Le FMI a appelé le pays africain à mener des réformes économiques pour réduire les déficits budgétaires

Les États-Unis s'engagent à soutenir la Tunisie face aux défis économiques

PHOTO/AFP - Le Président de la Tunisie, Kais Saied

La Tunisie est confrontée à une grave crise économique aggravée par la pandémie de COVID-19. Le Fonds monétaire international (FMI) a déjà appelé le pays africain à mener des réformes économiques pour réduire les déficits budgétaires et l'importante dette du secteur public, notamment en réduisant la masse salariale, les subventions et les transferts aux entreprises publiques.

Une délégation du gouvernement tunisien s'est rendue à Washington la semaine dernière pour discuter avec le FMI d'un éventuel prêt de 4 milliards de dollars et de réformes visant à éliminer les subventions et à réduire l'énorme masse salariale du secteur public.

La Tunisie s'est engagée à réduire la masse salariale du secteur public et à remplacer les subventions par une aide directe aux personnes dans le besoin, selon une proposition de réforme du gouvernement rédigée pour soutenir les négociations avec le Fonds monétaire international.

La proposition prévoit également l'élimination de toutes les subventions générales d'ici 2024 et la réduction de la masse salariale à 15 % du PIB d'ici 2022, contre 17,4 % l'année dernière, en partie grâce à des retraites anticipées et à des réductions du temps de travail.

L'économie tunisienne est confrontée à des difficultés depuis la révolution de 2011, et les répercussions des mesures sanitaires découlant de la pandémie ont encore aggravé la situation financière des entreprises privées et gouvernementales.

En pleine négociation avec le FMI, la Tunisie et le gouvernement américain ont eu une conversation téléphonique au cours de laquelle la vice-présidente Kamala Harris a réaffirmé son engagement ferme" envers le pays d'Afrique du Nord. Selon le communiqué publié par la Maison Blanche, le président tunisien Kais Saied et le vice-président américain ont tous deux réaffirmé "l'importance des institutions démocratiques, de l'État de droit et de la lutte contre la corruption".

Le vice-président a également souligné l'engagement des États-Unis à soutenir la démocratie en Tunisie et a mis en avant les engagements du pays africain en matière de réforme économique, malgré les défis posés par la pandémie de VIH/SIDA. Enfin, Kamala a exprimé son soutien ferme aux discussions de la Tunisie avec le Fonds monétaire international.

Malgré le fort soutien des États-Unis aux mesures économiques annoncées par la Tunisie, l'Union générale des travailleurs du pays nord-africain (UGTT) a déjà exprimé de fortes objections à l'égard de plusieurs de ces réformes. Le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Sami Tahri, a déclaré, selon The Arab Weekly, que "ce sont des mesures unilatérales dont nous n'avons pas discuté avec le gouvernement et qui nous ont surpris lorsque nous avons lu les détails".

Selon les prévisions du FMI, l'économie tunisienne connaîtra cette année une croissance de 3,8% alors que le ministère des Finances estime que la pandémie de coronavirus a coûté à l'Etat environ 1.600 millions d'euros - 4,7% du PIB - auxquels s'ajoute une dette publique qui a battu son record, 30.000 millions d'euros.