L'UE sanctionne un groupe de mercenaires soutenu par la Russie
Le Conseil des ministres des Affaires Étrangères de l'UE, réuni à Bruxelles, a approuvé lundi des sanctions contre un groupe de mercenaires lié à la Russie. Le groupe dit "Wagner" pourrait avoir commis des actes de torture et des exécutions dans des zones de conflit telles que la Libye, la Syrie, l'Ukraine, le Mali et la République Centrafricaine. Le fait qu'ils soient actifs dans la région du Sahel a été un facteur déterminant pour qu'ils soient déclarés une menace pour l'UE.
Le haut représentant de l'UE pour la Politique Étrangère, Josep Borrell, a insisté sur le fait que le groupe constitue une menace en raison des graves violations des droits de l'homme qu'il commet. "Le groupe Wagner a recruté, formé et envoyé des agents militaires privés dans des zones de conflit du monde entier pour alimenter la violence, piller les ressources naturelles et intimider les civils en violation du droit international, y compris le droit international des droits de l'homme", a déclaré Borrell dans un communiqué.
Ces sanctions visent le groupe lui-même, huit personnes et trois entités qui se verront interdire de voyager dans l'Union européenne, en plus du gel de leurs avoirs dans les pays membres.Ces personnes seraient impliquées dans "de graves violations des droits de l'homme, notamment des actes de torture et des exécutions, ainsi que des meurtres extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires".
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a rappelé la gravité de ce groupe de mercenaires agissant avec le soutien de la Russie. "Il y a cette société qui fait la guerre pour des tiers en toute irresponsabilité, parce que théoriquement elle ne dépend pas de l'État, ils se cachent derrière ce nom de société privée, en toute irresponsabilité et aussi en toute impunité parce qu'elle se déclare société mercenaire", a ajouté Le Drian.
Pour l'instant, la région dans laquelle le groupe Wagner est le plus susceptible d'avoir été actif est le Mali. Le Mali connaît actuellement un processus de transition, et le fait que son gouvernement négocie avec cette société paramilitaire russe pourrait "entraver" la transition politique du pays.
Les ministres européens ont exprimé leur inquiétude à ce sujet. "Nous avons convenu d'établir un cadre de mesures restrictives qui nous permettra d'adopter des sanctions contre ceux qui font obstacle à la transition", a déclaré Josep Borrell lors d'une conférence de presse après la réunion.
Tout ceci intervient à un moment de tension entre l'Union Européenne et la Russie au sujet du conflit dans la région frontalière ukrainienne. Lors de la réunion du Conseil de lundi, Josep Borrell a déclaré que des sanctions contre la Russie en raison de l'avancée militaire de ce pays à la frontière ukrainienne étaient envisagées. "Nous sommes en mode dissuasion pour éviter le déclenchement d'une crise, mais nous enverrons un signal clair que toute agression contre l'Ukraine aura un coût élevé pour la Russie si elle se produit". "Mais nous essayons maintenant de faire tout notre possible pour éviter que cela ne se produise", a déclaré Borrell.
Ce conflit avec l'Ukraine et les actions du groupe Wagner dans les zones de conflit ont accru les tensions entre la Russie et l'UE, ce qui laisse entrevoir la possibilité de prendre des mesures plus importantes en réponse aux actions politiques de la Russie.