L'armée israélienne a déjà annoncé qu'elle continuerait à attaquer des cibles dans l'enclave ce vendredi

Israël persiste dans son offensive sur Gaza

AFP/ MAHMUD HAMS - Des Palestiniens évaluent les dégâts causés par les frappes aériennes israéliennes, à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, le 14 mai 2021

L'escalade du conflit entre dans son cinquième jour consécutif d'affrontements entre Israël et le Hamas. La violence continue de s'intensifier sans aucun signe de cessez-le-feu malgré les demandes constantes de la communauté internationale. La bande de Gaza a subi l'une des pires offensives depuis le début de cette escalade de la guerre, lundi.

Pendant 40 minutes, 50 séries de bombardements aériens et terrestres ont ravagé la bande de Gaza. L'opération, qui a débuté aux premières heures du matin, a impliqué 160 avions, de l'artillerie et de l'infanterie ciblant des enclaves appartenant à des milices palestiniennes.

Selon des sources du ministère palestinien de la santé, le bilan s'élève à 119 morts, dont 31 enfants et 19 femmes, et plus de 830 blessés. De son côté, l'Organisation des Nations unies (ONU) a publié une déclaration confirmant qu'au moins quatre bâtiments du programme pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) ont été endommagés par les opérations militaires. Les plus de mille roquettes lancées par le Hamas vers Israël ont tué au moins sept Israéliens. 

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Au milieu de ce climat de tension, les forces de défense hébraïques ont confirmé hier soir le lancement de trois roquettes depuis la frontière sud du Liban vers Israël, ajoutant un nouvel acteur au conflit. Bien que toutes les indications aient pointé vers la milice libanaise Hezbollah, cette action a été attribuée à un petit groupe palestinien.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déjà annoncé que l'offensive se poursuivrait "jusqu'à ce qu'il soit nécessaire de rétablir le calme dans l'État d'Israël". En fait, l'ombre d'une opération terrestre plane sur Gaza. Le chef de l'armée, le général Avi Kochavi, a ordonné le déploiement de trois brigades à la frontière, tandis que l'état-major de la division sud a mobilisé plus de 9 000 réservistes, en attendant une décision ferme.

L'armée israélienne a déjà avancé que ce vendredi, elle continuera à attaquer des cibles dans l'enclave. Parmi ces objectifs figurent les tunnels de Gaza, que le Hamas utilise, selon l'armée, pour se déplacer et lancer des attaques contre Israël. En outre, outre les offensives aériennes et terrestres, ils procèdent également à des "assassinats ciblés" contre de hauts responsables du Hamas et du Jihad islamique, la branche armée de la milice. Parmi les noms les plus connus figure celui de Mohamed Deif, chef de l'aile militaire du Hamas. 

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L'escalade de la violence s'est également déplacée dans différentes villes israéliennes où les affrontements entre les populations arabe et juive s'intensifient. Le quotidien Ynet a publié qu'Israël "semble avoir demandé le contrôle des émeutes au niveau national". Les villes à population arabe telles que Ramle, Acre, Jaffa, Jisr al-Zarqa et Umm al-Fahm ou Lod souffrent de l'escalade de la violence alors que les attaques entre Gaza et Israël s'intensifient. La violence a atteint un tel point que dans la ville de Lod, à 15 km de Tel Aviv, le gouvernement Netanyahu a dû imposer l'état d'urgence.

Dans ce contexte de tension extrême, le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, a encouragé les citoyens palestiniens des territoires occupés, ainsi que les Arabes israéliens, à manifester ce vendredi, qui coïncide avec le deuxième jour de l'Aïd al-Fitr. Haniyeh a lancé cet appel face à la possibilité d'une nouvelle invasion terrestre israélienne similaire à celle de 2014.

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Face à cette situation, la communauté internationale semble incapable de parvenir à une résolution commune, après le veto des Etats-Unis au Conseil de sécurité nationale "considérant qu'il ne serait pas utile de désescalader le conflit". De leur côté, la Tunisie, la Norvège et la Chine ont demandé une nouvelle réunion d'urgence du Conseil, qui aura lieu dimanche prochain et à laquelle devraient participer l'envoyé de l'ONU pour le Moyen-Orient, le Norvégien Tor Wennesland, ainsi que des représentants d'Israël et de la Palestine.

Le président des États-Unis, Joe Biden, a clairement exprimé son soutien total à Israël, lors d'un appel téléphonique à l'actuel Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Il a également déclaré qu'"Israël a le droit de se défendre lorsque des milliers de missiles sont tirés sur son territoire".

Cependant, les pays de l'Union européenne qui font partie du Conseil (France, Estonie et Irlande), ainsi que la Norvège, ont publié une déclaration commune et condamné les attaques contre les villes israéliennes lancées depuis Gaza et ont qualifié d'"inacceptable" le nombre élevé de victimes civiles, dont des enfants, dans les attaques israéliennes.