Le conseiller à la sécurité nationale de Washington a discuté avec Mohammed bin Salman de la menace posée par les Houthis du Yémen en mer Rouge et d'autres questions régionales avant de se tourner vers Israël

Les États-Unis considèrent l'Arabie saoudite comme un partenaire clé pour empêcher la guerre de Gaza de s'étendre

PHOTO/FILE - Mohammed bin Salman, prince héritier d'Arabie saoudite

Avant de se rendre en Israël, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, s'est rendu en Arabie saoudite pour rencontrer le prince héritier Mohammed bin Salman et discuter de la guerre à Gaza. Plus précisément, selon un communiqué officiel de la Maison Blanche, Sullivan et bin Salman ont discuté des "efforts en cours pour créer de nouvelles conditions pour une paix durable entre Israéliens et Palestiniens" ainsi que de "la réponse humanitaire à Gaza, y compris les efforts pour augmenter le flux d'aide". 

Par ailleurs, selon un responsable américain cité par Axios, la visite de M. Sullivan à Riyad visait à maintenir les efforts diplomatiques de Washington pour protéger la stabilité dans toute la région et empêcher l'extension du conflit entre Israël et le Hamas, l'une des principales craintes depuis le début de la guerre, le 7 octobre, suite à l'attaque du groupe islamiste.

Outre le Hamas, d'autres mandataires de l'Iran au Moyen-Orient, tels que les Houthis au Yémen et le Hezbollah au Liban, sont intervenus dans le conflit en lançant des attaques contre le territoire israélien, ce qui a accru les tensions régionales. À cet égard, comme le rapporte Axios, l'un des principaux points à l'ordre du jour du voyage de M. Sullivan en Arabie saoudite était les efforts visant à dissuader les attaques des Houthis du Yémen contre les navires commerciaux internationaux dans la mer Rouge.

La visite de M. Sullivan intervient peu après que le président américain Joe Biden a indiqué qu'il souhaitait reprendre les pourparlers d'après-guerre entre l'Arabie saoudite et Israël, pourparlers qui ont été contrariés par l'attaque du Hamas contre Israël et l'opération israélienne qui s'en est suivie dans la bande de Gaza.

"L'Arabie saoudite souhaite normaliser ses relations avec Israël. Nous avons l'occasion de commencer à rassembler la région et ils veulent toujours le faire", a déclaré M. Biden, soulignant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devait prendre des mesures "pour renforcer l'autorité palestinienne". "On ne peut pas dire qu'il n'y aura pas d'État palestinien à l'avenir", a ajouté M. Biden, selon Axios.

PHOTO/FILE - Jake Sullivan

Désaccords entre les États-Unis et Israël sur l'opération militaire à Gaza

Après l'Arabie saoudite, M. Sullivan atterrira à Tel-Aviv pour y rencontrer M. Netanyahu, le cabinet de guerre, le président Isaac Herzog et les principaux chefs militaires du pays. Le voyage de M. Sullivan en Israël coïncide avec les premiers désaccords publics entre Jérusalem et Washington au sujet de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza. Cette semaine, quelques jours avant la visite, Joe Biden a déclaré qu'Israël perdait son soutien pour ses bombardements "aveugles" de la bande de Gaza, indiquant que M. Netanyahou devrait changer de stratégie. 

Le conseiller américain à la sécurité nationale aura des "conversations extrêmement sérieuses" avec de hauts responsables israéliens pendant son séjour dans le pays, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, qui a également annoncé que M. Sullivan mettrait l'accent sur "les efforts visant à être plus précis et à réduire les dommages causés aux civils".

M. Sullivan devrait également aborder la question de la libération des otages détenus par le Hamas, dont huit Américains. Bien que 105 otages - 86 Israéliens et 24 étrangers - aient été libérés pendant la trêve d'une semaine, il en reste encore plus de 130 à Gaza, dont des dizaines de femmes et plusieurs étrangers. Toutefois, ces derniers jours, Israël a annoncé la mort en captivité de plusieurs otages, sur la base de renseignements et de constatations faites par les troupes israéliennes à Gaza.

Les otages, des Israéliens et des étrangers, ont été enlevés le 7 octobre, lors de l'invasion du Hamas qui a fait 1 200 morts. Selon le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, plus de 18 000 Palestiniens ont été tués et plus de 50 000 blessés lors de la riposte israélienne.