février", a annoncé le dirigeant turc dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Cette visite officielle sera également axée sur le rapprochement des deux pays après des années de tensions et de rivalités. Dans une interview à la télévision nationale en novembre, Erdogan avait déjà exprimé sa volonté de "travailler à l'amélioration des relations avec Riyad" L'inimitié entre Ankara et Riyad s'est nettement accrue après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat du royaume à Istanbul en 2018. La mort du chroniqueur du Washington Post a creusé un fossé diplomatique entre les deux pays, Erdogan affirmant que l'ordre de ce meurtre "sauvage" venait des "plus hauts niveaux", faisant allusion au prince héritier, Mohammed bin Salman. Mais les relations de la Turquie avec les Frères musulmans, organisation considérée comme terroriste par l'Arabie saoudite depuis 2014, ont également constitué un obstacle majeur à l'émergence d'un rapprochement entre Ankara et Riyad. En outre, les conflits en Syrie et en Libye ont creusé le fossé entre les deux. En conséquence de cette forte inimitié, l'Arabie saoudite a décrété un boycott des produits turcs, interdit les séries télévisées turques et fermé les écoles turques dans le pays. 

AFP PHOTO / TURKISH PRESIDENTIAL PRESS SERVICE - El presidente turco Recep Tayyip Erdogan estrechando la mano del príncipe heredero saudí Mohammed bin Salman durante una reunión en el marco de una visita oficial en Jeddah, Arabia Saudí, el 23 de julio de 2017

Cette situation a porté un coup sévère à l'économie turque, déjà en difficulté, et les hommes d'affaires et les exportateurs ont appelé le président à prendre des mesures. Récemment, avant l'annonce du voyage du dirigeant turc en Arabie saoudite, une vidéo d'une femme d'affaires turque exhortant Erdogan à résoudre le problème des exportations avec l'Arabie saoudite a circulé sur les médias sociaux. Par ailleurs, une réunion de l'Assemblée des exportateurs turcs (TİM) à Istanbul cette semaine a appelé à des solutions à la question du boycott. Selon les données du TIM, les exportations de la Turquie vers l'Arabie saoudite, qui s'élevaient à 3,2 milliards de dollars en 2019 et à 2,4 milliards de dollars en 2020, ont diminué d'environ 92 % en 2021 pour atteindre 186 millions de dollars. Dans le même ordre d'idées, le nombre de touristes saoudiens se rendant en Turquie a également diminué. Néanmoins, Erdogan estime qu'"il existe des possibilités très sérieuses de coopération entre la Turquie et les pays du Golfe". "J'espère voir de nouveaux projets de coopération basés sur des avantages mutuels, tels que des possibilités d'investissements conjoints", a-t-il ajouté lors d'une interview télévisée.

En mai 2021, la Turquie a déjà commencé à essayer de réparer ses relations avec l'Arabie saoudite. Ce même mois, Mevlut Cavusoglu s'est rendu au Royaume pour la première fois depuis le meurtre de Khashoggi. Au cours de la réunion, les deux parties ont convenu d'entamer un rapprochement. Erdogan s'est rendu pour la dernière fois à Riyad en juillet 2017 pour aborder la crise dans la région suite au blocus du Qatar par le reste des pays du Golfe. Par ailleurs, en mai 2021, avant la visite de Cavusoglu, il a eu une conversation téléphonique avec le roi saoudien Salman bin Abdulaziz. Au cours de cet appel, ils ont convenu de "maintenir ouverts les canaux de communication entre les deux pays". 

AFP/ADEM ALTAN  -   El ministro de Relaciones Exteriores de Turquía, Mevlut Cavusoglu

Les experts indiquent qu'il existe un intérêt mutuel entre Ankara et Riyad pour résoudre leurs différends et ouvrir une nouvelle étape dans leurs relations bilatérales. La poursuite de la confrontation conduirait à de nouvelles crises, ainsi qu'à des occasions perdues de partenariat, notamment dans les domaines commercial et économique. Dans ce contexte, l'Arabie saoudite s'efforce également d'améliorer ses liens avec l'Iran. La dernière réunion de rapprochement s'est tenue en Jordanie, où le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal bin Farhan Al Saud a critiqué "le rôle déstabilisateur de l'Iran dans la sécurité et la stabilité de la région et son soutien à certaines milices".

La Turquie a également développé un rapprochement avec les EAU. Le mois de novembre a vu la première visite d'un haut fonctionnaire émirati à Ankara depuis 2012. Au cours de la visite, le cheikh Mohammed bin Zayed a annoncé une enveloppe de 10 milliards de dollars pour aider la Turquie à surmonter de graves difficultés économiques.