Les États-Unis et le Royaume-Uni attaquent à nouveau les Houthis, qui promettent de se venger

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont de nouveau attaqué les rebelles houthis du Yémen pour les dissuader de continuer à frapper des navires en mer Rouge, ce à quoi les insurgés ont répondu en promettant de se venger.
Londres et Washington ont déclaré dans un communiqué conjoint qu'ils avaient frappé "huit cibles houthies au Yémen, en réponse aux attaques continues des Houthis contre le trafic international et commercial, ainsi que contre les navires de guerre transitant par la mer Rouge."
U.S. Forces, Allies Conduct Joint Strikes in Yemen
— U.S. Central Command (@CENTCOM) January 22, 2024
As part of ongoing international efforts to respond to increased Houthi destabilizing and illegal activities in the region, on Jan. 22 at approximately 11:59 p.m. (Sanaa / Yemen time), U.S. Central Command forces alongside UK… pic.twitter.com/BQwEKZqMAo
Les frappes, vers minuit lundi (21h00 GMT), "visaient spécifiquement un centre de stockage souterrain des Houthis et des sites liés aux capacités de surveillance aérienne et antimissile", a ajouté le communiqué conjoint.
Depuis la mi-novembre, les Houthis ont attaqué ce qu'ils considèrent comme des navires liés aux intérêts israéliens en mer Rouge, en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.
Sa campagne a perturbé le trafic maritime et incité les États-Unis et le Royaume-Uni à mener des attaques de représailles. Depuis lors, les Houthis ont déclaré que les intérêts de ces deux puissances étaient également des cibles légitimes.
"Ils ne resteront pas impunis"
Les rebelles ont fait état de 18 attaques des États-Unis et du Royaume-Uni contre leur territoire dans les provinces de Sanaa, Hodeidah, Taez et Al-Baida, et ont promis dans un message sur le réseau X que de telles opérations "ne resteront pas impunies."
Les forces américaines et britanniques ont mené une première vague d'attaques contre le groupe rebelle au début du mois.
"Ces frappes de précision visent à perturber et à dégrader les capacités que les Houthis utilisent pour menacer le commerce mondial et la vie des marins innocents", indique le communiqué conjoint.
"Ce que nous avons fait à nouveau, c'est envoyer le message le plus clair possible que nous continuerons à réduire leur capacité [des rebelles] à mener ces attaques", a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron.
Dans un communiqué séparé, le Commandement central américain (Centcom) a déclaré que les cibles comprenaient "des systèmes de missiles et de lanceurs, des systèmes antiaériens, des radars et des installations souterraines de stockage d'armes."
L'Iran, la puissance qui parraine les rebelles houthis, qui contrôlent une partie du Yémen dont la capitale Sanaa, a fustigé les attaques des États-Unis et du Royaume-Uni.
Selon son ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian de New York, cité par l'agence officielle iranienne Irna, ces opérations sont une "menace pour la paix et la sécurité dans la région" et "intensifient la portée de la guerre."
Deux mois d'attaques
Les Houthis, un mouvement soutenu par l'Iran et qui soutient le Hamas palestinien dans son conflit avec Israël, avaient revendiqué lundi une attaque contre un navire militaire américain au large des côtes du Yémen, et se sont dits prêts à poursuivre leurs attaques.
Les forces houthies "ont mené une opération militaire visant le cargo militaire américain Ocean Jazz dans le golfe d'Aden", a déclaré le porte-parole du mouvement, Yahya Saree. Cette information a été qualifiée de" fausse " par un responsable du Pentagone.
En plus de l'action militaire, Washington tente d'exercer une pression diplomatique et financière sur les Houthis et, la semaine dernière, les a rebaptisés entité "terroriste" après avoir retiré cette étiquette peu de temps après l'entrée en fonction du président Joe Biden.
Le Yémen n'est qu'une partie de la crise croissante au Moyen-Orient liée à la guerre à Gaza, où les bombardements incessants et l'offensive terrestre d'Israël ont tué plus de 25 000 personnes, selon le ministère de la Santé du territoire, aux mains du Hamas.
La campagne israélienne a commencé après des attaques sans précédent du Hamas en octobre qui ont tué quelque 1 140 personnes en Israël, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.
La montée des tensions et de la violence au Moyen-Orient-impliquant des groupes soutenus par l'Iran au Liban, en Irak, en Syrie et au Yémen - a attisé les craintes d'un conflit régional plus large.