La poursuite des offensives du Polisario a incité le Royaume à adopter une position plus ferme à l'égard de ce qu'il considère comme du "terrorisme"

Le Maroc se concentre sur le renforcement de sa position face aux attaques du Polisario

PHOTO/ONU - El jefe de Gobierno del Reino de Marruecos, Aziz Akhannouch, en la Asamblea General de la ONU
PHOTO/ONU - Le chef du gouvernement du Royaume du Maroc, Aziz Akhannouch, à l'Assemblée générale de l'ONU

Le Maroc ne restera pas inactif face aux attaques de plus en plus fréquentes du Front Polisario contre des cibles civiles. En plus des offensives menées sur la ville de Smara, le Polisario a tenté de frapper de nouvelles cibles le week-end dernier, bien qu'à cette occasion, les drones marocains aient réussi à contrecarrer l'incursion de trois véhicules du Polisario qui avaient franchi clandestinement la frontière mauritanienne. Aujourd'hui, le gouvernement marocain a décidé de renforcer sa position à l'égard de ce qu'il qualifie d'"organisation criminelle et terroriste".
 
A l'issue de la dernière réunion des partis de la coalition dirigée par le président Aziz Akhannouch, un communiqué a été publié dans lequel ils appellent à répondre aux attaques du Front Polisario. Des attentats qui, selon eux, "ont ciblé un quartier résidentiel de la ville de Smara avec des engins explosifs, ce qui a causé la mort d'un citoyen marocain". L'exécutif dénonce ces tentatives d'atteinte à la tranquillité et à la sécurité du Maroc et a ouvert une enquête judiciaire à ce sujet.

PHOTO/FILE - Aziz Akhannouch
PHOTO/FILE - Aziz Akhannouch

Le royaume alaouite préfère garder son sang-froid et faire preuve de solidité du point de vue de l'État. Répondre par la violence est considéré comme faisant partie de l'agenda terroriste du Polisario, et non de celui des dirigeants de la région. Rabat cherche donc à rassembler des preuves par le biais de son enquête et à présenter les résultats au Conseil de sécurité et à l'Assemblée des Nations unies.
 
Bien qu'il s'agisse d'une "ligne rouge", comme l'a décrit le ministre marocain des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, le Maroc veut procéder avec prudence à un moment délicat. Face à l'instabilité de la communauté internationale, le Royaume veut maintenir une position pacifique et continuer à gagner des partenaires à son plan d'autonomie sous souveraineté marocaine. Pour ce faire, attiser le conflit avec le Front Polisario ne semble pas être la meilleure façon d'y parvenir.

Twitter @ElMachij - Protestas en El Aiún contra los ataques del Frente Polisario
Twitter @ElMachij - Manifestations à El Ayoun contre les attaques du Front Polisario

Le Maroc entend suivre la voie de la transparence dans sa conviction de faire aboutir cette situation historique. Et la société réagit à l'unisson dans la rue. Il y a d'abord eu les manifestations à Laayoune et plus récemment au point de passage de Guerguerat. Ali Beida, chef de la section régionale du Centre international pour la défense de l'autonomie dans la région d'El Laayoune, affirme que ces mobilisations représentent la "condamnation collective des actes terroristes".
 
Cependant, il semble que ni le Polisario ni ses partenaires algériens ne soient prêts à relâcher leurs efforts pour remuer le nid de frelons qu'ils ont transformé en Sahara occidental depuis des années. Même si l'ONU fait l'éloge du Maroc dans sa résolution 2703, dans laquelle elle attire également l'attention du Front Polisario sur les restrictions à la liberté de mouvement de la MINURSO. Il en va de même pour l'Algérie qui ne permet pas l'enregistrement de la population des camps de Tindouf.
 
Ainsi, le Maroc veut choisir de défendre une proposition qui compte de plus en plus de partisans, alors même que le Polisario a intensifié la violence. Rabat veut montrer sa force face à la menace qu'il fait peser sur l'intégrité territoriale de son pays et la sécurité de ses citoyens, mais toujours en sachant que la solution politique sur la table est le seul moyen de parvenir à la paix.