Le gouvernement soudanais et les mouvements armés signent un premier accord de paix

La principale alliance rebelle du Soudan et le gouvernement national se sont mis d'accord lundi sur un pacte de paix pour mettre fin à ce conflit qui dure depuis 17 ans.
Les membres des mouvements armés qui composent le Front révolutionnaire soudanais - une coalition de groupes rebelles du Darfour occidental et des États du Kordofan méridional et du Nil bleu - et l'Alliance soudanaise Jamis Abdalla, ainsi que le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok, ont tenu une cérémonie officielle à Juba, capitale du Sud-Soudan voisin. « Nous sommes maintenant prêts et préparés pour la signature de l'accord, après que les négociations sur tous les points et questions pendant presque un an ont été achevées », a déclaré le chef de l'équipe de médiation sud-soudanaise, Tut Galuak, à l'agence de presse Efe.
Hamdok est arrivé à Yuba accompagné de plusieurs ministres. Cette visite intervient après que le Conseil Souverain, la plus haute instance du gouvernement de transition soudanais, et les chefs rebelles se sont mis d'accord pour entamer un dialogue le 14 octobre.
Dans son compte Twitter, le Premier ministre soudanais a annoncé qu'il se rendait à Juba pour « participer avec la délégation gouvernementale et les camarades des mouvements de lutte armée à la joie et au soutien de l'accord de paix (...) ».
L'accord, selon l'agence d'État SANA, couvre des questions clés concernant la sécurité, la propriété foncière, la justice transitionnelle, le partage du pouvoir et le retour des personnes qui ont fui leurs foyers en raison de la guerre.
Les accords, divisés en cinq processus distincts dans les régions du Darfour, du Kordofan et du Nil Bleu, ont été signés par les chefs des mouvements armés et le vice-président du Conseil Souverain Soudanais, le Général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, représentant le gouvernement.

Les personnes qui devraient signer un accord sont : une faction du Mouvement de libération du Soudan, le Conseil transitoire du Mouvement de libération du Soudan, le Mouvement pour la justice et l'égalité et une faction du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord.
Cependant, deux forces rebelles clés - une faction du Mouvement de libération du Soudan dirigée par Abdelwahid Nour et une aile du Mouvement populaire de libération du Nord Soudan - ont refusé de participer à l'accord, selon l'AFP.

Depuis 2003, le Darfour est dévasté par un conflit qui a fait 300 000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés, selon les Nations unies.
Ces derniers mois, une vague de violence s'est répandue au Darfour, faisant 100 morts en juillet, malgré une brève accalmie dans les troubles après la révolution soudanaise de 2019 qui a renversé le président Omar al-Bachir.

Les groupes rebelles qui ont maintenant signé cet accord de paix proviennent en grande partie de communautés non arabes (une minorité dans le pays) qui ont toujours été critiques à l'égard de la domination arabe dans les gouvernements de Khartoum. Ces rebelles se sont battus contre les troupes d'Al-Bachir renversé.
Depuis lors, c'est Hamdok qui a pris la tête du gouvernement de transition et qui a fait de la paix avec les rebelles l'une de ses principales priorités.