Le premier entraînement de cette nouvelle force aura lieu à l'ouest de Tripoli

La Libye entame de nouveaux programmes militaires cojoints avec la Turquie pour former une nouvelle armée

AFP/MAHMUD TURKIA - Les combattants fidèles à l'ANG, reconnue par l'ONU, sécurisent la zone d'Abu Qurain, à mi-chemin entre la capitale Tripoli et la deuxième ville de Libye, Benghazi, contre les forces de Khalifa Haftar

La Libye et la Turquie ont entamé une série de programmes militaires conjoints dans le but de former une nouvelle force qui servira d'armée, a déclaré dimanche le ministre de la Défense, Salah Eddine al-Namrush, dans le Daily Sabah, un journal turc pro-gouvernemental. Dans une déclaration sur Facebook, al-Namrush a déclaré qu'ils avaient commencé à mettre en œuvre une restructuration des forces armées, des défenses aériennes, des unités anti-terroristes, des unités d'opérations spéciales et de la marine. La première formation aura lieu à l'ouest de la capitale de Tripoli, a déclaré le ministre. Le programme vise à mettre en place une armée conforme aux normes internationales.  

La Libye est une nation divisée en deux légitimités politiques depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. À l'ouest, le gouvernement d'accord national (GNA, par son acronyme en anglais) basé à Tripoli, reconnu par les Nations unies, et à l'est, le parlement de Tobrouk, soutenu par l'armée nationale libyenne (LNA, par son acronyme en anglais). Les mouvements visant à former une nouvelle force militaire par l'exécutif de Tripoli. Al-Namrush a déjà annoncé le 17 août qu'un accord avait été signé avec les ministres de la défense turc et qatari pour fournir une assistance à la restructuration de l'armée dans le pays.  
 

Sarraj y Erdogan

L'armée turque apportera son aide à la restructuration de l'armée libyenne en une force régulière sur le modèle utilisé dans la formation des forces armées azerbaïdjanaises. Les conseillers militaires turcs joueront un rôle majeur dans le processus et fourniront à la fois une assistance logistique et une formation en coopération avec le Qatar.  L'armée libyenne est composée de milices, de soldats tribaux et de membres de clans. L'objectif du Qatar et de la Turquie est d'établir une armée professionnelle. Le processus est similaire à un accord de formation militaire signé par Bakou et Ankara en 1993 face à la confrontation armée dans la région du Haut-Karabakh.

Les forces de gendarmerie turques ont fourni une formation et une assistance à leurs homologues azerbaïdjanais, tandis que le personnel de l'armée azerbaïdjanaise a passé du temps en Turquie pour s'entraîner. Les pilotes de l'armée de l'air turque ont également travaillé avec des pilotes azerbaïdjanais et l'armée azerbaïdjanaise a reçu le soutien de l'équipement technique turc. Le GNA a fait une demande officielle de soutien « aérien, terrestre et maritime » à l'armée turque pour l'aider à se défendre contre une offensive des forces loyales à Haftar, qui tente de prendre le contrôle de la capitale, Tripoli. Le soutien de la Turquie a été crucial pour le maintien du GNA. Depuis janvier, des milliers de soldats turcs ont été déployés en Libye pour aider Fayez Sarraj à résister à l'offensive du maréchal Khalifa Haftar sur Tripoli. 

Une intervention controversée 

L'intervention turque dans la guerre civile libyenne a été très controversée. La Ligue arabe a exprimé son opposition à l'ingérence turque affectant la Libye et à l'utilisation de mercenaires rémunérés de Syrie liés à des groupes proches du terrorisme djihadiste. Le ministre turc de la défense, Hulusi Akar, en est venu à reconnaître qu'à la suite de l'intervention de son pays en Libye, « l'équilibre de la nation nord-africaine s'est considérablement modifié » en faveur du gouvernement d'entente nationale (GNA) reconnu internationalement et dirigé par Fayez Sarraj. Le ministre des affaires étrangères du pays eurasien a poursuivi dans la même ligne en assurant qu'Ankara était responsable de « changer l'équilibre » en Libye et d'éviter ainsi « une guerre civile ».  « La seule solution en Libye est une solution politique et Haftar doit le comprendre », a-t-il déclaré dans une interview télévisée.  
 

Ministro de Defensa

L'Union européenne a rejeté l'intervention de puissances étrangères dans le conflit et a demandé un embargo sur les armes à destination de la Libye pour mettre fin au conflit civil et a également contesté l'utilisation de mercenaires. Les ministres des affaires étrangères de l'Égypte, de la France, de Chypre et de la Grèce ont rejeté en janvier dernier tout envoi de troupes en Libye, estimant qu'il s'agissait d'une « menace » pour la sécurité régionale, et ont appelé à une solution politique au conflit libyen. Ankara a commencé à envoyer un contingent militaire à Tripoli cette semaine pour soutenir le gouvernement de Tripoli, reconnu par l'ONU et dirigé par Fayez Sarraj, et pour stopper l'avancée du maréchal Haftar, l'homme fort de l'est de la Libye. Haftar mène actuellement une offensive pour conquérir la ville côtière libyenne de Syrte, considérée comme la clé de la sécurité de la ville-état de Misrata et une enclave fondamentale pour la conquête de Tripoli et la prise du pays. Les deux camps sont équipés de flottes de drones, qui ont fait de nombreuses victimes civiles.

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