L'Iran face à l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche

La République islamique d'Iran est un acteur très important au Moyen-Orient.
Plusieurs analystes et experts considèrent le régime des ayatollahs comme un élément perturbateur qui menace la stabilité régionale en raison de ses politiques belliqueuses et de son ingérence dans les affaires intérieures de divers États par l'intermédiaire de groupes chiites basés dans différents pays voisins.
Les États-Unis sont le grand ennemi déclaré de l'Iran et, en tant que première puissance mondiale, ils ont beaucoup à dire sur la politique internationale. L'Iran n'échappe pas à cette dynamique et pourrait être affecté par l'orientation prise par les décisions du nouveau président, Donald Trump.
Ces dernières années, l'isolement de l'Iran sur l'échiquier géopolitique a été manifeste au vu des alliances qui se sont nouées entre différentes nations, notamment avec Israël, l'autre grand ennemi de la République islamique.
Les accords d'Abraham de septembre 2020 ont signifié l'établissement de relations diplomatiques entre différents pays arabes comme les Émirats arabes unis et Bahreïn et l'État israélien, sous l'égide de la première administration de Donald Trump à l'époque. Une stratégie qui a été menée pour pacifier le Moyen-Orient et promouvoir le développement social, politique et économique de la région à travers une dynamique de coopération étroite entre ces nations arabes, dont fait également partie le Maroc, avec le pays hébreu et le géant américain.
Une démarche stratégique qui a conduit à l'isolement de l'Iran, en conflit depuis des décennies avec les États-Unis et Israël depuis l'arrivée au pouvoir du régime théocratique des ayatollahs, actuellement dirigé par Ali Khamenei.

Trump a été la force motrice des accords d'Abraham il y a cinq ans et est maintenant de retour au pouvoir après avoir remporté les dernières élections présidentielles américaines, ce qui soulève une série de questions sur la stratégie de la nouvelle administration républicaine américaine à l'égard de la République islamique. On peut donc se demander quelle sera la stratégie de la nouvelle administration républicaine américaine à l'égard de la République islamique, et si les pressions exercées sur le régime des Ayatollahs seront renforcées ou non.
Ce scénario actuel limite fortement l'influence de l'Iran, qui perd du poids politique dans la région, même s'il continue à avoir une certaine influence sur certains pays comme l'Irak, le Liban, le Yémen, la Syrie et la Palestine à travers des groupes politiques chiites ou des milices armées comme les Forces de mobilisation populaire, le Hezbollah et les Houthis. Ces factions subissent également de douloureux revers dans des territoires comme la Palestine, le Liban, la Syrie et le Yémen, avec des fronts de guerre menés dans ces régions contre des nations comme Israël, les États-Unis et l'Arabie saoudite, grand porte-étendard de la branche sunnite de l'islam, par opposition à la branche chiite défendue par l'Iran.

Le programme atomique iranien
Au point de vue politique s'ajoute la question du programme nucléaire iranien. En 2018, Donald Trump, sous sa précédente administration, a rompu le pacte nucléaire précédemment scellé avec l'Iran sous l'administration de Barack Obama en 2015, limitant le développement de l'industrie atomique iranienne à un usage uniquement civil, afin d'éviter qu'un pays aussi belliqueux que le pays perse ne dispose de la bombe atomique. Cette limite avait pour contrepartie de permettre à l'Iran de bénéficier d'avantages commerciaux, notamment en ce qui concerne le pétrole, l'une des principales sources de financement de l'État, et la levée des sanctions politiques et économiques à l'encontre de la République islamique.
Le gouvernement de Donald Trump a décidé de se retirer de l'accord nucléaire avec l'Iran, qui incluait également d'autres puissances comme l'Allemagne, la France, la Russie, le Royaume-Uni, la Chine et même l'Union européenne, en raison de doutes sur les développements réels menés dans les centres nucléaires iraniens.
Avec cette rupture, l'Iran a menacé de recourir à l'action armée et de bloquer le commerce mondial du pétrole en agressant les pétroliers internationaux dans le détroit d'Ormuz. En conséquence, les tensions sont montées d'un cran sur la scène internationale.

Une situation qui traîne depuis un certain temps et qui devrait évoluer dans un sens ou dans l'autre en fonction de la voie empruntée par la nouvelle administration Trump à cet égard.
La communauté internationale est préoccupée par cette question et l'on craint que l'Iran, malgré les sanctions et les vetos dont il dispose désormais, ne procède à l'essai de la bombe atomique, plusieurs experts estimant que l'on ne sait pas exactement quels travaux sont menés sur le territoire perse.
Les États-Unis pourraient maintenant être confrontés au défi de persuader l'Iran de cesser d'explorer la voie de l'armement et d'utiliser un programme nucléaire uniquement à des fins civiles et non militaires. La voie de l'armement serait très dangereuse au niveau régional et mondial et pourrait entraîner des coûts élevés à tous les niveaux pour l'Iran également. Un point de vue qui pourrait également être utilisé par les États-Unis pour convaincre le régime des Ayatollahs.
Les analystes se demandent aujourd'hui si Donald Trump poursuivra une politique agressive de pression sur le régime des Ayatollahs ou s'il ouvrira plutôt une voie diplomatique de dialogue. Cela intervient à un moment où le régime iranien s'affaiblit, même s'il reste un élément dangereux et perturbateur à l'échelle internationale.

L'analyste Lawrence J. Haas a souligné dans le US National Interest que maintenant que l'Iran est confronté à des revers géopolitiques, Donald Trump doit décider s'il augmente la pression sur le régime ou s'il tente de négocier un accord sur la question nucléaire et d'autres questions.
Les experts en politique étrangère prennent position. Par exemple, Richard Haas, président émérite du Conseil des relations extérieures, a suggéré que Trump poursuivrait « l'objectif ambitieux de remodeler la politique de sécurité nationale de l'Iran par la diplomatie, mais une diplomatie exercée avec en toile de fond la volonté et la capacité d'utiliser la force militaire si Téhéran refuse de répondre aux préoccupations des États-Unis et de l'Occident de manière appropriée ».
Tout cela avec le facteur économique en toile de fond, alors que l'Iran est en proie à des difficultés financières, liées aux sanctions économiques, bancaires et commerciales qui pèsent sur la nation et limitent ses revenus, notamment en termes de commerce du pétrole, et qui aggravent une situation marquée par une forte contraction du Produit intérieur brut et une inflation élevée. Un scénario sur lequel Donald Trump peut s'appuyer pour négocier, car c'est un homme d'affaires qui a fait ses preuves et qui peut être bénéfique pour les États-Unis.