La France et le Maroc poursuivent leur rapprochement

Le Maroc et la France continuent de chercher à renforcer les relations diplomatiques entre les deux pays. Les gestes récents ont été très significatifs.
- Appel à un plus grand soutien sur le Sahara occidental
- Visite au Maroc du ministre français des Affaires étrangères
De la réception de l'épouse du président français, Brigitte Macron, pour les princesses marocaines Lalla Meryem, Lalla Asmae et Lalla Hasnaa, aux déclarations de l'ambassadeur de France à Rabat, Christophe Lecourtier, sur le Sahara occidental, en passant par la visite du ministre français des Affaires étrangères dans la capitale rabataise, on peut apprécier les mouvements de rapprochement et de proximité entre deux alliés stratégiques qui n'ont pas été au mieux de leur forme ces derniers temps en termes de relations diplomatiques.

Appel à un plus grand soutien sur le Sahara occidental
Le Maroc continue d'exiger de la France un soutien clair et sans équivoque à sa proposition pour le Sahara occidental, qui prévoit une large autonomie pour le territoire sahraoui sous souveraineté marocaine, conformément aux résolutions de l'ONU. Une formule qui vise à développer au maximum la région, en lui accordant une large autonomie, tout en laissant la politique étrangère et la sécurité entre les mains de l'Etat marocain.
Plusieurs nations importantes comme les États-Unis, l'Allemagne, les Émirats arabes unis, Israël et l'Espagne ont approuvé l'initiative marocaine pour le Sahara occidental, qu'ils considèrent comme la manière la plus sérieuse, crédible et réaliste de résoudre le différend sahraoui. Tout cela face à la proposition opposée du Front Polisario, qui prévoit un référendum sur l'indépendance de la population sahraouie, qui bénéficie d'un soutien international moindre et qui est difficile à mettre en œuvre en raison de problèmes tels que les listes électorales, comme l'ont souligné plusieurs experts.
Le Front Polisario bénéficie du soutien le plus important de l'Algérie, le grand rival politique du Maroc au Maghreb, mais ne reçoit guère d'autres appuis.
Les relations entre le Maroc et la France ont été tendues ces derniers temps en raison du désaccord principal sur la question du Sahara occidental, une question d'une grande importance car elle affecte l'intégrité territoriale du pays nord-africain. Mais les récentes démarches diplomatiques de l'épouse du président français Emmanuel Macron et de l'ambassadeur de France Christophe Lecourtier ont rapproché les deux parties.

Visite au Maroc du ministre français des Affaires étrangères
Vient maintenant la visite du ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Sejourne, pour sa première visite officielle au Maroc depuis sa prise de fonction le 12 janvier. Cette visite, prévue pour le 25 février, comprend une rencontre avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, ce qui constitue un pas important vers le rapprochement des deux pays.
Selon le média Africa Intelligence, cette rencontre devrait jeter les bases d'une éventuelle visite au Maroc du président français Emmanuel Macron, prévue avant l'été.
En outre, le président du Sénat français, Gérard Larcher, devrait également se rendre au Maroc.
Sejourne a déjà fait part de sa volonté de renforcer les liens entre Paris et Rabat. Le diplomate français a souligné le caractère "essentiel" de la relation entre la France et le Maroc et a exprimé sa détermination à rétablir la confiance entre les deux nations.

"Je construirai progressivement cette confiance. C'est l'intérêt de la France et du Maroc", a déclaré Sejourne la semaine dernière lors d'une audience à l'Assemblée nationale française.
S'adressant au quotidien français Ouest-France, Sejourne a fait part de son engagement "personnel" à améliorer les relations entre les deux pays, affirmant qu'il avait déjà pris plusieurs contacts avec des responsables marocains depuis son entrée en fonction.
"Le président de la République m'a demandé personnellement d'investir dans la relation franco-marocaine et d'écrire un nouveau chapitre de notre relation. Je vais le faire", a déclaré le ministre français.
Cette déclaration va dans le même sens que celle de l'ambassadeur Christophe Lecourtier, qui a évoqué la question du Sahara occidental lors d'une conférence à l'université. L'ambassadeur de France à Rabat a souligné qu'"il serait tout à fait illusoire et irrespectueux de croire que nous allons construire ce que je souhaite, brique après brique, pour rassurer nos pays et certains autres voisins, sans clarifier cette question, sachant que tout le monde à Paris connaît et comprend la nature fondamentale du Royaume, hier, aujourd'hui et demain". Lecourtier lui-même a exhorté le gouvernement français à clarifier sa position avec le Maroc sur le Sahara occidental.