Le Hezbollah tire plus de 200 obus sur Israël en représailles à la mort d'un commandant

L'organisation libanaise soutenue par l'Iran a confirmé la mort de Mohammed Nasser dans une frappe aérienne israélienne. Nasser était le chef d'une unité chargée de lancer des attaques contre Israël depuis le sud-ouest du Liban 
Un incendio cerca de Shebaa, en el sur del Líbano, después del derribo de un dron por parte del ejército israelí - AFP/ RABIH DAHER 
Incendie près de Shebaa dans le sud du Liban après qu'un drone ait été abattu par l'armée israélienne - AFP/ RABIH DAHER  ;

Le Hezbollah affirme avoir lancé plus de 200 roquettes et 20 drones sur le nord d'Israël en réponse à la mort de l'un de ses commandants, Mohammed Nasser, lors d'une frappe aérienne israélienne dans la ville libanaise de Tyr.  

Nasser, l'un des commandants les plus haut placés éliminés jusqu'à présent, dirigeait une unité du Hezbollah chargée de lancer des attaques depuis le sud-ouest du Liban contre le territoire israélien. Le mois dernier, Israël a également éliminé Taleb Abdullah, un autre commandant du même niveau que Nasser, qui dirigeait l'unité Nasr, l'une des trois divisions régionales du Sud-Liban. 

Los sistemas de defensa aérea israelíes interceptan ataques lanzados desde el Líbano por Hezbolá - REUTERS/AYAL MARGOLIN
Les systèmes de défense aérienne israéliens interceptent les attaques lancées depuis le Liban par le Hezbollah - REUTERS/AYAL MARGOLIN

Les récentes représailles du groupe libanais soutenu par l'Iran ont été parmi les plus intenses depuis que le conflit frontalier a éclaté en octobre. Les alarmes aériennes ont été déclenchées non seulement dans les communautés frontalières, mais aussi dans le sud du plateau du Golan et dans des villes côtières telles que Nahariya et Acre. 

Selon le Jerusalem Post, ces attaques - dont plusieurs ont été interceptées par les systèmes de défense aérienne - ont fait des blessés et provoqué des incendies dans certaines zones du nord. 

Le Hezbollah a commencé à tirer des obus sur Israël à la suite d'une attaque de son allié palestinien, le Hamas, le 7 octobre, et n'a pas l'intention de cesser son offensive tant qu'un cessez-le-feu n'aura pas été conclu dans la bande de Gaza. "S'il y a une trêve à Gaza, nous arrêterons sans discussion", a déclaré le chef adjoint de la milice chiite, Cheikh Naim Kassem, lors d'un entretien avec l'Associated Press

Un helicóptero Apache israelí cerca de la frontera entre Israel y Gaza - REUTERS/AMIR COHEN
Un hélicoptère Apache israélien près de la frontière entre Israël et la bande de Gaza - REUTERS/AMIR COHEN

M. Kassem a déclaré à l'agence de presse que l'implication du Hezbollah dans la guerre entre Israël et le Hamas servait de "front de soutien" à son allié, de sorte que "si la guerre s'arrête, ce soutien militaire n'existera plus".  

Le conflit dans l'enclave palestinienne a débuté après une attaque du Hamas au cours de laquelle 1 200 Israéliens ont été tués et 250 autres enlevés. En réponse, Israël a lancé une offensive aérienne et terrestre contre Gaza qui a fait plus de 37 000 morts, selon les autorités sanitaires gazaouies contrôlées par le Hamas. 

Un tanque israelí cerca de la frontera entre Israel y Gaza - REUTERS/AMIR COHEN
Un char israélien près de la frontière entre Israël et Gaza - REUTERS/AMIR COHEN

Au milieu de cette guerre, les hostilités avec le Hezbollah, surtout depuis la fin du mois de mai, ont renforcé les craintes d'un conflit à grande échelle entre Israël et la milice libanaise, un scénario qui aurait des conséquences dévastatrices pour les deux parties.

Pour l'instant, les combats ont déjà forcé des milliers de personnes à fuir leurs maisons des deux côtés de la frontière. De même, les attaques israéliennes au Liban ont fait plus de 300 morts parmi les combattants du Hezbollah, ainsi que 87 civils, selon un décompte de Reuters. En Israël, l'offensive de l'organisation chiite a tué 18 soldats et 11 civils. 

Les Etats-Unis ont multiplié les efforts diplomatiques pour tenter de trouver une solution qui évite une guerre ouverte. C'est d'ailleurs le principal objectif des autorités politiques libanaises, car un conflit plongerait le pays des cèdres encore plus profondément dans l'instabilité qu'il connaît depuis des années.  

Vehículos militares israelíes cerca de la frontera con Gaza - REUTERS/AMIR COHEN
Des véhicules militaires israéliens près de la frontière de Gaza - REUTERS/AMIR COHEN

Dans son dernier discours, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré que la milice ne cherchait pas une "guerre totale" mais qu'elle serait prête à se battre si nécessaire, affirmant qu'"il n'y aurait pas d'endroit sûr" en Israël dans une telle situation.  

Parallèlement aux récentes attaques du Hezbollah, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a souligné que les forces israéliennes attaquaient le Hezbollah "très durement chaque jour" et qu'elles seraient prêtes à prendre toutes les mesures nécessaires contre le groupe. Toutefois, il a également indiqué que la préférence d'Israël allait à un règlement négocié

Le Hezbollah, une organisation bien plus puissante et mieux préparée que le Hamas, possède un vaste arsenal de roquettes et de missiles capables de frapper n'importe où en Israël. En outre, une guerre totale avec la milice libanaise pro-iranienne constituerait un nouveau front alors que les efforts militaires israéliens restent concentrés sur Gaza.