Julian Assange sur le point d'être libéré après un accord avec la justice américaine

Après des années de querelles juridiques
El fundador de WikiLeaks, Julian Assange, sostiene un documento en un lugar indicado como Londres, Gran Bretaña, en esta imagen fija de un video publicado el 25 de junio de 2024 - PHOTO/WIKILEAKS vía X
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, tient un document à un endroit indiqué comme étant Londres, en Grande-Bretagne, dans cette image fixe d'une vidéo publiée le 25 juin 2024 - PHOTO/WIKILEAKS via X
  1. "Diplomatie secrète"
  2. Une saga de 14 ans
  3. Sept ans à l'ambassade d'Équateur

Après des années de querelles juridiques, Julian Assange, libéré d'une prison britannique, s'est rendu mardi sur une île américaine du Pacifique où le fondateur de WikiLeaks plaidera coupable devant un tribunal dans le cadre d'un accord qui lui permettra de recouvrer la liberté.

Poursuivi par les autorités américaines pour avoir divulgué des centaines de milliers de documents confidentiels, l'Australien de 52 ans comparaîtra mercredi à 09h00 heure locale (23h00 GMT mardi) devant un tribunal fédéral des îles Mariannes du Nord, un territoire américain situé dans le Pacifique, selon des documents judiciaires publiés tôt mardi.

Julian Assange est libre ! et libéré du Royaume-Uni et de la prison de haute sécurité où il était détenu depuis 2019, a déclaré WikiLeaks sur le réseau X. L'organisation, qui a publié une vidéo de 13 secondes le montrant en train de monter à bord d'un avion, a précisé qu'il avait pris un vol au départ de l'aéroport londonien de Stansted.

L'avion a atterri à Bangkok vers 12H30 (05H30 GMT) pour une escale technique, ont constaté des journalistes de l'AFP. L'avion a ensuite décollé pour Saipan, dans les îles Mariannes du Nord, a indiqué un responsable thaïlandais.

Là, il devrait plaider coupable de "conspiration en vue d'obtenir et de divulguer des informations relatives à la défense nationale", selon des documents judiciaires.

"Diplomatie secrète"

Assange pourrait être condamné à 62 mois de prison, mais comme il a déjà purgé une peine similaire en détention provisoire à Londres, il devrait pouvoir retourner en liberté en Australie.

Son épouse, Stella Assange, a exprimé son "immense gratitude" envers ceux qui se sont mobilisés "depuis des années" pour faire de sa libération une "réalité".

Assange "sera un homme libre une fois que l'accord sera ratifié par le juge" mercredi, a déclaré à la BBC son épouse et mère de deux de ses enfants.

L'accord implique que son mari plaide coupable d'un chef d'accusation, qui concerne "l'obtention et la divulgation d'informations relatives à la défense nationale", a-t-elle précisé.

Sa mère, Christine Assange, a déclaré qu'elle était reconnaissante que le "calvaire" de son fils prenne fin. "Cela montre l'importance et le pouvoir de la diplomatie secrète", a-t-elle déclaré.

Le gouvernement australien a réagi en déclarant que l'affaire Assange avait "duré trop longtemps" et que sa détention ne présentait plus aucun intérêt.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme s'est également félicité de la libération de M. Assange et des "progrès significatifs vers une résolution définitive de cette affaire".

"Comme nous l'avons dit à plusieurs reprises, cette affaire a soulevé un certain nombre de préoccupations en matière de droits de l'homme", a déclaré la porte-parole Elizabeth Throssel.

"Il n'aurait pas dû être privé de sa liberté pendant une journée pour avoir publié des informations d'intérêt public", a déclaré Rebecca Vincent, directrice des campagnes de Reporters sans frontières.

Stella Assange a lancé un appel de fonds pour couvrir les 520 000 dollars que son mari doit rembourser au gouvernement australien après avoir affrété le vol entre Londres et l'Australie.

El fundador de WikiLeaks, Julian Assange, mira por la ventana de un avión mientras se acerca al aeropuerto de Bangkok para hacer escala, según la publicación de Wikileaks en X, en esta imagen publicada en las redes sociales el 25 de junio de 2024 - PHOTO/WIKILEAKS vía X
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, regarde par le hublot d'un avion alors qu'il approche de l'aéroport de Bangkok pour une escale, selon la publication X de Wikileaks, dans cette image postée sur les médias sociaux le 25 juin 2024 - PHOTO/WIKILEAKS via X

Une saga de 14 ans

L'accord, qui met fin à une saga de près de 14 ans, dont sept années de détention à l'ambassade d'Équateur à Londres, intervient deux semaines avant une autre audience clé devant les tribunaux britanniques.

L'appel de M. Assange contre son extradition vers les États-Unis devrait être entendu les 9 et 10 juillet.

Depuis 2019, date de sa détention dans une prison de haute sécurité à Londres, M. Assange se bat pour éviter d'être remis à la justice américaine, qui le poursuit pour avoir publié plus de 700 000 documents confidentiels sur des activités militaires et diplomatiques, notamment en Irak et en Afghanistan.

L'Australien, inculpé de 18 chefs d'accusation, risque jusqu'à 175 ans de prison en vertu de la loi sur l'espionnage (Espionage Act).

Le gouvernement britannique a approuvé son extradition en juin 2022. Toutefois, en mai, deux juges lui ont accordé le droit de faire appel.

Sept ans à l'ambassade d'Équateur

Le fondateur de WikiLeaks a été arrêté par la police britannique en avril 2019 après avoir passé sept ans retranché dans l'ambassade d'Équateur à Londres, d'où il cherchait à éviter l'extradition vers la Suède dans le cadre d'une enquête pour viol, qui a été rejetée plus tard dans l'année.

Ces dernières années, de plus en plus de voix se sont élevées pour demander au président américain Joe Biden d'abandonner les poursuites à son encontre. L'Australie a présenté une demande officielle en février, que le chef de file des démocrates a déclaré envisager.

"Le fait que le Premier ministre australien (Anthony Albanese) ait parfois déclaré publiquement "trop c'est trop", et que le Parlement l'ait soutenu, est significatif et absolument envisagé par les Etats-Unis", a déclaré à l'AFP Emma Shortis, chercheuse en affaires internationales et de sécurité au think tank The Australia Institute.