Al Jazeera : un compte-rendu empoisonné de la situation à Gaza

Le média qatari attaque Israël depuis des mois et cache les violences du Hamas dans la bande de Gaza
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La guerre à Gaza - Depositphotos
  1. Opacité sur les violences du Hamas
  2. Antony Blinken dénonce l'opacité qatarie
  3. Israël interdit Al Jazeera

La bande de Gaza vit l'un de ses moments les plus angoissants. L'attaque terroriste du Hamas du 7 octobre a déclenché une escalade de la violence qui s'est étendue aux pays voisins. Cependant, le récit construit par certains médias des pays voisins ne reflète pas la réalité, non seulement de la situation actuelle à Gaza, mais aussi de ce qu'ont été ces dernières années les populations vivant sous le joug de la dictature du Hamas, comme dans le cas du média Al Jazeera, ce qui a conduit Israël à interdire son activité à l'intérieur du territoire israélien.

Opacité sur les violences du Hamas

Al Jazeera, l'un des principaux médias du Moyen-Orient, traite la crise de Gaza avec une vision pour le moins contraire à la réalité. Le média qatari a longtemps ignoré les agressions du Hamas pour se concentrer sur la réponse justifiée - bien que totalement disproportionnée - d'Israël. En effet, il s'est concentré sur la destruction de Gaza, négligeant la responsabilité de ceux qui, une fois de plus, ont provoqué une augmentation des tensions dans la région par une attaque terroriste.

Esta fotografía publicada por el ejército israelí el 27 de marzo de 2024 muestra tropas sobre el terreno en la Franja de Gaza, en medio de batallas entre Israel y Hamás - Ejército israelí/AFP
Cette photo publiée par l'armée israélienne le 27 mars 2024 montre des troupes sur le terrain dans la bande de Gaza, au milieu des batailles entre Israël et le Hamas - Israeli army/AFP

Les observateurs affirment que l'image réelle de Gaza est très éloignée de ce qu'Al Jazeera dépeint. Dans les mois qui ont précédé l'offensive du Hamas, le média qatari a évité de parler du conflit, et s'il l'a fait, c'était avec une image qui, selon les experts, a été orchestrée pour construire un récit contre Israël et son activité dans les zones entourant la bande de Gaza. Alors que le rôle d'Israël est loin d'avoir aidé la population de Gaza, ce discours a provoqué un mécontentement que les États-Unis ont dénoncé une semaine seulement après l'attaque terroriste du Hamas.

Antony Blinken dénonce l'opacité qatarie

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken n'a pas tardé à dénoncer le traitement de l'information par Al Jazeera. Lors de sa visite à Doha pour rencontrer le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, Antony Blinken a tenu à défendre la transparence des médias, notamment en ce qui concerne Al Jazeera.

El secretario de Estado de Estados Unidos, Antony Blinken, saluda con la mano mientras parte hacia Doha en la aeropista de El Cairo, el 6 de febrero de 2024, durante su gira por Oriente Medio, su quinto viaje urgente a la región desde que estalló la guerra entre Israel y Hamás en Gaza en octubre – PHOTO/Mark Schiefelbein/POOL/AFP
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken salue la foule lors de son départ pour Doha à l'aéroport du Caire, le 6 février 2024, au cours de sa tournée au Moyen-Orient, son cinquième voyage urgent dans la région depuis que la guerre a éclaté entre Israël et le Hamas à Gaza en octobre - PHOTO/Mark Schiefelbein/POOL/AFP

Blinken a fait part de l'inquiétude de l'administration américaine concernant le traitement des reportages sur Gaza, qui, selon elle, pourrait conduire à une nouvelle escalade de la violence. Il a également appelé les Qataris eux-mêmes à modifier leur position sur le Hamas, estimant que leur position à l'égard d'Israël était trop "sévère", surtout lorsqu'elle était en faveur d'une organisation considérée par Washington comme une organisation terroriste.

Par ailleurs, des sources consultées par Al Arab media et présentes lors des entretiens entre Antony Blinken et Mohammed bin Abdulrahman Al Thani affirment que le Secrétaire d'Etat américain a demandé aux Qataris "de réduire le volume de la couverture d'Al Jazeera parce qu'elle est pleine d'incitation contre Israël". Bien qu'une distinction importante ait été faite entre les versions anglaise et arabe, c'est à cette dernière que Blinken faisait référence. 

Israël interdit Al Jazeera

Toutes ces atteintes à la réalité de la vie à Gaza ont conduit Tel Aviv à prendre la décision d'interdire Al Jazeera sur son territoire. Non seulement le média qatari ne pourra pas émettre en Israël, mais le gouvernement a décidé de fermer ses bureaux dans le pays, en plus de "confisquer ses équipements, de bloquer les transmissions, que ce soit par réseau terrestre ou par satellite, et de bloquer l'accès à son site Internet". La décision a été approuvée hier à l'unanimité par le gouvernement de Benjamin Netanyahu.

El secretario de Estado, Antony Blinken, y el primer ministró de Israel, Benjamin Netanyahu - PHOTO/X/@SecBlinken
Le secrétaire d'État Antony Blinken et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu - PHOTO/X/@SecBlinken

Le dernier message émis par Al Jazeera en Israël annonçait la fermeture de la chaîne. Netanyahu lui-même a fait allusion à cette fermeture par le biais de son compte X (anciennement Twitter) par lequel il a annoncé que "la chaîne d'incitation Al Jazeera sera fermée en Israël". Une décision que le ministère israélien des communications "appliquera immédiatement" et qui, selon lui, a été prise parce que la chaîne représente une menace pour la sécurité nationale.

Les membres d'Al Jazeera ne sont évidemment pas d'accord avec cette décision. Walid Al-Omari, chef du bureau d'Al Jazeera en Israël et dans les territoires palestiniens, a qualifié la décision du gouvernement israélien de "dangereuse", dans un entretien accordé à Reuters. En fait, il a déclaré que l'équipe juridique de l'organe de presse décidera de la manière de réagir, sans exclure la possibilité d'intenter une action en justice. Il sera toutefois difficile de remédier à la décision israélienne, qui intervient alors que les médias en ont assez de ce qu'ils considèrent comme une version déformée de la réalité de la crise dans la bande de Gaza.