Cette découverte coïncide avec une réunion en Pologne entre le chef de la CIA, le chef du Mossad et le premier ministre qatari pour discuter d'un nouvel accord de cessez-le-feu

L'armée israélienne découvre le plus grand tunnel du Hamas à Gaza à ce jour

PHOTO/Fuerzas de Defensa de Israel - El ministro de Defensa de Israel, Yoav Gallant, en un túnel de Hamás en Gaza
PHOTO/Fuerzas de Defensa de Israel - El ministro de Defensa de Israel, Yoav Gallant, en un túnel de Hamás en Gaza

Les forces de défense israéliennes (FDI) ont découvert ce week-end "le plus grand tunnel du Hamas", d'une longueur de 4 kilomètres. Dans un communiqué, l'armée israélienne explique que l'infrastructure souterraine est "suffisamment large pour permettre le passage d'un grand véhicule, atteint jusqu'à 50 mètres de profondeur et est équipée de systèmes d'électricité, de ventilation et de communication".

Toutefois, ce tunnel ne pénètre pas en Israël, mais se termine 400 mètres avant le point de passage d'Erez, aujourd'hui fermé, à la frontière nord entre Israël et Gaza. Ce point de passage a été pris d'assaut par le Hamas lors des attaques du 7 octobre, alors qu'il était auparavant emprunté quotidiennement par 8 500 habitants de Gaza pour se rendre en Israël afin d'y travailler. 

Les forces de défense israéliennes ont souligné que ce tunnel faisait partie de l'"infrastructure stratégique" du groupe terroriste et qu'il serait détruit. On pense qu'il a été utilisé comme point de départ pour des attaques, ainsi que pour des "mouvements de troupes du Hamas".

Outre ce tunnel long et profond, les FDI affirment avoir découvert des "centaines" d'infrastructures similaires dans toute la bande de Gaza, où elles poursuivent leurs opérations pour localiser et détruire le système de tunnels, un projet mené, selon Israël, par Muhammad Sinwar, frère du chef du Hamas Yahya Sinwar, pour lequel une récompense de 400 000 dollars est offerte. 

Pour mettre fin à cette infrastructure, les forces de défense israéliennes ont commencé à inonder d'eau de mer certains des tunnels du Hamas. Comme l'a rapporté le Wall Street Journal la semaine dernière, l'armée israélienne a installé près de la ville de Gaza cinq grandes pompes à eau capables d'inonder les tunnels en quelques semaines en pompant des milliers de mètres cubes d'eau par heure.  

On estime que l'organisation islamiste a construit 500 kilomètres de tunnels sous la bande de Gaza, y compris des hôpitaux, des écoles et des zones résidentielles. Ces tunnels sont utilisés depuis des années pour la contrebande depuis l'Égypte, pour lancer des attaques contre Israël et pour stocker des munitions et des armes. Certains ont également été utilisés comme centres de commandement, comme la caserne située sous l'hôpital Al-Shifa, et, après l'attaque du 7 octobre, de nombreux otages y étaient détenus.  

Selon les chiffres des FDI, chaque tunnel a coûté 3 millions de dollars, soit l'équivalent de 350 camions de matériaux de construction qui auraient pu être utilisés pour construire 86 maisons, 7 mosquées, 6 écoles et jusqu'à 19 centres de santé à Gaza.  

Week-end noir en Israël  

La découverte du plus long tunnel à ce jour coïncide avec l'une des périodes les plus difficiles pour Israël depuis le lancement de son opération terrestre à Gaza. Ce week-end, les FDI ont annoncé que les troupes israéliennes avaient tué par erreur trois otages dans le quartier de Shejaiya, à Gaza. 

Après 70 jours de détention par le Hamas, Yotam Haim, Samar Talalka et Alon Shamriz ont réussi à s'échapper, mais ont été tués par des soldats israéliens après avoir été identifiés par erreur comme une menace, alors qu'ils portaient des drapeaux blancs et parlaient même l'hébreu. Par la suite, les FDI ont également publié des photographies montrant des affiches sur un bâtiment voisin portant l'inscription "SOS" et, en hébreu, "Aidez-nous, 3 otages". Les affiches ont été écrites sur du tissu avec des restes de nourriture. 

Outre cet incident tragique, les corps sans vie des otages Inbar Haiman et Aden Zakaria, tous deux âgés de 27 ans, ont été retrouvés ces derniers jours. Haiman et Zakaria n'ont pas été libérés lors de la trêve de fin novembre, alors qu'ils remplissaient les conditions requises pour participer à l'accord. 

On estime qu'il reste 128 otages à Gaza - qui ne sont pas tous en vie - après la libération de 105 civils lors du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Avant la trêve, quatre otages ont été libérés et un a été secouru par les troupes. 

À cet égard, Israël et le Hamas seraient à nouveau ouverts à une nouvelle trêve qui inclurait la libération des otages, rapporte Reuters. Des sources de sécurité égyptiennes citées par l'agence de presse ont déclaré que le Hamas insiste pour décider unilatéralement quels otages seront libérés et exige que les troupes israéliennes se retirent. Selon ces sources, Israël a rejeté cette dernière condition, exigeant également de vérifier la liste des otages avant que le cessez-le-feu ne soit déterminé.

Pour aborder cette question, le directeur de la CIA, William J. Burns, doit rencontrer en Pologne le chef du Mossad, David Barnea, et le Premier ministre qatari, Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al Thani, a rapporté Walla News en citant un fonctionnaire américain.

Outre la situation délicate à Gaza, la tension continue de monter en Cisjordanie après qu'un soldat israélien a été poignardé dans une station-service près du point de contrôle de Rantis et qu'une jeune femme a été blessée à la suite d'une fusillade contre son véhicule, dans lequel se trouvaient également un homme et un bébé. Les affrontements se poursuivent également dans le nord avec le groupe chiite libanais Hezbollah, qui continue de lancer des attaques sur le territoire israélien. 

Guerre informatique 

Par ailleurs, la Direction nationale du cyberespace d'Israël a annoncé ce matin avoir déjoué une cyberattaque contre un centre médical israélien dans le nord du pays. Les pirates, liés à l'Iran et au Hezbollah, ont tenté de perturber le fonctionnement de l'hôpital.

Dans le même temps, les autorités iraniennes ont signalé que près de 70 % des stations-service du pays étaient hors service à la suite d'une éventuelle cyberattaque ayant causé des "problèmes de logiciel". Un groupe de pirates informatiques lié à Israël et baptisé "Gonjeshke Darande" ou "moineau prédateur" a revendiqué la responsabilité de la cyberattaque.