La Unión Europea lanza mensajes conciliadores a Marruecos

Après plusieurs événements qui ont assombri les relations entre le Maroc et l'Union européenne, certains députés européens et hommes politiques du Vieux Continent ont récemment exprimé leur volonté d'améliorer ces liens. La crise diplomatique entre Rabat et Madrid au sujet de la présence en Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, a entraîné une crise migratoire à Ceuta, lorsque plus de 8 000 migrants irréguliers ont franchi la frontière hispano-marocaine.
Suite à cet épisode, qui a considérablement accru la tension entre le Maroc et l'Espagne, l'Union européenne a reproché au royaume alaouite d'utiliser les personnes comme une arme politique. Le Parlement européen a accusé Rabat de "porter atteinte à la stratégie multidimensionnelle et aux relations de voisinage privilégié entre le Maroc, l'Union européenne et ses États membres". Le Parlement arabe, quant à lui, a soutenu la position du Maroc. Rabat a toutefois répondu aux critiques de l'Europe, qu'elle a qualifiées de " paternalistes ".

Par la suite, les accords de pêche et d'agriculture ont été l'élément déclencheur du dernier différend entre le Royaume et Bruxelles. Fin septembre, la Cour de justice de l'UE a décidé d'annuler deux traités sur ces questions entre le Maroc et les 27 États membres, un développement qui a été considéré par le Front Polisario comme "une grande victoire". Malgré l'arrêt de la Cour, Bruxelles et Rabat ont annoncé qu'ils discuteraient des "mesures nécessaires" pour "assurer un cadre juridique qui garantisse la continuité et la stabilité de leurs relations commerciales".
Dans ce contexte, l'UE a déclaré qu'elle soutiendra "la coopération au développement avec le Maroc par le biais d'un dialogue régulier avec ce pays partenaire afin d'obtenir un impact durable", comme l'a déclaré Olivér Várhelyi, commissaire européen chargé de la politique de voisinage et de l'élargissement.

"L'UE suit la situation des droits de l'homme au Maroc dans le cadre de ses contacts réguliers avec les autorités marocaines, qui incluent un sous-comité bilatéral sur les droits de l'homme. Les autorités marocaines ont repris le dialogue avec les autorités espagnoles sur la crise de Ceuta et ont confirmé leur engagement à reprendre le contrôle de la situation frontalière et à réadmettre les mineurs marocains en situation irrégulière", a ajouté Várhelyi, selon El Faro de Ceuta.
D'autre part, Juan Ignacio Zoido, député européen et ancien ministre du Parti populaire, a désigné le Maroc comme "un partenaire stratégique". Il a également demandé à Bruxelles d'élaborer des mesures visant à protéger les emplois qui dépendent des accords commerciaux avec Rabat. Selon Zoido, ces pactes sont "fondamentaux, tant pour les Marocains que pour les Européens, et surtout pour nous, les Espagnols". "L'Espagne ne peut tout simplement pas se permettre de mettre en danger l'avenir de centaines de familles", a-t-il ajouté.

Après le remplacement d'Arancha González Laya par José Manuel Albares, les liens entre Rabat et Madrid se sont considérablement améliorés. Le ministre espagnol des Affaires étrangères continue de travailler au renforcement des relations avec son voisin du sud, l'un des grands défis qu'il a dû relever depuis son entrée en fonction. Le ministre a assuré lundi que l'Espagne est "sur la bonne voie" pour résoudre la crise diplomatique avec le Maroc, comme le rapporte Europa Press.
"Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Bien sûr, les sentiments et tout ce que je reçois du Maroc vont dans ce sens", a-t-il déclaré. Albares a affirmé qu'il existe actuellement "une relation calme" avec le Royaume Alaouite. "Ce que nous devons réaliser, c'est l'accroître encore plus ; c'était déjà une relation très étroite, et nous devons la faire croître dans de nombreux domaines", a-t-il expliqué.

Albares a également souligné qu'"il existe un dialogue" avec ses homologues. Ce que les deux parties veulent, c'est "une relation basée sur la confiance, la transparence et les bénéfices mutuels, sur les engagements que nous avons de les respecter et qu'il ne doit pas y avoir d'actions unilatérales", a-t-il ajouté.
En ce qui concerne l'arrivée de Ghali en Espagne et l'imputation judiciaire de son prédécesseur, Albares a réaffirmé que le gouvernement respecte "toutes les actions judiciaires". De même, "nous collaborons à tout ce qu'on nous demande de faire et nous agissons avec un maximum de transparence".

Peu après sa prise de fonction à la tête de la diplomatie espagnole, Albares a souligné qu'il était nécessaire de "renforcer les relations avec le Maroc", qu'il a décrit comme "un voisin et un ami du sud". D'autre part, en septembre dernier, Albares a eu un entretien téléphonique avec son homologue marocain, Nasser Bourita, au cours duquel ils ont convenu de discuter face à face des intérêts communs.