Manifestations à Gaza contre le régime du Hamas

Des centaines de personnes sont descendues dans les rues de la bande de Gaza pour protester contre le régime du Hamas et les conditions de vie difficiles dans l'enclave palestinienne appauvrie. Les manifestants, qui criaient des slogans tels que "nous voulons vivre", "honte" et "à bas le régime", ont critiqué les coupures d'électricité constantes, ainsi que le manque d'opportunités et d'emplois, tout en brûlant des drapeaux du Hamas. Les manifestations massives, qui ont eu lieu à plusieurs endroits de Gaza, ont été réprimées par les forces de sécurité et se sont soldées par plusieurs arrestations. Par ailleurs, selon AP, la police locale a détruit les téléphones de certains manifestants.
9. Khan Younes downtown - Sigli junction
— Younis Tirawi | يونس (@ytirawi) July 30, 2023
Chants:
“The people want to overthrow the regime” pic.twitter.com/qFJK17UQcj
De tels événements sont rares dans la bande de Gaza en raison du régime oppressif du Hamas, qui dirige l'enclave d'une main de fer, empêchant toute manifestation publique ou critique des autorités. Le groupe islamiste a pris le contrôle du territoire en 2007, l'arrachant à l'Autorité palestinienne et provoquant un blocus de la part d'Israël et de l'Égypte qui se poursuit encore aujourd'hui.
Gaza |
— Younis Tirawi | يونس (@ytirawi) July 30, 2023
Clashes between Palestinian youth and Hamas security forces after arresting several youth from Barbakh area.
This comes after calls to take to the streets and protest the difficult situation in Gaza demanding better life conditions from the authorities. pic.twitter.com/lymkjyxccu
Malgré la réponse brutale des autorités, de nouvelles manifestations ont été convoquées pour le 4 août. "Nous résistons depuis des années. Nous ne nous tairons pas sur notre droit aux nécessités de base de la vie. Nous ne nous tairons pas face aux mensonges et à l'exploitation", déclare un groupe d'activistes sous le nom d'Al Virus Al Sakher. Cette association, chargée de l'organisation des manifestations, réclame des solutions aux coupures constantes d'électricité et de gaz et des mesures pour "satisfaire la faim des Gazaouis".

Ces manifestations ont eu lieu le jour même où les dirigeants du Hamas et du Fatah se sont rencontrés au Caire dans le but de réconcilier leurs positions après des années de division. Cependant, la tentative de réconciliation entre les factions palestiniennes a de nouveau échoué. La réunion qui s'est tenue le week-end dernier dans la capitale égyptienne s'est terminée sans aucun accord entre les organisations de Mahmoud Abbas et d'Ismail Haniyeh. De son côté, le Jihad islamique palestinien a choisi de ne pas participer au sommet pour protester contre l'arrestation de certains de ses membres par l'Autorité palestinienne.

L'Égypte joue un rôle clé en tant que médiateur entre les factions palestiniennes, ainsi qu'entre le Hamas et Israël. Outre le rôle important du président égyptien Abdel Fattah Al-Sisi, le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan a également tenté de promouvoir la réconciliation entre le Fatah et le Hamas lors d'une réunion organisée à Ankara la semaine dernière en préparation du sommet du Caire.
Malgré l'échec de l'accord d'"unité nationale", les dirigeants des deux groupes se sont engagés à tenir d'autres réunions dans le but de surmonter leurs divergences. Certains des points sur lesquels les factions divergent concernent la manière de traiter avec Israël. Alors que le président de l'Autorité palestinienne, Abbas, propose une "résistance populaire pacifique", le chef du Hamas, Haniyeh, soutient une "résistance globale", y compris la lutte armée.

Le Hamas appelle à saisir les "opportunités", en référence à la situation politique en Israël
Au cours de la réunion, Abbas a également évoqué la prise de contrôle de Gaza par le Hamas en 2007, qui a provoqué une rupture entre les deux organisations. Le chef de l'Autorité palestinienne a qualifié la prise de contrôle du Hamas de "coup d'État", soulignant qu'elle avait provoqué "l'abominable division de notre cause et de notre peuple", selon le Jerusalem Post.

Haniyeh, pour sa part, s'est concentré sur la lutte armée contre Israël, soulignant les "réalisations" accomplies ces dernières années. Le chef du groupe terroriste a également appelé à saisir les "opportunités", faisant référence à la division interne d'Israël sur la réforme judiciaire et aux tensions entre le gouvernement de Benjamin Netanyahu et l'administration de Joe Biden. Haniyeh a également demandé à l'Autorité palestinienne de mettre fin à la persécution des membres du Hamas et du Jihad islamique palestinien.

Ce n'est pas la première fois que les ennemis d'Israël se réjouissent de la situation politique actuelle du pays. Après l'adoption de la première loi de la réforme judiciaire controversée et au milieu de manifestations massives contre celle-ci, le chef du groupe terroriste libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, a félicité Israël d'être "sur la voie de la disparition". Ces dernières semaines, les tensions à la frontière entre Israël et le Hezbollah se sont accrues après que l'organisation libanaise a installé deux tentes sur le territoire israélien internationalement reconnu.