Israël poursuit son offensive contre le Hamas et exhorte les habitants à quitter la ville de Gaza

Israël a demandé mercredi à tous les habitants d'évacuer la ville de Gaza, où les troupes israéliennes poursuivent une offensive féroce contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, après plus de neuf mois d'une guerre qui a ravagé le territoire.
Les négociations en vue d'un cessez-le-feu et d'une libération d'otages doivent reprendre au Qatar, avec la participation du chef de la CIA et des services de renseignement israéliens, a indiqué une source proche des pourparlers.
Ces derniers jours, l'armée israélienne a repris ses opérations dans le nord de la bande de Gaza, après avoir affirmé en janvier avoir démantelé le commandement du Hamas dans cette partie du territoire.
"Les soldats ont mené une opération contre les terroristes du Hamas et du Jihad islamique qui utilisaient le siège de l'UNRWA [Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine] dans la ville de Gaza comme base pour lancer des attaques", a déclaré l'armée.
Les soldats "ont éliminé des terroristes au cours des combats et ont localisé de grandes quantités d'armes", a ajouté l'armée. Juliette Touma, directrice de la communication de l'UNRWA, a déclaré qu'il était difficile de savoir s'il y avait des réfugiés dans le bâtiment.
L'armée israélienne a lancé une opération terrestre dans le quartier de Shujaiyia, à l'est de la ville, le 27 juin, avant d'étendre son offensive au centre de la ville, où des "dizaines de milliers de personnes" ont été appelées à évacuer, selon l'ONU.
Dans des tracts publiés mercredi, les forces armées ont exhorté "toutes les personnes présentes dans la ville de Gaza" à quitter la ville et à se diriger vers le sud en empruntant des "couloirs de sécurité".
Déplacés pour la 12e fois
Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a prévenu qu'il n'y avait plus de refuge dans le territoire palestinien, dirigé par le Hamas depuis 2007, où 80 % des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés.
Um Nimr Al Amal a fui la ville de Gaza avec sa famille. "C'est la douzième fois [que nous fuyons], combien de fois devrons-nous encore endurer cela ? Mille fois ? Où allons-nous finir ? Je n'ai plus d'énergie, je n'en peux plus", a-t-il déclaré.
Le conflit a éclaté le 7 octobre, lorsque des commandos islamistes ont tué 1 195 personnes, pour la plupart des civils, et en ont enlevé 251 dans le sud d'Israël, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.
L'armée israélienne estime que 116 personnes sont toujours captives à Gaza, dont 42 seraient mortes.
En réponse, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas et a lancé une offensive à Gaza qui a déjà tué 38 295 personnes, pour la plupart des civils, selon le ministère de la santé du territoire.
Quatre Palestiniens ont été tués mercredi dans des bombardements israéliens à Nuseirat, dans le centre, et deux autres à Khan Younis, dans le sud, selon des sources médicales.
"Il s'agissait de civils”
Au moins 29 personnes ont été tuées, dont des enfants, lors d'une attaque israélienne contre une école à Abassan, près de Khan Younis, mardi, ont indiqué une source médicale et le Hamas.
L'armée israélienne a déclaré que le bombardement visait des "terroristes". Israël, les États-Unis et l'Union européenne considèrent le Hamas comme une "organisation terroriste". L'hôpital Nasser a également été visé.
"Nous étions assis près de la porte de l'école quand soudain des roquettes se sont abattues sur un groupe de personnes. Ces gens n'étaient pas armés, ils ne faisaient pas partie de la résistance, c'étaient tous des civils", a déclaré Mohammed Sukkar.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a dénoncé le bombardement "inacceptable" et a déclaré à X que "les civils, en particulier les enfants, ne doivent pas être pris entre deux feux".
Israël et le Hamas ne sont toujours pas d'accord sur la manière de parvenir à une trêve. Le mouvement islamiste a assoupli ses exigences, mais a accusé lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de bloquer les négociations.