La position du gouvernement Tebboune sur le barrage de la Grande Renaissance éthiopienne accentue également la crise égypto-algérienne

Le rapprochement Algérie-Éthiopie menace le sommet arabe d'Alger

PHOTO/FILE - Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali s'est rendu en Algérie fin août pour rencontrer le Président algérien Abdelmadjib Tebboune et le Premier ministre Aiman Benabderrahmane

Le rapprochement actuel entre l'Algérie et l'Éthiopie, mis en évidence par la récente visite du Premier ministre éthiopien dans le pays nord-africain, compromet la tenue du prochain sommet de la Ligue arabe à Alger, prévu début novembre. Comme l'ont révélé deux diplomates égyptiens à Al-Araby Al-Jadeed, il existe un consensus entre les Égyptiens et les hauts fonctionnaires du Golfe sur la "difficulté" de tenir la réunion de la Ligue arabe "à la lumière de la crise arabe et régionale actuelle".

Selon les sources, certains aspects de la politique étrangère de l'Algérie ont suscité des réticences de la part des responsables du Golfe quant à la tenue du prochain sommet arabe. Il s'agit notamment des relations de l'Algérie avec l'Iran, de son manque de soutien aux nations arabes vis-à-vis de Téhéran, de son désir de rejoindre la Syrie au sein de la Ligue arabe et de sa confrontation avec le Maroc. 

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D'autre part, les diplomates égyptiens soulignent "l'insistance de l'Algérie à élargir ses relations avec l'Éthiopie et à ouvrir de nouveaux horizons sans tenir compte de la crise entre Le Caire et Addis-Abeba".

Abiy Ahmed Ali s'est rendu en Algérie fin août pour rencontrer le président algérien Abdelmadjib Tebboune et le Premier ministre Aiman Benabderrahmane. Lors de la réunion, les deux pays ont convenu d'intensifier la coopération commerciale et éducative, ainsi que le partenariat dans l'industrie alimentaire et dans les secteurs pharmaceutique et scientifique, selon un communiqué de la présidence algérienne.

Au début du mois de juillet, coïncidant avec le 60e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, la présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde s'est également rendue dans le pays. Après avoir pris part aux célébrations, elle a entamé une visite d'État de trois jours. Au cours de son voyage, Zewde a également annoncé la tenue de la Commission mixte algéro-éthiopienne en septembre, indiquant que le dialogue entre Addis-Abeba et Alger se poursuivra dans le but de renforcer les liens.

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Ces récentes mesures prises par l'Algérie ont suscité une certaine méfiance de la part de l'Égypte, qui est engagée dans un conflit diplomatique de dix ans avec l'Éthiopie au sujet des ressources en eau du Nil. Depuis la construction du barrage de la Grande Renaissance éthiopienne (GERD) en 2011 - l'un des projets les plus ambitieux d'Afrique - l'Égypte et le Soudan accusent Addis-Abeba de menacer leurs réserves d'eau du Nil.

Dans ce conflit, Le Caire reçoit un soutien important de la part de plusieurs pays, dont le Maroc, qui a annoncé en mai son soutien à la "sécurité hydrique de l'Égypte", la qualifiant de "partie intégrante de la sécurité hydrique arabe", selon le média marocain Yabiladi. Rabat a également appelé à " abandonner les politiques unilatérales en matière de fleuves internationaux " et à respecter le droit international, faisant directement allusion aux pratiques éthiopiennes liées à la DIRD.

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L'Algérie, quant à elle, a reconnu le "plein droit de l'Éthiopie à développer ses ressources naturelles", ainsi que sa volonté de "partager ses expériences en matière de protection des ressources en eau", selon Alyaoum24.

La crise silencieuse entre Alger et Le Caire a débuté peu après une visite de Tebboune en Égypte visant à renforcer les relations bilatérales avec le président Abdel Fattah Al-Sisi. Après ce voyage, le dirigeant algérien s'est rendu au Qatar et au Koweït, où un sommet tripartite entre Tebboune, Al Sisi et Cheikh Nawaf Al-Ahmad Al-Sabah devait avoir lieu. Toutefois, cette réunion a été annulée en raison des frictions entre Alger et Le Caire. L'un de ces désaccords aurait été causé par une réunion à Doha entre Tebboune et le chef du Gouvernement d'unité nationale libyen, Abdul Hamid Dbeibé, l'Égypte s'étant rapprochée de Fathi Bashagha, le Premier ministre libyen nommé par le parlement de Tobrouk. 

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La position d'Alger sur la crise du GERD a incité Al-Sisi à se retirer du sommet, ainsi que de la création du Groupe des quatre nations (G4), qui comprend l'Algérie, l'Éthiopie, le Nigeria et l'Afrique du Sud.

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