L'Iran réimpose le port du voile

La police iranienne commencera à mettre en œuvre un plan visant à réimposer le voile aux femmes ce samedi à l'aide de caméras, tandis que des groupes d'étudiants ont annoncé des manifestations pour montrer leur rejet de l'imposition du vêtement.
"La mise en œuvre du plan pour le voile et la chasteté commencera demain", a déclaré vendredi le chef de la police iranienne Ahmad Reza Radan, selon le quotidien Hammihan.
Le chef de la police perse a assuré que "les caméras ne commettront pas d'erreur" lorsqu'il s'agira d'identifier les femmes qui ne se couvrent pas d'un voile, un vêtement obligatoire en Iran depuis 1983.
“This is our final message: our goal is the entire regime”
— Kasra Aarabi (کسری اعرابی) (@KasraAarabi) April 5, 2023
The people of Iran are once again on the streets tonight as anti-regime protests continue. Those claiming #IranRevoIution is over are either completely unaware of the situation on the ground or deliberately misleading. pic.twitter.com/HteDaMkNmY
La police iranienne a annoncé il y a une semaine qu'elle utiliserait des caméras et des outils intelligents pour identifier les femmes qui ne portent pas le hijab.
Les femmes identifiées comme non voilées recevront un message texte les informant de l'infraction. En cas de récidive, elles seront inculpées et devront comparaître devant un tribunal.
La loi punit les femmes qui ne se couvrent pas d'un voile d'une amende et d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à deux mois, mais les autorités envisagent également d'autres options telles que la privation de services bancaires.
Les autorités ont également averti les magasins et les restaurants de ne pas servir les femmes non voilées et ont déjà fermé de nombreuses entreprises pour cette raison.
Les ministères de l'Éducation et de la Santé ont annoncé au début du mois que les étudiantes non voilées ne seraient pas autorisées à fréquenter les universités et les établissements d'enseignement supérieur.
Les organisations étudiantes ont annoncé qu'elles organiseraient des manifestations demain pour manifester leur rejet de l'imposition de ce vêtement.
Kerman. The national revolution continues. #IranRevoIution pic.twitter.com/O9KgD593Lo
— Alireza Nader علیرضا نادر (@AlirezaNader) April 5, 2023
"Nous devons répondre aux mesures répressives du gouvernement par des manifestations, des protestations, des sit-in et des graffitis samedi", ont déclaré plusieurs organisations étudiantes dans un communiqué.
De nombreuses Iraniennes ont cessé de porter le foulard islamique obligatoire en guise de protestation et de désobéissance civile depuis la mort, en septembre, de Mahsa Amini, arrêtée pour avoir porté le hijab de manière incorrecte.
La mort d'Amini a déclenché de vives protestations dans tout le pays, appelant à la fin de la République islamique, les universités, les établissements d'enseignement supérieur et même les écoles jouant un rôle important.
La répression exercée par l'État a entraîné la mort de quelque 500 personnes lors des manifestations liées à la mort d'Amini, l'arrestation de milliers de personnes et la pendaison de quatre manifestants, dont l'un en public.