Les États-Unis retirent toutes les troupes d'Afghanistan avant le 11 septembre

La plus longue guerre de l'histoire des États-Unis touche à sa fin. Avant la célébration du 20e anniversaire de la guerre, le nouveau gouvernement de Joe Biden a décidé de retirer toutes les troupes américaines présentes sur le sol afghan avant le 11 septembre.

Cette décision se heurte directement à l'engagement pris par son prédécesseur, Donald Trump, de retirer les troupes d'ici le 1er mai, puisque plus de 2 500 soldats américains resteront dans le pays asiatique au-delà de cette date. Lors d'une conférence de presse, Joe Biden a fait état de " la difficulté " de retirer les troupes d'ici le 1er mai, mais a réaffirmé son engagement à " ne pas rester beaucoup plus longtemps " sur le terrain.

Il y a actuellement 3 500 soldats américains déployés en Afghanistan, dont 2 500 militaires et 1 000 membres des forces spéciales. Toutefois, on ignore encore ce qu'il adviendra de l'avenir des forces d'opérations spéciales, qui continuent de travailler pour la CIA sur le terrain dans le cadre de missions antiterroristes.

Après la confirmation de la décision, le président se dissociera de l'accord entre les États-Unis et les talibans prévoyant le retrait des troupes avant le mois de mai. Lors des discussions sur cet accord, les insurgés talibans ont menacé de reprendre les combats si le retrait total des États-Unis n'est pas respecté à cette date. En ce sens, le secrétaire d'État, Anthony Blinken, a eu un entretien téléphonique avec le président afghan, Ashraf Gani, au cours duquel les bases de l'annonce du retrait officiel des troupes auraient été convenues.

Avec cette décision, la guerre en Afghanistan prendra fin après 20 ans de combats au cours desquels plus de 100 000 civils afghans et plus de 2 300 soldats américains ont trouvé la mort, bien qu'aucune victime américaine n'ait été signalée au cours de l'année écoulée. Le choix de retirer les troupes avant la date du 11 septembre n'est pas un hasard puisque cela ferait 20 ans que les attaques terroristes contre les tours jumelles et le Pentagone ont eu lieu.

L'entrée en guerre en Afghanistan était une réponse directe décrétée par l'administration de l'ancien président George W. Bush en réaction aux attentats, après avoir accusé les talibans de soutenir et d'héberger Oussama Ben Laden et d'autres dirigeants d'Al-Qaïda liés aux attentats. Fin 2009, le président américain de l'époque, Barack Obama, a annoncé une augmentation des troupes américaines de 100 000 hommes supplémentaires. 

En reportant le départ des troupes, Biden devra faire face à une éventuelle offensive des talibans en ne respectant pas le déploiement des troupes prévu pour mai. Toutefois, la date ne serait repoussée que de quatre mois supplémentaires. Il est donc confiant dans le fait que les talibans ne lanceront pas d'offensive contre les troupes américaines.
Dans cette situation, ses alliés de l'OTAN attendent que M. Biden les informe de sa décision afin de coordonner leurs plans de retrait puisqu'ils ont 7 000 soldats étrangers supplémentaires de la coalition en Afghanistan. 

Malgré le retrait des troupes, les perspectives de paix dans le pays ne sont pas prometteuses. Selon un nouveau rapport publié par les services de renseignement américains, "il est peu probable qu'un accord de paix soit conclu au cours de l'année prochaine, car les talibans devraient réaliser des gains importants sur le champ de bataille".

Après le 11 septembre, il est difficile de garantir qu'un processus de paix aura lieu, au moins au niveau national. Le retrait américain marque le début d'une transition pacifique au niveau international, mais la communauté internationale continuera de porter son attention sur le pays afghan, les talibans conservant le pouvoir sur le terrain. Avec leur vision et l'imposition de la charia, les châtiments sanglants et les hostilités envers la population civile continueront d'être les protagonistes de l'actualité, tout comme les restrictions des droits civils, notamment envers les femmes, qui sont le secteur de la population qui souffre le plus des conséquences des impositions des talibans.