Les terroristes avaient en leur possession des couteaux, du matériel électronique et une vidéo faisant l'éloge du groupe djihadiste

Marruecos desarticula en Tánger una célula terrorista de Daesh

AFP/FADEL SENNA - Les membres des brigades centrales d'intervention marocaines (BCI)

La police marocaine a démantelé lundi à Tanger, dans le nord du pays, une cellule terroriste composée de quatre prétendus partisans de Daech.

Selon une déclaration de l'organisme antiterroriste Bureau central d'enquête judiciaire (BCIJ), les troupes d'intervention rapide ont dû tirer des coups de semonce pendant l'opération pour les arrêter. 

Les terroristes présumés avaient l'intention de rejoindre le groupe Daech dans la région du Sahel, mais lorsqu'ils ne l'ont pas fait, ils ont décidé de perpétrer des actions « terroristes dangereuses et imminentes » contre le pays du Maghreb, ajoute la note. 

La police a confisqué des armes, du matériel électronique et une vidéo du chef présumé rendant hommage au groupe terroriste pendant l'opération, qui s'est déroulée dans le quartier populaire d'Al-Aouama.

Le 10 septembre dernier, la police marocaine a démantelé un commandement djihadiste lié à Daech et composé de cinq suicides présumés qui planifiaient alors des attentats « imminents » au Maroc. 

La dernière attaque terroriste subie par le Maroc s'est produite en décembre 2018, lorsqu'un commando djihadiste a tué et décapité deux touristes scandinaves dans les montagnes de l'Atlas ; les auteurs ont été arrêtés quelques jours plus tard, jugés et condamnés, dont trois à mort.  

Le Maroc renforce la sécurité à ses frontières face à la menace jihadiste croissante au Sahel. A cette occasion, elle a signé vendredi dernier avec le secrétaire américain à la défense, Mark Esper, un accord militaire qualifié de « feuille de route » et qui durera dix ans.

Lors de la signature de l'accord, le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, a voulu souligner « le rôle du Maroc comme garant de la paix et de la sécurité régionale dans un environnement géostratégique très instable », une allusion voilée à la Libye et au Mali, deux pays d'Afrique du Nord secoués par la violence et les tensions. 

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L'Observatoire international pour l'étude du terrorisme (OIET) a produit un rapport expliquant le succès du modèle marocain dans la lutte contre le terrorisme. Ces actions lui ont conféré un prestige régional et international qui, selon l'OIET, « inspire de nombreux pays ». 

Depuis les attaques terroristes de 2003 à Casablanca, le Maroc s'est joint à la lutte internationale contre le terrorisme et la radicalisation. À cette fin, plusieurs politiques et réformes ont été mises en place dans les domaines de la sécurité, de la pratique religieuse et de la situation socio-économique.

Selon le Global Terrorism Index de l'Institute for Economics and Peace 2018, le Maroc est classé 132ème en termes d'impact du terrorisme. Une position qualifiée par le même indice de risque très faible. Le même institut classe le Maroc à la 90e place dans son rapport sur la paix mondiale 2019, ce qui constitue un indice favorable. 

Toutefois, ce qui préoccupe les responsables marocains et la communauté internationale est le nombre élevé de combattants marocains dans les rangs de groupes terroristes tels que Daech et la circulation des noms de Marocains dans les attentats terroristes à travers le monde. 

A cet égard, selon les dernières informations révélées par le Bureau Central d'Investigation Judiciaire (BCIJ), entre 2002 et 2019, le Maroc a démantelé 199 cellules terroristes liées principalement à Daech.  

Le nombre de cellules actives a diminué. En 2015, le Maroc avait démantelé 21 cellules, 19 en 2016, 9 en 2017, 8 en 2018 et 8 au début de 2019. Ces opérations ont conduit à l'arrestation de 902 personnes, dont 14 femmes et 29 mineurs.