Bien que Joe Biden n'ait pas encore atterri à Tel Aviv, certains de ses projets pendant son séjour en Israël sont déjà connus. Comme le rapportent plusieurs médias israéliens, le président américain devrait signer un accord avec le gouvernement dirigé par Yair Lapid. "La déclaration de Jérusalem sur le partenariat stratégique américano-israélien est une déclaration historique qui montre la nature unique de ce que nous avons entre nos pays", a déclaré un haut fonctionnaire israélien au Times of Israel.
L'accord porte sur la coopération entre les deux pays dans les années à venir, mais présente également une position commune contre le programme nucléaire iranien. Dans cette déclaration, Israël et les États-Unis s'engagent à utiliser "tous les éléments de la puissance nationale" pour empêcher le régime de Téhéran d'obtenir une arme nucléaire, selon le journal israélien.
La source israélienne souligne également que Jérusalem est "reconnaissante" et apprécie "l'approche adoptée par Washington ces derniers mois", en référence à la décision de l'administration Biden de ne pas retirer le Corps des gardiens de la révolution iranienne de la liste américaine des groupes terroristes étrangers, malgré les demandes de Téhéran pendant les négociations de l'accord nucléaire.
Séparément, le Jerusalem Post rapporte que, par cet accord, Biden réaffirmera son engagement envers la sécurité d'Israël en maintenant le Protocole d'accord conclu par les deux pays en 2016, en vertu duquel Israël recevra 38 milliards de dollars d'aide militaire sur 10 ans.
Cet accord sera "un témoignage de la qualité, de la profondeur et de la portée uniques de la relation entre les États-Unis et Israël", déclare un diplomate au journal. "Il exprime l'engagement profond des deux parties, en particulier l'engagement des États-Unis en faveur de la sécurité, de la prospérité et du bien-être d'Israël", ajoute-t-il.
Outre le partenariat bilatéral entre Washington et Jérusalem, le texte met en avant la coopération entre Israël et les pays arabes de la région, un point où les Etats-Unis jouent un rôle clé. Washington "est très engagé à travailler avec Israël et nos partenaires pour transformer la région", dit la source diplomatique.
Le quotidien israélien note également que l'Iran sera l'un des principaux sujets abordés lors de la visite de Biden en Israël. "L'Iran continue de tromper la communauté internationale", a déclaré un responsable israélien au journal. "Les rapports publiés ces dernières semaines et même hier le prouvent", ajoute-t-il, faisant allusion aux déclarations de Jake Sullivan sur les projets présumés de l'Iran de fournir des drones à la Russie.
L'Arabie saoudite, quant à elle, jouera également un rôle clé dans l'agenda de Biden pendant son séjour en Israël. L'administration américaine cherche à favoriser un rapprochement entre Riyad et Jérusalem, ce qui, selon les responsables saoudiens, "apporterait des avantages à la région".
Pour l'heure, Israël entretient déjà des relations avec les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc. Les accords d'Abraham ont permis une coopération dans différents secteurs tels que la technologie, le commerce et l'économie. Ce partenariat s'étend également à d'autres domaines, comme la défense. Peu avant l'arrivée de Biden dans la région, Israël a proposé de fournir une assistance en matière de défense aérienne aux Émirats arabes unis en raison des attaques que le pays a subies de la part des Houthis au Yémen, selon le Wall Street Journal.
À cet égard, le journal américain note également qu'Israël a accepté de vendre des drones et des systèmes anti-drones à Bahreïn. Citant un haut fonctionnaire bahreïni, le WSJ affirme que des agences de renseignement israéliennes telles que le Mossad travaillent à Manama depuis quelques mois pour former leurs agents de renseignement.
De cette manière, Israël espère jeter les bases d'une alliance militaire au Moyen-Orient pour contrer l'Iran. Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a annoncé en début de semaine qu'il informerait Biden des progrès de cette coalition régionale, qui comprendrait les Émirats arabes unis, l'Égypte, la Jordanie, le Bahreïn, l'Arabie saoudite et le Qatar. Cette union, baptisée par Gantz "MEAD" (Middle East Air Defence), vise à lutter contre les attaques de missiles iraniens dans la région.
Téhéran, pour sa part, s'est déjà exprimé sur cette initiative dirigée par Israël et soutenue par les États-Unis. Selon le ministère iranien des Affaires étrangères, un pacte de défense aérienne entre Israël et ses partenaires arabes régionaux ne ferait qu'accroître les tensions actuelles. Il a également souligné, en se référant à Washington, que "l'entrée d'étrangers dans la région est la principale cause de tensions et de perturbations régionales".
Israël se prépare à l'arrivée imminente du président américain dans le pays. En raison des menaces iraniennes, la sécurité sera primordiale lors de la cérémonie d'accueil de Biden.
L'armée a déployé un certain nombre de systèmes de défense aérienne sophistiqués à l'aéroport Ben Gourion, notamment le Bouclier léger, qui utilise de puissants lasers pour intercepter les grenades propulsées par fusée, les drones et les projectiles. Israël présentera également Arrow-3, un système d'interception de missiles balistiques, Arrow-4, la fronde de David et le Dôme de fer, capable d'intercepter des missiles de différentes portées, des missiles de croisière et des drones.
Outre la sécurité de l'aéroport, plus de 16 000 policiers seront mobilisés pendant la visite de Biden en Israël, tandis que l'autoroute entre Tel Aviv et Jérusalem sera fermée dans les deux sens.
Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra