L'intégrité territoriale de l'Ukraine est la base de tout accord de paix visant à mettre fin à la guerre contre la Russie

Le conseiller fédéral suisse Ignazio Cassis, la présidente de la Confédération Viola Amherd, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le chef du bureau présidentiel ukrainien Andriy Yermak participent au sommet de la paix en Ukraine - URS FLUEELER / POOL / AFP
Telle est l'exigence sur laquelle se sont accordés les 80 pays participant au sommet de paix sur l'Ukraine qui s'est tenu en Suisse ce week-end 

La guerre en Ukraine reste au premier plan de l'agenda mondial. Plus de deux ans après l'invasion du pays voisin par la Russie, la communauté internationale tente toujours de trouver des mesures pour mettre fin à un conflit qui menace de s'enliser, voire de s'étendre.   

Afin de trouver des solutions pour mettre fin à la guerre, une centaine de délégations, principalement de pays occidentaux, ont participé à une conférence en Suisse, présentée comme un premier pas vers la paix. 

Ce sommet de deux jours a été marqué par l'absence de la Russie, qui n'avait pas été invitée, et par l'obligation de respecter l'"intégrité territoriale" de l'Ukraine. Les 80 pays participants ont convenu que cette intégrité devait être la base de tout accord de paix visant à mettre fin à la guerre avec Moscou.  

Dans la déclaration finale signée par la majorité des participants, il est précisé que la Charte des Nations unies et "le respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté peuvent servir et serviront de base pour parvenir à une paix globale, juste et durable en Ukraine". En revanche, le président russe Vladimir Poutine souhaite que Kiev cède davantage de territoires et abandonne ses espoirs d'adhésion à l'OTAN.  

Pour la présidente de la Confédération Viola Amherd, le fait que la "grande majorité" des participants ait accepté de signer le document final montre "ce que la diplomatie peut accomplir".  

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy s'est félicité des "premiers pas vers la paix", révélant que Kiev était en pourparlers avec certains pays - qu'il n'a pas nommés - qui avaient proposé d'accueillir un "deuxième sommet de la paix".  

Parmi les pays qui n'ont pas signé le document final soulignant l'intégrité territoriale de l'Ukraine figurent le Brésil, l'Inde, le Mexique, l'Arabie saoudite, l'Afrique du Sud, la Thaïlande et les Émirats arabes unis. Certains de ces pays, membres des BRICS, continuent d'entretenir des relations étroites avec la Russie malgré les sanctions occidentales et la guerre.    

Outre le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, la déclaration finale du sommet suisse fait référence à l'énergie nucléaire, à la sécurité alimentaire et à l'échange de prisonniers, ainsi qu'au retour des enfants ukrainiens illégalement déportés.    

"Toute utilisation de l'énergie et des installations nucléaires doit être sûre, sécurisée et respectueuse de l'environnement", indique le document, qui demande que les centrales et installations nucléaires ukrainiennes, y compris la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, soient exploitées de manière sûre et sécurisée sous le contrôle souverain de l'Ukraine, conformément aux principes de l'AIEA et sous la supervision de cette dernière. 

"Toute menace ou utilisation d'armes nucléaires dans le contexte de la guerre en cours contre l'Ukraine est inadmissible", souligne le texte. 

En ce qui concerne la sécurité alimentaire, le texte met l'accent sur la liberté, l'intégralité et la sécurité de la navigation commerciale et l'accès aux ports maritimes de la mer Noire et de la mer d'Azov. "Les attaques contre les navires marchands dans les ports et tout au long de la route, ainsi que contre les ports civils et les infrastructures portuaires civiles, sont inacceptables", indique le texte.  

La déclaration précise également que la sécurité alimentaire "ne doit pas être transformée en arme de quelque nature que ce soit", indiquant que les produits agricoles ukrainiens doivent être fournis librement et en toute sécurité aux pays tiers intéressés. 

Enfin, elle exige que tous les prisonniers de guerre soient libérés dans le cadre d'un échange complet. En outre, tous les enfants ukrainiens illégalement déportés et déplacés et tous les autres civils ukrainiens illégalement détenus doivent être renvoyés en Ukraine.  

Le gouvernement ukrainien estime que 19 546 enfants ont été déportés ou déplacés de force, tandis que la commissaire russe aux droits de l'enfant, Maria Lvova-Belova, a déjà confirmé qu'au moins 2 000 d'entre eux avaient été enlevés à des orphelinats ukrainiens. 

À cet égard, le Premier ministre qatari, Sheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, a annoncé samedi que son pays avait organisé des pourparlers avec des délégations ukrainiennes et russes en vue de réunir les enfants ukrainiens et leurs familles. Jusqu'à présent, 34 enfants ont été réunis, selon les autorités qataries.   

Malgré la forte participation au sommet, il est peu probable que cette conférence ait un impact significatif sur la fin de la guerre. La Russie n'y a pas participé, tout comme la Chine, qui, avec le Brésil, a tenté de présenter des solutions alternatives pour mettre fin au conflit. Cependant, les solutions présentées par ces nations - proches de Moscou - n'envisagent pas l'intégrité territoriale de l'Ukraine comme base de la paix, mais plutôt la cession de territoires ukrainiens à la Russie.