Le Maroc reçoit un grand soutien dans son pari pour la réintégration des pays suspendus dans l'Union africaine

Après le Burkina Faso, c'est au tour du Gabon et du Niger de remercier le Maroc pour son initiative 
Sede de la Comisión de la Unión Africana (CUA) en Addis Abeba, Etiopía - REUTERS/TIKSA NEGERI
Le siège de la Commission de l'Union africaine (CUA) à Addis-Abeba, en Éthiopie - REUTERS/TIKSA NEGERI

Le Maroc soutient la réintégration dans l'Union africaine (UA) des pays suspendus par cette entité en raison des coups d'État qui y ont eu lieu. 

Le royaume marocain a reçu de nombreux soutiens et remerciements pour cette initiative d'intégration. Après le Burkina Faso, c'est au tour du Gabon et du Niger de remercier le pays nord-africain pour cette initiative diplomatique visant à intégrer les pays du Sahel et d'Afrique centrale à l'UA, alors que se déroule la transition politique qui fait suite aux coups d'État et à l'instauration de juntes militaires au pouvoir, comme cela s'est produit au Burkina Faso, au Mali ou au Niger.

Les ministres des Affaires étrangères du Niger et du Gabon ont adressé une lettre officielle au ministre des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita, pour exprimer leur gratitude au Maroc pour son soutien à la réintégration dans l'Union africaine des nations en transition politique, avec un engagement total du royaume marocain « en faveur de la paix et de la promotion du dialogue sur le continent africain » à travers les discussions avec la Communauté des États sahélo-sahariens. 

Ces pays se mettent à la disposition du Maroc pour soutenir le pays nord-africain dans sa louable mission de favoriser les processus de pacification, les transitions politiques et la réintégration dans des organes supranationaux tels que l'Union africaine.

Cartas de ministros de Asuntos Exteriores de Gabón y Níger al ministro de Asuntos Exteriores de Marruecos, Nasser Bourita
Lettres des ministres des Affaires étrangères du Gabon et du Niger au ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita

Le ministre des Affaires étrangères du Niger, en particulier, a évoqué dans sa lettre à Nasser Bourita « la noble initiative du Maroc lors de la consultation informelle organisée le 18 mars 2025 avec les pays de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) et ceux en transition politique en Afrique ».

Dans son message adressé à Bourita, le ministre gabonais des Affaires étrangères a salué la réunion du 18 mars au sein du Conseil de paix et de sécurité de l'UA. Il a souligné que cette initiative reflétait « l'habileté et le dynamisme de la diplomatie marocaine », tout en réaffirmant « le rôle du Maroc sur la scène politique africaine » et mondiale en général.

La proposition marocaine comprend le Burkina Faso, le Gabon, la Guinée, le Mali, le Niger et le Soudan. Il convient de rappeler que ces États n'ont pas participé au vote pour l'élection des nouveaux membres de la Commission de l'Union africaine lors du 38e sommet qui s'est tenu à la mi-février à Addis-Abeba.

Cette absence a affecté la candidature du Maroc à la première vice-présidence de la Commission, un poste qui a finalement été attribué à l'Algérie. 

En tant que président du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine en mars, le Maroc a organisé le 18 mars à Addis-Abeba des consultations informelles avec les six pays en transition politique. 

Ces échanges ont permis aux représentants de ces États, suspendus de l'UA, d'évaluer l'avancement de leurs processus de transition démocratique et de maintenir un dialogue constructif avec l'entité supranationale africaine.

<p>Nasser Bourita, ministro de Asuntos Exteriores de Marruecos - PHOTO/@MarocDiplomatie </p>
Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères - PHOTO/@MarocDiplomatie

Sur les six États concernés, quatre reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : le Burkina Faso, le Gabon, la Guinée et le Soudan. Pour sa part, le Niger soutient le plan d'autonomie proposé par le Maroc. Cependant, le Mali prend ses distances et continue d'entretenir des liens avec le Front Polisario, une entité politico-militaire qui s'oppose au Maroc pour le contrôle du Sahara occidental en soutenant la tenue d'un référendum d'indépendance de la population sahraouie, qui bénéficie d'un faible soutien international et qui est difficile à mettre en œuvre, selon divers analystes, en raison de problèmes tels que l'élaboration d'un recensement électoral face à la division de la population entre ceux qui résident dans les provinces dites du sud du Maroc et ceux qui vivent dans des conditions difficiles dans les camps de réfugiés situés en Algérie, grand rival politique du Maroc au Maghreb en soutenant le Front Polisario et, surtout, après la décision algérienne de rompre les relations diplomatiques avec le royaume marocain en août 2021 après avoir accusé le royaume marocain d'« actes hostiles » et en raison de profondes divergences politiques sur des questions telles que celle du Sahara occidental, une question sans solution pour l'instant depuis la fin de la période coloniale espagnole il y a près de cinq décennies. 

Le Maroc a reçu un large soutien international pour son plan d'autonomie pour le Sahara occidental, qui propose une large autonomie pour le territoire sous souveraineté marocaine, dans le respect des résolutions de l'Organisation des Nations unies (ONU), dans le but de développer au maximum la région et d'accorder une large autonomie aux autorités sahraouies, en laissant la politique étrangère et de défense entre les mains de l'État marocain. 

D'importants pays tels que les États-Unis, la France, les Émirats arabes unis, Israël, l'Allemagne ou l'Espagne elle-même ont apporté leur soutien à la proposition d'autonomie du Maroc pour le Sahara occidental, ce qui témoigne de la grande puissance diplomatique du royaume marocain, qui accorde une grande importance à la question en considérant le territoire sahraoui comme faisant partie de ses provinces du sud.