L'Iran agrandit ses installations nucléaires souterraines
De nouvelles images satellites de l'une des centrales nucléaires iraniennes à Fordo, près de la ville de Qom et à environ 100 kilomètres de Téhéran, montreraient que le pays procède à de nouvelles constructions souterraines. Les photographies, obtenues par l'Associated Press et également collectées par le New York Times, démontreraient l'intention de l'Iran de poursuivre son processus d'enrichissement de l'uranium.
La centrale nucléaire de Fordo est souterraine, et bien qu'elle ait été découverte il y a une décennie, les images montrent maintenant la construction de nouveaux bâtiments dans le complexe. Il s'agirait de l'une des usines avec lesquelles l'Iran augmenterait ses réserves d'uranium enrichi, qui, selon les estimations, dépassent dix fois les limites fixées par l'accord. Cependant, les chiffres antérieurs à la signature de l'accord avec les autres puissances nucléaires, le JCPOA, étaient beaucoup plus élevés que les chiffres actuels.
L'accord inclut également les endroits où l'Iran pourrait développer son activité nucléaire à des fins civiles, et Fordo n'en ferait pas partie. On craint donc que les photos satellites ne soient une preuve supplémentaire que l'Iran n'a pas l'intention de se conformer à ce qui a été convenu en 2015 avec l'Union européenne en tant qu'intermédiaire.
Cette information pourrait avoir des conséquences pour l'administration Biden, avant même qu'elle ne parvienne à la Maison Blanche. Le président élu a déclaré son intention de faire revenir les Etats-Unis sur l'accord nucléaire que Trump a décidé de rompre il y a quelques années, mais la divulgation de ces photos pourrait affecter cette décision si l'on considère que l'Iran n'a pas l'intention de continuer à respecter la JCPOA.
L'Agence internationale de l'énergie atomique, dirigée par Rafael Grossi, a laissé entendre que l'arrivée de Biden pourrait être bénéfique à l'accord, mais que Téhéran doit revenir sur la violation des termes qu'elle a commise cette année suite à plusieurs événements, principalement la mort de Qassem Soleimani et celle du scientifique responsable du programme nucléaire iranien, Mohsen Fajrizadeh.
L'Iran effectuerait également des travaux à la centrale nucléaire de Natanz, où il y a eu une explosion cet été, associée à une tentative de sabotage depuis Téhéran, mais qui a suscité une vive inquiétude au sein de la communauté internationale quant à la possibilité qu'il s'agisse d'un incident grave. Le pays apporterait maintenant des améliorations à cette centrale, ce qui, ajouté à ce qui a été vu à Fordo, nous invite à réfléchir à la possibilité d'une stratégie de développement du programme nucléaire iranien.
