L'Espagne salue l'action du Maroc contre la migration illégale

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a souligné positivement le travail réalisé par les forces de sécurité marocaines lors des derniers assauts migratoires aux frontières entre les deux nations 
José Manuel Albares, ministro de Asuntos Exteriores de España - PHOTO/ARCHIVO
José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères - PHOTO/FILE

Les nombreuses tentatives de passage illégal du Maroc vers l'Espagne au cours des dernières heures par les postes frontaliers de Ceuta et Melilla, en particulier dans l'enclave de Ceuta, ont été efficacement stoppées par les forces de sécurité du pays nord-africain avant qu'elles ne soient menées à bien. 

Le gouvernement espagnol, par l'intermédiaire du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a évalué positivement l'action de la police marocaine pour contenir l'importante vague de migrants clandestins, qui a touché en particulier la frontière de Ceuta.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères s'est ainsi opposé aux critiques de la droite espagnole et a exhorté les députés de l'opposition à « reconnaître le travail effectué par les forces de sécurité marocaines » pour contenir toutes les tentatives de franchissement illégal des frontières entre l'Espagne et le Maroc, tant par voie maritime que terrestre. 

<p>Asalto de una valla de alambre de púas mientras intentan cruzar la frontera terrestre con el enclave africano de España, Ceuta, cerca de Fnideq, en el norte de Marruecos, el 15 de septiembre de 2024 - PHOTO/AFP</p>
Des personnes prennent d'assaut une clôture de barbelés alors qu'elles tentent de franchir la frontière terrestre avec l'enclave africaine espagnole de Ceuta, près de Fnideq, dans le nord du Maroc, le 15 septembre 2024 - PHOTO/AFP

Ces derniers jours, de nombreux appels ont été lancés sur les réseaux sociaux à toute personne souhaitant tenter de passer illégalement du Maroc à l'Espagne. Des milliers d'immigrants, principalement de nationalité marocaine, algérienne et tunisienne, ont tenté de passer en Espagne, principalement par la frontière de Ceuta, à partir d'enclaves voisines comme Tetuan ou Castillejos (Fnideq), mais la grande majorité d'entre eux ont été arrêtés par les contrôles efficaces mis en place par la police marocaine et la gendarmerie royale. 

Plus de 4 500 arrestations ont été effectuées ces derniers jours sur des migrants illégaux présumés qui auraient tenté de franchir clandestinement la frontière entre le Maroc et l'Espagne. Le système mis en place s'est avéré très efficace pour empêcher la grande majorité de ces tentatives massives de passage illégal.

Des sources policières ont dénombré jusqu'à six assauts organisés sur la clôture séparant le Maroc de Ceuta, ce qui montre l'effort que les forces de sécurité ont dû fournir pour stopper ces tentatives. 

Derrière cette vague de migration illégale, il y a eu ces appels via les réseaux sociaux, derrière lesquels on spécule que les services de renseignement algériens pourraient même être derrière, selon les médias, étant donné les mauvaises relations diplomatiques entre l'Algérie et le Maroc. Les relations se sont détériorées, notamment depuis que l'Etat algérien a rompu ses relations avec le royaume marocain en août 2021 après l'avoir accusé d'« actes hostiles » et en raison de profondes divergences sur des questions importantes telles que la souveraineté du Sahara occidental.

<p>La policía marroquí hizo retroceder a cientos de personas el 16 de agosto que se dirigían hacia el enclave español de Ceuta  - PHOTO/ AFP</p>
La police marocaine a repoussé le 16 août des centaines de personnes qui se dirigeaient vers l'enclave espagnole de Ceuta - PHOTO/ AFP

Le Maroc et l'Espagne ont coordonné des dispositifs de sécurité des deux côtés de la frontière pour contenir la vague de migrants à venir, et ces dispositifs ont été efficaces. À cet égard, le gouvernement espagnol a salué le succès de sa coopération migratoire avec le royaume marocain, soulignant en particulier la réponse des autorités marocaines aux tentatives de migration massive enregistrées depuis la semaine dernière dans l'enclave espagnole de Ceuta. 

Dans le même ordre d'idées, le ministre espagnol des Affaires étrangères a souligné, sur la scène du Congrès des députés espagnols, que la coopération entre Madrid et Rabat a été fondamentale pour contrecarrer les milliers de tentatives de migration irrégulière vers l'Espagne. 

Ces déclarations ont été contrées par les critiques de la droite espagnole, en particulier du parti d'extrême droite VOX. 

Un député de ce parti a demandé au gouvernement de réduire le budget de sa coopération migratoire avec le Maroc, affirmant que le pays nord-africain utilise l'immigration comme un « outil de pression politique ». Il a également exhorté le gouvernement espagnol à « expulser immédiatement les personnes qui entrent en Espagne de manière irrégulière ou qui commettent des délits ». 

Selon l'agence de presse Europa Press, le ministre espagnol a répondu à ces critiques en appelant à « reconnaître le travail effectué par les forces de sécurité marocaines ».

Paso fronterizo de Fnideq de Marruecos con el enclave español de Ceuta (al fondo) -AFP/FADEL SENNA
Le poste frontière de Fnideq au Maroc avec l'enclave espagnole de Ceuta (à l'arrière-plan) - AFP/FADEL SENNA

Le ministre espagnol a notamment souligné la collaboration du Maroc avec les forces de sécurité espagnoles « lorsqu'il s'agit de protéger la frontière de Ceuta et Melilla ». 

José Manuel Albares a salué la coopération sécuritaire de l'Espagne avec des pays comme la Mauritanie, le Sénégal et la Gambie, ainsi qu'avec le Maroc, et les efforts accrus en matière de coopération au développement. 

Pour sa part, le Maroc souligne depuis longtemps que son approche de la migration inclut des efforts pour préserver la sécurité et la stabilité internes, insistant sur le fait qu'il est intéressé par une « coopération de responsabilité partagée » plutôt que par une coopération dans laquelle on attendrait de lui qu'il agisse comme une sorte de gendarme de l'Europe. 

La coopération en matière de sécurité entre l'Espagne et le Maroc a toujours été solide et a récemment démontré sa force extraordinaire. Le contrôle des frontières est essentiel pour prévenir l'immigration clandestine et les éventuels problèmes découlant de la pression migratoire, notamment en termes de sécurité, tant des pays que, surtout, des immigrés clandestins eux-mêmes, qui risquent leur vie dans la plupart des cas pour atteindre le territoire espagnol et européen, fuyant des conditions de vie difficiles, voire la répression dans leurs pays d'origine, surtout en Afrique. Ces personnes sont exploitées par diverses bandes criminelles impliquées dans le trafic illégal d'êtres humains. 

Les excellentes relations diplomatiques qui existent actuellement entre le Maroc et l'Espagne, favorisées par la reconnaissance par le gouvernement espagnol de la proposition du Royaume d'une large autonomie sous souveraineté marocaine au Sahara occidental comme la voie « la plus sérieuse, crédible et réaliste » pour résoudre le différend sahraoui, renforcent davantage la collaboration sur les questions de sécurité et de migration entre deux pays considérés comme des voisins et des alliés.