L'anglais gagne en popularité auprès des jeunes Marocains en raison des opportunités professionnelles qu'il offre

Le Maroc renforce l'anglais dans l'éducation

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L'anglais continue de gagner en importance au Maroc, au détriment d'autres langues comme le français et l'espagnol. Fin mai, le gouvernement d'Aziz Akhannouch a présenté une initiative éducative visant à introduire l'anglais pour 100 % des élèves des première, deuxième et troisième années de l'enseignement secondaire d'ici 2025-2026. Un an plus tard, en 2027, l'anglais devrait être la langue principale dans de nombreuses matières, tout comme le français l'est aujourd'hui.

Cette mesure, a expliqué à l'AFP Mohammed Zerouali, directeur des programmes au ministère de l'éducation, vise à assurer "l'égalité des chances" entre les écoles publiques et les écoles privées, où l'anglais est déjà enseigné à l'école primaire. En généralisant l'enseignement de l'anglais, le Maroc espère également offrir de nouvelles opportunités aux jeunes, en stimulant les échanges culturels, le développement technologique et la connectivité mondiale.

Le ministère de l'Éducation prévoit de mettre en œuvre ce projet de manière "progressive et équilibrée". Ainsi, à partir de l'année scolaire 2023-2024, l'anglais sera introduit avec un taux de couverture de 10 % pour la première année du secondaire et de 50 % pour la deuxième année. Au cours du cycle 2024-2025, l'implantation de l'anglais atteindra 50 % en première année et 100 % en deuxième année, pour être totalement généralisée au cours de l'année suivante.

Selon Le Matin, pour atteindre le succès souhaité de cette initiative, une formation des enseignants sera assurée et un comité central de pilotage et de suivi présidé par le secrétaire général du ministère de l'éducation et composé de commissions régionales sous la supervision directe des directeurs des Académies régionales de l'éducation et de la formation (AREF) sera mis en place. La technologie jouera également un rôle clé dans ce projet, puisque la création de plateformes numériques pour faciliter l'enseignement de l'anglais est envisagée.  

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Ce projet s'inscrit dans la lignée d'autres initiatives visant à promouvoir la langue anglaise dans le pays. En 2022, par exemple, des plans ont été annoncés pour augmenter le nombre de professeurs d'anglais au cours de l'année académique 2022-2023.

Pour promouvoir l'utilisation de l'anglais, le Maroc a également signé un protocole d'accord avec le Royaume-Uni pour renforcer l'apprentissage de l'anglais dans les universités du pays. Cet accord permettra également aux établissements d'enseignement supérieur marocains de s'associer à des établissements britanniques. À cet égard, l'université de Coventry a ouvert son premier campus près de Casablanca le mois dernier, ce qui en fait le premier campus universitaire britannique dans l'ensemble du Maroc.

Pour les jeunes Marocains, l'anglais est une langue d'opportunité 

Tous ces développements répondent aux nouveaux besoins des jeunes Marocains, qui considèrent l'anglais comme "vital" pour les opportunités éducatives, professionnelles et culturelles, selon un rapport de 2022 du British Council.

Le rapport souligne également que 40 % des jeunes Marocains considèrent l'anglais comme la langue la plus importante, contre 10 % qui considèrent le français, la langue traditionnelle des élites du Royaume, comme la plus importante.  

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Dans ce contexte, on s'attend à ce que l'anglais remplace la langue française comme première langue étrangère. Comme le prédit à Medias24 Houssine Soussi, professeur et chercheur à l'université Ibn Zohr de Dakhla, l'anglais pourrait devenir la première langue d'ici dix à quinze ans. Sur ce point, Houssine Soussi souligne l'utilisation de l'anglais par les jeunes générations, notamment dans les réseaux sociaux et le sport.

Pour comprendre la popularité que gagne l'anglais au Maroc, il faut prendre en compte le passé colonial. Pour de nombreux citoyens, l'anglais est "une langue neutre, sans passé colonial, contrairement au français, qui peut même être rejeté par le protectorat", explique Soussi.

Enfin, le professeur souligne que de nombreux jeunes Marocains sont plus intéressés par l'anglais que par le français, car beaucoup d'entre eux espèrent s'installer dans des pays comme le Qatar, les Émirats arabes unis ou les États-Unis. Le français ne leur sera donc pas aussi utile que l'anglais, qui leur offrira plus d'opportunités. 

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