Al Jazeera : un compte-rendu empoisonné de la situation à Gaza

- Opacité sur les violences du Hamas
- Antony Blinken dénonce l'opacité qatarie
- Israël interdit Al Jazeera
La bande de Gaza vit l'un de ses moments les plus angoissants. L'attaque terroriste du Hamas du 7 octobre a déclenché une escalade de la violence qui s'est étendue aux pays voisins. Cependant, le récit construit par certains médias des pays voisins ne reflète pas la réalité, non seulement de la situation actuelle à Gaza, mais aussi de ce qu'ont été ces dernières années les populations vivant sous le joug de la dictature du Hamas, comme dans le cas du média Al Jazeera, ce qui a conduit Israël à interdire son activité à l'intérieur du territoire israélien.
Opacité sur les violences du Hamas
Al Jazeera, l'un des principaux médias du Moyen-Orient, traite la crise de Gaza avec une vision pour le moins contraire à la réalité. Le média qatari a longtemps ignoré les agressions du Hamas pour se concentrer sur la réponse justifiée - bien que totalement disproportionnée - d'Israël. En effet, il s'est concentré sur la destruction de Gaza, négligeant la responsabilité de ceux qui, une fois de plus, ont provoqué une augmentation des tensions dans la région par une attaque terroriste.

Les observateurs affirment que l'image réelle de Gaza est très éloignée de ce qu'Al Jazeera dépeint. Dans les mois qui ont précédé l'offensive du Hamas, le média qatari a évité de parler du conflit, et s'il l'a fait, c'était avec une image qui, selon les experts, a été orchestrée pour construire un récit contre Israël et son activité dans les zones entourant la bande de Gaza. Alors que le rôle d'Israël est loin d'avoir aidé la population de Gaza, ce discours a provoqué un mécontentement que les États-Unis ont dénoncé une semaine seulement après l'attaque terroriste du Hamas.
Antony Blinken dénonce l'opacité qatarie
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken n'a pas tardé à dénoncer le traitement de l'information par Al Jazeera. Lors de sa visite à Doha pour rencontrer le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, Antony Blinken a tenu à défendre la transparence des médias, notamment en ce qui concerne Al Jazeera.

Blinken a fait part de l'inquiétude de l'administration américaine concernant le traitement des reportages sur Gaza, qui, selon elle, pourrait conduire à une nouvelle escalade de la violence. Il a également appelé les Qataris eux-mêmes à modifier leur position sur le Hamas, estimant que leur position à l'égard d'Israël était trop "sévère", surtout lorsqu'elle était en faveur d'une organisation considérée par Washington comme une organisation terroriste.
Par ailleurs, des sources consultées par Al Arab media et présentes lors des entretiens entre Antony Blinken et Mohammed bin Abdulrahman Al Thani affirment que le Secrétaire d'Etat américain a demandé aux Qataris "de réduire le volume de la couverture d'Al Jazeera parce qu'elle est pleine d'incitation contre Israël". Bien qu'une distinction importante ait été faite entre les versions anglaise et arabe, c'est à cette dernière que Blinken faisait référence.
הממשלה בראשותי החליטה פה אחד: ערוץ ההסתה אל ג׳זירה ייסגר בישראל.
תודה לשר @shlomo_karhi— Benjamin Netanyahu - בנימין נתניהו (@netanyahu) May 5, 2024
Israël interdit Al Jazeera
Toutes ces atteintes à la réalité de la vie à Gaza ont conduit Tel Aviv à prendre la décision d'interdire Al Jazeera sur son territoire. Non seulement le média qatari ne pourra pas émettre en Israël, mais le gouvernement a décidé de fermer ses bureaux dans le pays, en plus de "confisquer ses équipements, de bloquer les transmissions, que ce soit par réseau terrestre ou par satellite, et de bloquer l'accès à son site Internet". La décision a été approuvée hier à l'unanimité par le gouvernement de Benjamin Netanyahu.

Le dernier message émis par Al Jazeera en Israël annonçait la fermeture de la chaîne. Netanyahu lui-même a fait allusion à cette fermeture par le biais de son compte X (anciennement Twitter) par lequel il a annoncé que "la chaîne d'incitation Al Jazeera sera fermée en Israël". Une décision que le ministère israélien des communications "appliquera immédiatement" et qui, selon lui, a été prise parce que la chaîne représente une menace pour la sécurité nationale.
Les membres d'Al Jazeera ne sont évidemment pas d'accord avec cette décision. Walid Al-Omari, chef du bureau d'Al Jazeera en Israël et dans les territoires palestiniens, a qualifié la décision du gouvernement israélien de "dangereuse", dans un entretien accordé à Reuters. En fait, il a déclaré que l'équipe juridique de l'organe de presse décidera de la manière de réagir, sans exclure la possibilité d'intenter une action en justice. Il sera toutefois difficile de remédier à la décision israélienne, qui intervient alors que les médias en ont assez de ce qu'ils considèrent comme une version déformée de la réalité de la crise dans la bande de Gaza.