Le Maroc et la France lancent un programme conjoint de soutien scolaire
Le secteur de l'éducation au Maroc a fait un grand pas en avant avec la signature d'un programme de 134,7 millions d'euros entre le ministère de l'économie et des finances et l'Agence française de développement (AFD).
- Programme 2026
- Comment les relations diplomatiques peuvent-elles favoriser l'éducation au Maroc ?
- Le Maroc s'engage pour le multilinguisme
- Le développement de l'éducation au Maroc est-il exponentiel ?
Le plan reflète l'accent mis conjointement sur l'éducation et le développement du capital humain, conformément à la feuille de route 2022-2026 du ministère marocain de l'éducation nationale, de la petite enfance et des sports. L'élaboration et la signature de cette convention ont été conduites par le ministre délégué au budget, Fouzi Lekjaa, l'ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, et la directrice de l'AFD à Rabat, Quiterie Pincent.
Le budget du programme, composé d'un prêt de 130 millions d'euros et d'une subvention d'assistance technique de 4,7 millions d'euros, représente un nouvel engagement de Rabat pour l'amélioration et le développement du système éducatif national.
Programme 2026
L'objectif principal du financement est d'augmenter la qualité de l'éducation, en particulier d'améliorer l'enseignement du français dans les écoles secondaires. Le plan s'attaque à l'un des problèmes les plus préoccupants, le taux d'abandon scolaire.
L'abandon scolaire est un problème qui touche 30 % des élèves, en particulier dans les zones rurales.
L'approche élaborée dans le cadre du programme se concentre sur la mise en place d'écoles secondaires de qualité et sur le renforcement des services de soutien social, y compris le transport, les repas scolaires, le soutien académique et les activités extrascolaires.
Le programme correspond à la feuille de route du gouvernement marocain en matière d'éducation et est mis en œuvre par le Fonds régional pour l'éducation et la formation (AREF). Les deux programmes ont des objectifs ambitieux, notamment en ce qui concerne la réduction du fossé éducatif. Il vise également à améliorer de manière significative les compétences des élèves en français.
Comment les relations diplomatiques peuvent-elles favoriser l'éducation au Maroc ?
L'objectif de cette visite est de renforcer les relations entre la France et le Maroc, qui traversent une période tendue. Ce programme de 134,7 millions d'euros ouvre un nouveau chapitre du partenariat éducatif entre la France et le Maroc. En privilégiant une éducation de qualité et en réduisant le taux d'abandon scolaire, ce plan permettra de créer un système éducatif plus équitable et plus performant pour les jeunes Marocains.
La coopération entre le Maroc et la France fait suite à la visite du ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Sejourné, fin février, qui a confirmé le soutien de la France au projet marocain d'autonomie au Sahara occidental et a exprimé sa volonté d'aller de l'avant dans ce domaine.
"Le président de la République m'a personnellement chargé d'investir dans les relations franco-marocaines et d'écrire un nouveau chapitre de nos relations", a déclaré Sejourné, faisant référence aux efforts en cours pour renforcer les relations entre les deux pays.
Le Maroc s'engage pour le multilinguisme
La mondialisation est une réalité palpable dans tous les domaines de la vie quotidienne, et le Maroc a trouvé, à travers la mise en place d'un système éducatif multilingue, la méthode idéale pour y parvenir.
Selon Al-Arab, le ministre de l'Éducation, Mohammed Zerouali, a expliqué que l'objectif du projet de loi repose sur "la généralisation de l'enseignement de l'anglais à certains niveaux de l'enseignement public".
L'objectif du ministère de l'Éducation est de commencer à introduire l'anglais dans 10 % de la première année et 50 % de la deuxième année de l'enseignement secondaire à partir de l'année scolaire 2023-2024. Dans le cycle 2024-2025, l'adoption de l'anglais devrait atteindre 50 % en première année et 100 % en deuxième année, avant d'être totalement intégrée l'année suivante.
Le gouvernement d'Aziz Akhannouch a pour objectif d'introduire l'anglais dans 100 % des écoles primaires et secondaires d'ici l'année scolaire 2025-2026. Un an plus tard, en 2027, l'anglais devrait être la langue dominante dans de nombreuses matières, comme l'est actuellement le français.
Tous ces développements répondent aux nouveaux besoins des jeunes Marocains, qui considèrent l'anglais comme "vital" pour les opportunités éducatives, professionnelles et culturelles, selon un rapport de 2022 du British Council. Ce rapport souligne que 40 % des jeunes au Maroc considèrent l'anglais comme la langue la plus importante.
Le développement de l'éducation au Maroc est-il exponentiel ?
Le succès à long terme de l'éducation marocaine dépend de la mise en œuvre interne des programmes d'aide aux étudiants et du développement plus large des relations franco-marocaines. Les récents efforts diplomatiques et la coopération éducative sont des signes positifs, mais les tensions actuelles, en particulier sur le Sahara occidental, peuvent encore jeter une ombre.
Lekjaa a souligné l'importance de l'accord dans la promotion de cette transformation du système éducatif, qui est considérée comme importante pour le développement du Maroc, notant que le projet des écoles pionnières est, à bien des égards, essentiel à ces réformes.
En fin de compte, il reste à voir si ce nouvel accent mis sur l'éducation ouvrira la voie à une réconciliation plus poussée entre les deux pays. Dans son discours, l'ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a souligné la position stratégique de la réforme du système éducatif dans le nouveau modèle de développement adopté par le Maroc, et a insisté sur la priorité des opportunités offertes à cette question tant au Maroc qu'en France à travers l'effort d'amélioration de la qualité de l'éducation pour les jeunes générations dans les deux pays.