Léon XIV, un pape social très proche des défavorisés
Le conclave de la basilique Saint-Pierre du Vatican à Rome s'est achevé jeudi avec l'élection de l'Américain Robert Francis Prevost comme nouveau pape.
Robert F. Prevost, 69 ans, devient le pape Léon XIV, le 267e de l'histoire, après avoir obtenu la majorité suffisante lors du vote des 133 cardinaux convoqués au conclave.
Jeudi après-midi, la fumée blanche est sortie de la cheminée de la basilique Saint-Pierre, signifiant que le nouveau pape avait été élu. Lors des sessions de mercredi et jeudi matin, la majorité des deux tiers des cardinaux convoqués n'avait pas été atteinte et la fumée noire avait indiqué qu'aucun consensus n'avait été trouvé.
Jeudi après-midi, l'accord définitif a enfin été trouvé et la fumée blanche est apparue, Robert F. Prevost devenant ainsi le pape Léon XIV. Il s'agit du premier pape américain, ce qui constitue un événement historique à retenir.
Il y a eu des luttes entre les courants progressiste et conservateur au sein de l'Église catholique, mais ce sont finalement les thèses les plus ouvertes qui ont prévalu, avec l'élection du cardinal américain Robert F. Prevost, qui a bénéficié d'un large consensus, le choix ayant été relativement rapide. Les conclaves sont généralement longs et durent plusieurs jours, mais dans ce cas, il n'a fallu que deux jours pour choisir Robert F. Prevost. Comme pour les deux précédents Souverains Pontifes, François Ier et Benoît XVI, l'élection a eu lieu le deuxième jour, ce qui n'est pas habituel car ce processus prend généralement plus de temps, comme le montre l'expérience passée.
Léon XIV est le premier pape originaire des États-Unis. Il s'agit d'un représentant ecclésiastique d'origine espagnole et ayant une claire vocation missionnaire. Il a passé de nombreuses années dans des missions ecclésiastiques au Pérou, d'où sa grande connaissance du monde hispanique et latino-américain.
Robert F. Prevost a choisi le nom de Léon XIV dans la lignée de Léon XIII, considéré comme un pape social très proche de la classe ouvrière au début du XIXe siècle. Léon XIII a renouvelé la doctrine sociale de l'Église catholique, s'est beaucoup préoccupé des classes les plus défavorisées et a toujours été aux côtés de la classe ouvrière, à une époque difficile pour l'Église catholique après la perte des États pontificaux et les bouleversements sociaux.
Avec l'élection de Robert F. Prevost comme nouveau pape, on suit les traces du pape François Ier, qui avait précisément choisi l'Américain comme cardinal. Prevost est très proche de la ligne sociale et progressiste de l'ancien pape argentin dans ce cas. Ainsi, le premier pape augustin de l'histoire suivra la ligne du pape François Ier : synodalité, charité et paix. Une ligne de continuité avec le défunt pape François Ier, mais avec sa propre marque, celle de l'ordre de Saint Augustin.
Le courant progressiste s'est imposé dans ce cas pour élire le pape Léon XIV, car il bénéficiait d'un certain poids favorable, le pape François Ier ayant choisi une importante majorité des 133 cardinaux qui ont participé au conclave, soit exactement 108. De ce fait, le courant progressiste et ouvert prévalait.
Paix et aide aux défavorisés
La paix a été le thème le plus abordé par le nouveau pape Léon XIV lors de sa première intervention publique, ce qui est très important à prendre en compte compte tenu des troubles actuels avec les conflits armés en Ukraine, à Gaza, à la frontière entre l'Inde et le Pakistan, etc.
Il a également évoqué sa congrégation de Saint-Augustin et a rendu un hommage émouvant au pape François Ier, l'un de ses soutiens, avec lequel il partageait une vision de l'Église catholique comme entité sociale et d'aide aux plus défavorisés. Robert F. Prevost a une grande expérience en tant que missionnaire et a mené une carrière remarquable au Pérou, où il a accompli un travail missionnaire et d'aide aux plus démunis dans les zones défavorisées.
Le pape Léon XIV était considéré comme le porteur d'« une paix désarmée, désarmante et persévérante, qui vient de Dieu, Dieu qui nous aime tous inconditionnellement ». En souvenir de son prédécesseur, il a tenu à le remercier : « Nous gardons encore dans nos cœurs cette voix faible, mais toujours courageuse, du pape François qui bénissait Rome. Permettez-moi de poursuivre cette même bénédiction ».
« Dieu nous aime beaucoup et aime tout le monde. Le mal ne prévaudra pas », a-t-il déclaré dans son discours. « Aidez-nous à construire des ponts par le dialogue, par la rencontre, en nous unissant tous pour ne former qu'un seul peuple », a ajouté le pape Léon XIV. « Je voudrais remercier tous les frères cardinaux qui m'ont choisi pour être le successeur de Pierre et marcher ensemble à la recherche de la paix, de la justice, pour travailler avec les hommes, fidèles à Jésus-Christ, pour proclamer l'Évangile et être missionnaires », a-t-il ajouté.
Parcours important
Robert F. Prevost, né dans l'Illinois, aux États-Unis, a fait ses études secondaires au petit séminaire des Pères Augustins, où il a obtenu son diplôme en 1973. Il a ensuite obtenu une licence en sciences mathématiques avec une spécialisation en philosophie à l'université de Villanova (1973-1977). Il a poursuivi ses études à la Catholic Theological Union de Chicago, où il a obtenu une maîtrise en théologie en 1982. Il s'est ensuite rendu à Rome pour étudier le droit canonique à l'Université pontificale Saint-Thomas-d'Aquin (Angelicum) de Rome, où il a obtenu une licence en 1984 et un doctorat magna cum laude en 1987.
Il est entré au noviciat de l'Ordre de Saint-Augustin le 1er septembre 1977 et a prononcé ses vœux solennels le 29 août 1981. Il a été ordonné prêtre le 19 juin 1982 à Rome et, en 1985, il a été envoyé comme missionnaire au Pérou. En 2014, le pape François l'a nommé évêque de Chiclayo (Pérou), où il a exercé son ministère jusqu'en 2023. Le 30 septembre 2023, il a été nommé cardinal par le pape François, qui lui a attribué le titre de cardinal diacre de Santa Monica.
C'est un bon gestionnaire, responsable de l'ordre de Saint-Augustin, qui occupait actuellement le poste de préfet du Dicastère pour les évêques. Il possède donc une vaste expérience des institutions vaticanes et sait comment évoluer dans le domaine institutionnel de l'État du Vatican.
