L'eurodéputé Brice Hortefeux met en garde contre les liens entre le Front Polisario et les groupes terroristes

La crise du Sahara occidental n'est plus confinée à l'Afrique du Nord. Et il ne s'agit plus seulement de la dispute sur l'autorité de la région - qui penche de plus en plus du côté marocain. Le Parlement européen dénonce les liens entre le Front Polisario et les organisations terroristes qui génèrent une augmentation significative de l'instabilité dans tout le Maghreb. Ce problème n'est pas aidé par la situation tendue entre le Maroc et l'Algérie, dont les liens diplomatiques sont rompus depuis plus d'un an, précisément en raison du désaccord sur la question sahraouie.
L'eurodéputé français Brice Hortefeux a dénoncé les "liens possibles" du Front avec des organisations terroristes. Il l'a fait dans une question écrite adressée à la Commission européenne, où, selon lui, il pourrait y avoir "collusion entre le Polisario et des groupes terroristes dans la mesure où le Polisario fournit des armes et un soutien logistique, y compris du carburant, à ces groupes". Cette association dangereuse n'est pas nouvelle, puisque Abu Walid Al Sahraoui et Abu Sahroui, créateurs de Daesh dans le Grand Sahara, étaient autrefois membres du Front Polisario.

Parmi ces deux personnes, la première a été tuée lors d'une opération de drone menée par les forces françaises l'année dernière. Al Sahraoui a été impliqué dans une série d'attaques dans la région du Sahel, un endroit où la présence de groupes terroristes n'est pas nouvelle.
Hortefeux estime que "la situation dans la région du Sahel et du Sahara s'est détériorée ces dernières années, présentant une menace pour la stabilité régionale et internationale". En outre, il existe un différend sur le travail réel du Polisario, le député européen lui-même soulignant que "le manque de contrôle dans les zones sous contrôle du Polisario est exploité par de nombreux groupes illicites". Ainsi, le Front Polisario a été pointé du doigt comme l'un des responsables de l'augmentation du danger dans la région et des liens qu'il entretient avec des groupes radicaux.

Il ne faut pas oublier que l'Union européenne fournit d'importantes sommes d'argent au Front Polisario sous forme d'aide humanitaire. L'eurodéputé français souligne également une possible mauvaise utilisation de cette aide financière et que, loin de servir à améliorer les conditions de vie du peuple sahraoui, elle est utilisée pour financer certains groupes terroristes opérant dans la région. Il a demandé un audit des fonds reçus par le Polisario pour "s'assurer qu'ils sont utilisés uniquement à des fins humanitaires" et une action rapide pour déterminer les liens entre le Polisario et les groupes radicaux.
Cette demande n'est pas une surprise pour le Parlement européen qui, en octobre, a vu la Quatrième Commission (Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation) de l'ONU s'inquiéter des menaces que le Front Polisario fait peser sur la sécurité régionale. Abdoul Latif Aidara, membre du Centre africain d'intelligence stratégique, réaffirme la position de Brice Hortefeux, affirmant que le Polisario est "bien connu pour ses activités criminelles et ses liens avec des groupes terroristes". C'est pourquoi le Parlement européen ne perd pas de vue son activité pour assurer la sécurité de la population sahraouie.