Le G7 accepte d'utiliser 50 milliards de dollars d'actifs russes pour aider l'Ukraine

Les dirigeants du G7 réaffirment leur soutien à l'Ukraine en acceptant de fournir à Kiev 50 milliards de dollars d'actifs russes gelés après le début de l'invasion en 2022. Ce plan est basé sur un prêt pluriannuel utilisant le produit de quelque 300 milliards de dollars de fonds russes saisis, dont la plupart sont bloqués dans l'Union européenne.
Le président américain et principal allié de l'Ukraine, Joe Biden, a expliqué que cette décision constituait un nouveau rappel à Poutine qu'ils ne renonceraient pas à défendre Kiev.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a qualifié l'accord "d'engagement très clair qui devrait encourager les Ukrainiens à faire le nécessaire pour défendre leur indépendance et leur souveraineté".
L'objectif de cet accord est de garantir son fonctionnement pour les années à venir, quel que soit le pouvoir en place dans chaque État membre du G7. Ce point est lié à la possibilité que l'ancien président Donald Trump remporte les élections américaines en novembre, car il pourrait adopter une position différente sur l'Ukraine, a déclaré à Reuters une source proche des discussions.
Les détails techniques et juridiques du prêt devraient être réglés dans quelques semaines pour que les fonds parviennent à Kiev dans le courant de l'année. Toutefois, un fonctionnaire français a déclaré à l'agence AP que la question est compliquée car si les actifs russes sont dégelés - par exemple, à la fin de la guerre - les recettes ne peuvent plus être utilisées pour rembourser le prêt, ce qui nécessite un accord de partage du fardeau avec d'autres pays.
G7 Summit. Clear support for Ukraine, international law, and a just peace.
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) June 13, 2024
Every day we strengthen our positions and our defense of life.
Every meeting serves the purpose of giving Ukraine new opportunities for victory. I am grateful to all of our partners.
🇪🇺 🇺🇦 🇩🇪 🇨🇦 🇫🇷 🇮🇹… pic.twitter.com/rGtWgqqtM5
La Russie a déjà réagi à cette décision, qualifiant de "criminelles" les tentatives de l'Occident de tirer des revenus de ses avoirs gelés. Selon la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, "la réponse de Moscou serait très douloureuse pour l'Union européenne".
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué cette décision, assurant que cet accord serait l'un des nombreux accords conclus au cours du sommet en faveur de l'Ukraine.
In turbulent times the strongest message we can send is unity.
Today the G7 in Bari will show unity.
Unity for Ukraine's freedom. We work on further financial support.
Unity for a peaceful and stable Middle East and the three-phase plan.
Unity on a free and open Indo-Pacific. pic.twitter.com/vCszrXfC3F— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) June 13, 2024
En effet, le premier jour de la réunion en Italie, les dirigeants des plus grandes démocraties du monde ont annoncé plusieurs accords clés en matière de sécurité et de défense avec Kiev.
Biden et Zelensky ont signé un accord de sécurité, envoyant ainsi un message d'opposition unifiée au président russe Vladimir Poutine et démontrant la "crédibilité du soutien américain à l'indépendance de l'Ukraine", a noté le président ukrainien.
🇺🇦🇺🇸 Today is a truly historic day. We signed the strongest agreement between Ukraine and the United States since our independence. pic.twitter.com/z0JM9qEzrh
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) June 13, 2024
Le Premier ministre japonais, Kishida Fumio, a également annoncé un partenariat de dix ans dans le cadre duquel Tokyo fournira à l'Ukraine un soutien en matière de sécurité, de défense, d'aide humanitaire, de reconstruction, ainsi qu'un soutien technique et financier.
Le président britannique Rishi Sunak a approuvé une aide non militaire de 242 millions de livres sterling (310 millions de dollars) à l'Ukraine. Londres a également annoncé une nouvelle série de sanctions contre les fournisseurs de munitions et d'aide à l'armée russe situés en Chine, en Israël, au Kirghizistan et en Turquie.
Le Royaume-Uni a également déclaré travailler contre ce qu'il appelle la "flotte fantôme", un groupe de navires utilisés pour contourner les sanctions du G7 contre l'industrie russe du pétrole et du gaz naturel. Cette question est "particulièrement importante" pour Londres, car les taxes sur la production de pétrole ont représenté 31 % des recettes du gouvernement russe l'année dernière.
La deuxième journée sera consacrée à la concurrence avec la Chine, au développement de l'Afrique et à l'intelligence artificielle
En plus de réitérer leur soutien à l'Ukraine dans différents domaines, les dirigeants du G7 ont également abordé, au cours de la première journée du sommet, la situation en Afrique et au Moyen-Orient, en soutenant les efforts de Washington pour parvenir à un cessez-le-feu dans la guerre de Gaza.
Ils ont également exprimé leur inquiétude quant aux combats entre Israël et le Hezbollah et ont exhorté Jérusalem à s'abstenir de lancer une offensive de grande envergure dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, "conformément aux obligations qui lui incombent en vertu du droit international".
Together, G7 nations are stepping up to meet the challenges of our time. pic.twitter.com/gmQt7xCA85
— President Biden (@POTUS) June 13, 2024
Aujourd'hui, les dirigeants du groupe devraient aborder des questions telles que les migrations, l'intelligence artificielle, l'énergie, la sécurité économique et les perspectives de la région Asie-Pacifique.
À cet égard, le G7 devrait exprimer sa préoccupation unanime concernant la surcapacité industrielle de la Chine, qui, selon lui, fausse les marchés mondiaux, ainsi que sa détermination à aider les États africains à développer leurs économies, ont déclaré des diplomates à Reuters.
Sui cieli della Puglia le bandiere del Gruppo dei Sette. Grazie al Reparto Attività Sportive di paracadutismo dell’Esercito Italiano per questa emozionante esibizione. #G7Italy pic.twitter.com/BzjGF2e2Os
— Giorgia Meloni (@GiorgiaMeloni) June 14, 2024
Le sommet du G7 est un forum qui joue un rôle important dans l'élaboration de réponses aux défis mondiaux, en complément de la coordination économique mondiale assurée par le G20. Le groupe se compose des États-Unis, du Canada, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon et du Royaume-Uni. L'Union européenne a également été incluse ces dernières années, ce qui rend les mesures adoptées lors du sommet politiquement contraignantes pour tous les membres.
Cette année, la présidence italienne a également invité les dirigeants de 12 autres pays, dont l'Inde, le Brésil, l'Argentine, la Turquie, l'Algérie et le Kenya, tandis que le pape François s'exprimera sur les risques et le potentiel de l'intelligence artificielle.