La position forte du Maroc sur l'échiquier international constitue un attrait pour les partisans

L'Ukraine réaffirme son soutien au Maroc sur la souveraineté du Sahara

AFP/FADEL SENNA - El ministro de Relaciones Exteriores de Marruecos, Nasser Bourita (R), recibe a su homólogo ucraniano, Dmytro Kuleba, durante una visita, en Rabat, el 22 de mayo de 2023
AFP/FADEL SENNA - Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita (R) accueille son homologue ukrainien Dmytro Kuleba lors d'une visite à Rabat le 22 mai 2023

Les bonnes actions de l'administration marocaine portent leurs fruits. Le Royaume du Maroc a été l'un des premiers pays non membres de l'OTAN à soutenir la nation ukrainienne. Quelques mois plus tard, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dymtro Kuleba, a confirmé le soutien de son pays à la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental. Lors d'une visite officielle, la première depuis le début de la guerre, le ministre lui-même, Dymtro Kuleba, a déclaré que la position alaouite est "une base sérieuse pour une solution réussie du problème et du conflit du Sahara".

Au sein du gouvernement marocain, les réactions de Kiev à sa position sur le conflit sahraoui ont surpris. Le gouvernement affirme que la position complice est un signe de la réussite des relations extérieures du Maroc. Selon les observateurs marocains, le Maroc fait preuve d'une forte capacité à gagner des alliés à sa stratégie de résolution de la crise du Sahara sans céder sur ses positions fortes basées sur deux piliers fondamentaux : le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de tous les Etats membres de l'ONU, une stratégie qui lui a permis de gagner le soutien à la fois de la Russie et de l'Ukraine.

AFP/FADEL SENNA - El ministro de Asuntos Exteriores marroquí, Nasser Bourita, en una conferencia de prensa conjunta con su homólogo ucraniano en Rabat el 22 de mayo de 2023
AFP/FADEL SENNA - Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue ukrainien à Rabat, le 22 mai 2023

Kuleba a souligné que son pays est bien conscient de l'importance du Sahara dans le cœur des Marocains lors d'une conférence de presse qu'il a tenue à Rabat avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Expatriés marocains, Nasser Bourita. En raison de tout ce qui unit les deux nations, le ministre ukrainien a déclaré que sa décision de visiter le Maroc était "très intentionnelle" et a exprimé son désir de créer une plate-forme pour une coopération plus étroite et des liens plus forts entre les institutions étatiques marocaines et ukrainiennes.

Il a noté que son gouvernement soutient les efforts de l'envoyé de l'ONU pour le Sahara marocain, Staffan de Mistura, sans rien dire qui puisse altérer l'humeur des décideurs à Rabat. Kuleba a expliqué que son pays, qui cherche à corriger les erreurs du passé en marginalisant les relations ukraino-marocaines, estime que le plan d'autonomie proposé par le Maroc est le moyen le plus crédible pour résoudre le différend fictif sur le Sahara marocain. Bourita a réaffirmé qu'il considère le conflit russo-ukrainien comme un problème affectant la paix et la sécurité dans le monde et que la position de Rabat a été très claire depuis le début, à savoir que le Royaume n'a aucun intérêt dans ce conflit, n'en prendra pas parti et n'y a apporté aucune contribution.

Depuis le début du conflit, la position de Rabat est la même que celle qu'elle a maintenue dans les différents forums internationaux : le non-recours à la violence et le non-usage de la force. Le recours à la paix et la prémisse inconditionnelle du Royaume pour le recours aux solutions pacifiques, selon Bourita, sont les clés pour que le Maroc gagne la confiance des pays de tous horizons. La rigueur de l'approche diplomatique royale, qui place la question du Sahara au centre de la politique étrangère alaouite, et la présence diplomatique équilibrée sur la scène internationale, selon Mohamed Salem Abdel Fattah, président du Centre sahraoui pour les médias et les droits de l'homme, sont deux facteurs qui obligent les nations qui veulent s'implanter dans la région et renforcer leurs relations avec le Maroc à exprimer leur soutien ouvert à la souveraineté marocaine sur le Sahara.

Hicham Moatadid, universitaire marocain et expert en relations internationales et stratégiques, a déclaré à Al-Arab qu'il pense que la visite du ministre ukrainien des affaires étrangères est un signe que l'administration a réussi à équilibrer ses relations avec la Russie et l'Ukraine malgré les circonstances géopolitiques complexes qu'elles connaissent. En particulier, les répercussions politiques de la guerre, où il souligne que l'Ukraine a été impliquée dans le conflit, sont particulièrement préoccupantes.

AFP/FADEL SENNA - El ministro de Asuntos Exteriores de Ucrania, Dmytro Kuleba, en una conferencia de prensa conjunta con su homólogo marroquí en Rabat el 22 de mayo de 2023
AFP/FADEL SENNA - ELe ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue marocain à Rabat le 22 mai 2023

Moatadid affirme que le soutien ukrainien, suivant les positions de Madrid et de Lisbonne, est une victoire diplomatique pour la question du Sahara et un engagement dans la tendance mondiale de soutien à l'initiative marocaine d'autonomie. Lors de sa visite au Maroc, le ministre ukrainien des Affaires étrangères a identifié trois objectifs clés. Le premier est de mobiliser autant de nations que possible pour soutenir le plan de paix proposé par le président ukrainien Volodimir Zelensky pour mettre fin à la guerre de la Russie contre sa nation. Le Maroc a lancé cet appel aux pays de la Ligue arabe lors d'un sommet organisé dans la ville saoudienne de Jeddah.

Ainsi, Moatadid a déclaré dans une interview à Al-Arab que "la relation basée sur la règle gagnant/gagnant, que le Maroc a instaurée dans ses relations extérieures et qui a été rapidement assimilée par les décideurs ukrainiens, précédés par les Russes, a commencé à porter ses fruits dans la gestion des relations stratégiques bilatérales, surtout après que Rabat a montré sur de nombreuses chaînes politiques son adoption de positions basées sur le respect de ses partenaires internationaux".