Espagne et Maroc : une période d'excellentes relations
"Ma présence ici est le reflet de la bonne entente entre l'Espagne et le Maroc ; la position du gouvernement espagnol, ayant reconnu l'importance de la question du Sahara Occidental pour le Roi Mohamed VI, ouvre une étape de nouveaux horizons". C'est ainsi que le président du Conseil provincial de Tétouan, Ibrahim Ben Sbih, a commencé son discours lors du 39ème congrès des journalistes du détroit (Association de presse de Campo de Gibraltar, ainsi que la démarcation territoriale de l'Association professionnelle des journalistes d'Andalousie), en étroite collaboration avec l'Association des journalistes du Maroc, qui s'est tenu à Tarifa ces jours-ci, pour discuter des nouvelles relations stratégiques entre l'Espagne et le Maroc.
Lors du discours d'Ibrahim Ben Sbih, il est apparu clairement que l'acceptation par les autorités espagnoles de la proposition sur l'autonomie du Sahara en 2007 ouvre une nouvelle période diplomatique bilatérale. "Ce congrès contribue à promouvoir de nouvelles relations entre les deux pays. Ce qui nous unit est bien plus important que ce qui nous sépare. Il y a un rapprochement dans tous les domaines", a souligné le président du Conseil provincial de Tétouan.
Dans ce sens, Ben Sbih a tenu à préciser que ce congrès a servi, d'une certaine manière, à l'élite politique de Madrid et de Rabat pour résoudre des problèmes tels que la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, une fois que le président Pedro Sánchez a soutenu le Statut spécial pour le Sahara de 2007, proclamé à l'époque par Mohammed VI. Selon ses propres termes, "ces réunions à Tarifa sont conçues comme des réunions de diplomatie parallèle ; l'Espagne est le pays le plus proche du Maroc".
L'autorité politique du Conseil provincial de Tétouan a confirmé à notre correspondant que le principal partenaire commercial du Maroc est l'Espagne. Il a tenu à le souligner, mais a rejeté l'idée qu'il s'agissait de la France. Il a également reconnu la progression notable, avec un impact positif, des investissements espagnols dans le nord du Maroc. "Nous leur donnons une telle priorité que nous leur offrons des avantages que nous n'accordons pas aux citoyens marocains".
Pour le Maroc, il est très important que la reprise des relations bilatérales après des périodes de COVID et de fermeture des frontières (pour des raisons de santé publique) coïncide avec la tenue de ces rencontres entre la presse des deux nations. Bien entendu, l'annonce de la Coupe du Monde contribue à l'amélioration de leurs relations.
En effet, le 39ème Congrès du Detroit a servi à entériner l'idée défendue par les journalistes du nord du Maroc, qui se base sur une nouvelle diplomatie bilatérale, contribuant à confirmer le renforcement des accords dans le domaine des ministères des affaires étrangères des deux pays : "La construction d'une nouvelle relation, en somme".
S'adressant à Atalayar, Mustapha Labassi, président de l'Association de la presse marocaine et de l'Union des journalistes du Maroc, estime que ce type de réunion souligne les stratégies diplomatiques qui permettent d'affirmer que les deux pays sont sur la voie d'une meilleure relation.
Mustapha Labassi a salué et souligné l'engagement de l'accord bilatéral de lutte contre le terrorisme, dont 60% du contenu a été réalisé : "Il porte des fruits extrêmement positifs". Selon lui, les paroles du président Pedro Sánchez, dans une lettre envoyée au roi Mohammed VI, décrivant l'option comme "la plus sérieuse, crédible et réaliste" pour le peuple sahraoui, ont aidé dans ce contexte à la mise en œuvre de l'accord de coopération bilatérale (avril 2022), dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre la criminalité, qui serait remplie à 60 %.
Pour sa part, le président de l'Association de presse de Campo de Gibraltar (APCG), Javier Martínez Manuel, a apprécié la persistance d'une certaine ignorance mutuelle entre l'une et l'autre rive du détroit, ainsi que les relations toujours "fluctuantes" entre l'Espagne et le Maroc. Un "fossé" qui, selon lui, se réduira grâce aux efforts des professionnels des deux côtés, comme on a pu le constater ces dernières années, même lorsqu'il s'agit de rapporter avec rigueur des tragédies, comme le récent tremblement de terre qui a dévasté le sud du Maroc, "auquel, une fois de plus, nous avons transmis notre solidarité et notre affection".
Selon le président de l'APCG, Javier Martínez Manuel, le thème choisi "Relations stratégiques entre l'Espagne et le Maroc : une perspective journalistique", a permis d'analyser le moment crucial dans lequel nous nous trouvons, ainsi que les défis et les futurs défis auxquels nous devons faire face dans la région, et que nous, journalistes, devons être en mesure de transmettre au public avec objectivité et fermeté.
Carmen Chamorro García, membre du conseil d'administration de la CIP/ACPE et diplômée en relations internationales du SEI.