Le fragile cessez-le-feu entre Israël et l'Iran vacille après une nouvelle attaque de Téhéran

Israël assure qu'il répondra à la violation de la trêve et ordonne une attaque contre des cibles du régime dans la capitale iranienne 
Viviendas y una escuela en el lugar del impacto tras un ataque con misiles iraníes contra Israel, en Bnei Brak, Israel, el 16 de junio de 2025
Maisons et école sur le site d'impact après un tir de missile iranien sur Israël, à Bnei Brak, Israël, 16 juin 2025
  1. Netanyahu proclame la victoire, Trump appelle au calme 
  2. L'Iran promet de restaurer son industrie nucléaire 
  3. Un cessez-le-feu fragile sous la menace 

Peu après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu récemment déclaré, Israël a annoncé qu'il répondrait à une nouvelle attaque lancée depuis l'Iran contre son territoire, violant ainsi les termes d'une trêve fragile annoncée quelques heures auparavant. 

Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a confirmé mardi avoir donné l'ordre aux Forces de défense israéliennes (FDI) d'attaquer des cibles stratégiques à Téhéran en réponse immédiate à l'agression iranienne. Selon Katz, cette mesure vise à envoyer un message sans équivoque à l'Iran, à savoir que toute violation du cessez-le-feu aura des conséquences directes au cœur du régime. 

Malgré l'annonce d'un cessez-le-feu négocié en partie par les États-Unis et le Qatar, l'Iran a tiré au moins 20 missiles balistiques pendant plus de deux heures, touchant des zones du nord, du centre et du sud d'Israël. 

L'attaque la plus dévastatrice a eu lieu à Beer Sheva, où deux missiles ont frappé un immeuble résidentiel. L'un d'eux a traversé un mur extérieur et détruit deux abris de sécurité, tuant au moins cinq personnes et en blessant 22 autres. Les opérations de sauvetage se sont poursuivies pendant la nuit afin de localiser d'éventuels survivants sous les décombres. 

Le général de brigade Effi Defrin, porte-parole de l'armée israélienne, a averti que « le danger persiste », confirmant qu'il n'y a pas de changement dans les directives de sécurité du Commandement de la frontière intérieure et que les troupes israéliennes resteront en état d'alerte maximale. 

Netanyahu proclame la victoire, Trump appelle au calme 

Parallèlement à la réponse militaire, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu'Israël avait atteint tous les objectifs fixés dans la guerre de 12 jours contre l'Iran, y compris l'élimination de la menace existentielle que représentent ses armes nucléaires et ses missiles balistiques. Netanyahu a assuré que les FDI avaient pris le contrôle total de l'espace aérien au-dessus de Téhéran, porté des coups sévères à l'élite militaire iranienne et détruit des dizaines d'objectifs clés du régime. 

Netanyahu a remercié le président américain Donald Trump pour son soutien décisif et a averti que toute nouvelle violation du cessez-le-feu serait répondue avec « la force maximale ». De son côté, Trump a confirmé sur sa plateforme Truth Social l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu progressif : l'Iran cesserait d'abord les tirs pendant 12 heures, puis Israël observerait une pause similaire, et au bout de 24 heures, la fin officielle de la guerre serait déclarée. Après les attaques iraniennes, Trump a réitéré son message : « Le cessez-le-feu est en vigueur, veuillez ne pas le violer ! ». 

D'autre part, JD Vance, vice-président adjoint de Trump, a déclaré que les attaques américaines avaient détruit une grande partie de l'infrastructure nucléaire iranienne, rendant le régime incapable de produire des armes nucléaires à court terme, ce qui ouvre « une opportunité pour relancer un véritable processus de paix ». 

L'Iran promet de restaurer son industrie nucléaire 

Pendant ce temps, la République islamique d'Iran évalue les dommages subis par son programme nucléaire après d'intenses bombardements israéliens contre des cibles du régime, notamment une attaque sans précédent contre la prison d'Evin à Téhéran, connue pour abriter des dissidents politiques et être le théâtre de violations des droits humains.

De même, avant d'annoncer le cessez-le-feu, les FDI ont attaqué la « horloge de la destruction d'Israël », installée par des manifestants en 2017 lors d'une marche commémorant le dernier vendredi du mois sacré du ramadan. 

En ce qui concerne les attaques contre les infrastructures nucléaires, le chef du programme nucléaire iranien, Mohammad Eslami, a déclaré que des plans avaient déjà été mis en place pour restaurer l'industrie nucléaire et « éviter toute interruption de la production et des services ». 

Quelques heures avant l'annonce du cessez-le-feu par Trump, l'Iran a également attaqué la base aérienne américaine d'Al-Udeid au Qatar avec dix missiles en représailles aux bombardements. Cependant, Washington et Doha ont été informés à l'avance, ce qui a permis d'évacuer la base et d'éviter des victimes, dans ce que les analystes décrivent comme une réponse « symbolique et mesurée » visant à sauver la face devant la population sans aggraver le conflit avec les États-Unis. 

Un cessez-le-feu fragile sous la menace 

La télévision d'État iranienne a confirmé le début du cessez-le-feu après quatre vagues d'attaques et a assuré que son opération militaire se poursuivait « jusqu'au dernier moment ». De hauts responsables israéliens ont quant à eux indiqué que Téhéran avait fait pression pour un cessez-le-feu immédiat, tandis qu'Israël préférait prolonger les opérations de quelques jours afin d'atteindre ses objectifs stratégiques.

Dans ce contexte de tension et de méfiance, la trêve est fragile. La violation de l'Iran et la réponse israélienne éventuelle à Téhéran soulignent la volatilité de la situation et la possibilité réelle d'une nouvelle escalade.