Le Maroc se distingue par son efficacité et son engagement international dans la lutte contre le terrorisme

Le département d'État américain salue l'implication du pays nord-africain dans la lutte contre le terrorisme et critique l'Algérie pour son manque de coopération
Patrullas de policía antiterrorista en Marruecos pertenecientes a la Dirección General de Vigilancia Territorial (DGST) - PHOTO/@DGSN_MAROC
Patrouilles de police antiterroriste au Maroc appartenant à la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) - PHOTO/@DGSN_MAROC
  1. Le Maroc, une puissance antiterroriste
  2. Législation et coopération internationale
  3. Radicalisation et réhabilitation
  4. Frontières et sécurité

Le département d'État américain a publié son rapport annuel sur le terrorisme, qui analyse l'implication de tous les pays du monde dans la lutte contre ce fléau. Cette année, le rapport se concentre sur quatre domaines : la lutte contre le terrorisme, la législation et la coopération internationale, l'approche de la lutte contre la radicalisation et de la réhabilitation, ainsi que la gestion des frontières et la sécurité intérieure. 

Miembro de las Fuerzas de Seguridad Nacional de Marruecos - PHOTO/@DGSN_MAROC
Membre des forces de sécurité nationale marocaines - PHOTO/@DGSN_MAROC

Les conclusions de ce rapport sur la coopération antiterroriste entre le Maroc et l'Algérie, deux pays clés de la région du Maghreb, sont sensiblement différentes. 

Ainsi, le Département d'Etat indique que les politiques sécuritaires proposées et mises en œuvre par le Maroc sont efficaces et illustrent la capacité de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) et du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) à lutter contre le terrorisme. 

Le Maroc, une puissance antiterroriste

En matière de lutte contre le terrorisme, le Maroc se classe parmi les 10 pays les plus performants en 2023. À cet égard, le pays d'Afrique du nord figure parmi les États ayant enregistré le plus faible nombre d'incidents terroristes. De plus, un seul décès a été enregistré, ce qui témoigne de l'efficacité du renseignement marocain qui a arrêté 56 personnes en 2023. 

Par ailleurs, le département d'État a indiqué que le Maroc est membre du Groupe d'action financière pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord (GAFIMOAN) et de sa cellule de renseignement financier, et a ajouté que l'Autorité nationale de renseignement financier est membre du Groupe Egmont. 

Patrulla de la Dirección General de Vigilancia Territorial (DGST) de Marruecos - PHOTO/@DGSN_MAROC
Patrouille de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) marocaine - PHOTO/@DGSN_MAROC

Cependant, l'évaluation de l'Algérie, le rival régional de Rabat, faite par le département d'État américain, souligne que si le pays n'a pas subi un grand nombre d'attaques, il est confronté à de graves problèmes le long de ses frontières, notamment avec le Mali, la Mauritanie et le Niger, en raison de la persistance de groupes rebelles et extrémistes. Il ajoute que les autorités algériennes manquent de proactivité dans l'identification et la neutralisation de ces menaces. 

Législation et coopération internationale

Avec les États-Unis comme principal partenaire en matière de sécurité, le Maroc a sérieusement renforcé les lois antiterroristes et redoublé d'efforts pour empêcher les groupes extrémistes de reproduire les scènes du passé, comme celles de Marrakech en avril 2011 ou les images de Casablanca en mai 2003. 

Le Maroc est membre de la Coalition mondiale pour vaincre ISIS et copréside le groupe de travail sur l'Afrique. En basant son travail sur la collaboration et l'étroite coopération internationale, la DGST, avec Abdellatif Hammouchi à sa tête, a réussi à inciter les grands groupes de blanchiment d'argent comme le Groupe d'action financière (GAFI) à l'inaction. 

En outre, les forces de renseignement alaouites ont renforcé leur position mondiale en réussissant à stopper les actions de Da'esh sur le territoire national. En revanche, l'Algérie a davantage concentré ses efforts sur le contrôle des menaces internes que sur la coopération avec les acteurs régionaux et internationaux. 

Bien que le rapport apprécie l'engagement de l'Algérie à vaincre le terrorisme, la situation instable au Sahel signifie que l'efficacité de l'Algérie dans l'arrêt de ces actions n'est pas aussi évidente qu'elle le devrait. Des événements tels que la classification du « Mouvement pacifique pour l'autodétermination de la Kabylie » en tant qu'organisation terroriste ternissent l'image internationale du pays. 

Miembros de la Dirección General de Vigilancia del Territorial (DGST) durante la detención de un terrorista en Marruecos - PHOTO/@DGSN_MAROC
Membres de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) lors de l'arrestation d'un terroriste au Maroc - PHOTO/@DGSN_MAROC

Radicalisation et réhabilitation

Basé sur un modèle alliant sécurité, éducation et réinsertion sociale, le Maroc se distingue par son approche proactive dans la lutte contre la radicalisation. Lors des dernières arrestations dans la ville de Marrakech, les trois détenus étaient des imams qui diffusaient sur les réseaux sociaux une vision radicalisée de l'islam, notamment à destination des jeunes. Cela montre l'importance de mettre en place un bon système d'éducation religieuse basé sur le jumelage et la paix. 

À cet égard, le département d'État a noté que le ministère des dotations et des affaires islamiques a mis en œuvre un plan d'éducation pour les 50 000 imams du Maroc, ainsi que pour les guides islamiques féminins. L'administration alaouite déploie donc de grands efforts pour réhabiliter et déradicaliser tous ceux qu'elle parvient à capturer. Grâce à la mise en œuvre du programme Moussalaha, le gouvernement marocain réintègre des centaines de prisonniers. 

L'Algérie, en revanche, a opté pour la réhabilitation par la prévention de la radicalisation. Cette méthode, qui privilégie l'action à la compréhension, est inefficace car les intérêts politiques jouent un rôle important dans la détermination des personnes à déradicaliser. 

Frontières et sécurité 

La position géographique du Maroc fait peser une lourde responsabilité sur le pays alaouite. À quatorze kilomètres de l'Europe et avec la région du Sahel au sud du Sahara, le pays d'Afrique du nord occupe l'une des positions géostratégiques les plus importantes en termes de contrôle et de gestion des frontières. 

Miembros del cuerpo de seguridad de la Dirección General de Vigilancia Territorial (DGST) posando para las pruebas de acceso al cuerpo - PHOTO/@DGSN_MAROC
Membres du corps de sécurité de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) posant pour les examens d'entrée dans le corps - PHOTO/@DGSN_MAROC

Grâce à la coopération internationale, le pays maintient une surveillance étroite de ses frontières terrestres et maritimes. Selon le département d'État, le Maroc dispose de l'une des meilleures capacités de détection des faux documents et des systèmes de contrôle les plus précis et les plus efficaces d'Afrique. 

En revanche, l'Algérie possède l'un des pires contrôles frontaliers en raison de la présence de groupes armés et de terroristes à ses frontières, ce qui ajoute à la complexité à laquelle les autorités algériennes tentent de remédier.