Dans le cadre du renforcement des relations bilatérales entre le Maroc et le Nigéria, le roi Mohammed VI a eu, mardi, un entretien téléphonique avec le président nigérian Bola Ahmed Adekunle Tinubu, mettant en exergue la dynamique positive du projet conjoint de gazoduc en tant que générateur d'un espace géopolitique prometteur et doté d'un avantage concurrentiel

Le Maroc et le Nigeria avancent main dans la main sur le projet de gazoduc commun

Photographie d'archives, le président nigérian Muhammadu Buhari serre la main du roi du Maroc, Mohamed VI - AFP/PHILIP OJISUA

Les relations entre le Maroc et le Nigeria se sont considérablement développées ces dernières années, avec la signature de plusieurs accords de partenariat dans divers domaines, dont le point culminant est le projet de gazoduc atlantique-africain entre les deux pays.

Ce projet commun maroco-nigérian représente un levier stratégique pour l'intégration régionale et le développement économique et social de l'ensemble des pays de l'Afrique de l'ouest. 

Dans le contexte des récents changements internationaux affectant les sources d'énergie, Rabat et Abuja ne cessent d'exprimer leur volonté de contribuer à la dynamique mondiale dans le domaine de l'énergie, avec un engagement en faveur des énergies propres en tant qu'alternative respectueuse de l'environnement.  

Le Nigeria est un partenaire stratégique très important pour le Maroc ; c'est la terre africaine des opportunités où le Royaume investit dans de nombreux domaines économiques. Le groupe OCP, par exemple, a inauguré sa première usine d'engrais sur le continent africain en 2022 à Kaduna, dans le nord du Nigeria. 

Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc s'inscrit dans la vision atlantique du roi Mohammed VI. Il se concentre sur les objectifs communs des différents partenaires afin de renforcer le développement de l'Afrique de l'ouest et de répondre aux différents défis de la façade atlantique du continent.

Pour sa part, la vision nigériane du projet prend en compte les caractéristiques de sécurité, de stabilité et d'opportunités d'intégration à grande échelle et de développement durable qui peuvent être réalisées sur la côte atlantique grâce au projet de gazoduc.

L'amélioration de la sécurité énergétique dans la zone n'est pas le seul objectif, mais la volonté commune de deux des principaux pays du continent africain, le Maroc et le Nigeria, contribuera au développement et à l'intégration transfrontalière et, à son tour, améliorera la coopération entre les deux pays pour lutter contre l'extrémisme et le terrorisme dans la région. 

Pipeline - PHOTO/FILE

Il convient de noter que le projet de pipeline a été annoncé, fin 2016, dans le cadre de la visite marocaine dans sa profondeur africaine. En 2018, les deux pays ont signé des accords de coopération bilatérale liés au projet.

Le gazoduc Nigéria-Maroc est l'un des grands projets reliant les deux pays à travers de nombreux pays d'Afrique de l'Ouest, qui contribuera à améliorer le niveau de vie de la population et à réduire la désertification grâce à un approvisionnement en gaz durable et fiable.  

Plusieurs experts estiment que le nouveau projet améliorera l'interdépendance énergétique des États d'Afrique de l'Ouest et créera un espace dynamique pour des activités économiques génératrices d'emplois et de valeur ajoutée. 

En plus des services économiques et de développement que l'initiative atlantique offre aux États sahélo-sahariens, la connexion du gazoduc Nigeria-Maroc au gazoduc et au réseau européens constituera un outil important pour l'approvisionnement des États enclavés tels que le Nigeria, le Burkina Faso et le Mali. 

Au cours des derniers mois, les études sur ce projet majeur ont atteint un stade avancé et des protocoles d'accord ont été signés entre la République fédérale du Nigeria, le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée, la Sierra Leone et le Ghana. 

L'importance de ce projet, dont l'achèvement est prévu pour la fin de l'année 2045, réside dans le fait qu'il relie 13 capitales africaines sur la bande côtière de l'Atlantique. Il est également estimé être le plus long gazoduc du monde, et coûtera 25 milliards de dollars avec un financement conjoint entre le Maroc, le Nigeria, les institutions régionales et internationales, ainsi que les pays donateurs.  

Il convient de noter que le Nigeria, selon la déclaration du président Balo, considère le Maroc comme un modèle à suivre dans la réactivation de son économie et la promotion des investissements, et en même temps comme un concurrent de référence dans l'évolution des pays africains.  

En conséquence, les relations bilatérales entre le Nigeria et le Maroc ont été renforcées dans un certain nombre de domaines, de la religion à l'économie et à l'agriculture, en passant par l'énergie et la culture.