Karim Tabbou, éminent leader de l'opposition algérienne, libéré sous contrôle policier
Le chef de l'opposition algérienne Karim Tabbou a été libéré sous contrôle policier après avoir été arrêté mardi pour son intervention sur la chaîne Al Magharibia dans laquelle il a discuté de la situation politique au Maghreb avec l'ancien président tunisien Moncef Marzouki.
Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a indiqué que le dissident a été inculpé de quatre délits pour cette intervention télévisée, après avoir comparu jeudi devant le procureur de la République de Koléa, wilaya de Tipaza, puis devant le juge d'instruction.
L'organisation avait prévenu de la "disparition" de Tabbou pendant 48 heures depuis mardi dernier, au cours desquelles la famille n'a pas eu connaissance de son lieu de résidence ni d'informations sur les raisons de son arrestation, selon l'avocat Toufik Belala, qui a dénoncé "l'illégalité de la procédure".
"L'arrestation de l'opposant politique Karim Tabbou a eu lieu à Dely Ibrahim (Alger) par des individus en civil, mais nous ne savons pas à quelle institution ils appartiennent", avait alors déclaré son avocat.
Tabbou est le chef du parti politique non enregistré Union démocratique et sociale (UDS) et a joué un rôle actif pendant le "Hirak", un mouvement de protestation de masse qui appelle à un changement politique dans le pays depuis 2019.
Cette célèbre figure de l'opposition a été condamnée en 2020 à un an de prison pour "atteinte à la sécurité nationale" pour avoir critiqué l'ingérence de l'armée dans les affaires politiques.
Tabbou a également été détenu pendant 24 heures en avril 2022 après avoir assisté aux funérailles du militant Hakim Debbazi, décédé en prison, et avoir pointé du doigt les autorités pour sa mort.
En ce qui concerne l'arrestation de cette semaine, Tabbou a publié sur sa page Facebook un résumé de son intervention télévisée du 7 mai avec Marzouki, au cours de laquelle ils ont discuté des défis économiques et politiques auxquels sont confrontés les pays du Maghreb.
"Deux personnalités aux parcours différents qui se sont retrouvées engagées aux côtés des citoyens pour exiger le changement. Deux figures dont la volonté est de fer pour mener ce noble combat pour la démocratie au Maghreb", a-t-il écrit sur son réseau social, accompagné d'une vidéo de l'émission télévisée.
