Le Maroc s'engage dans la numérisation du secteur judiciaire

Conformément à la stratégie "Maroc numérique", le ministre marocain de la Justice a approuvé un plan de réforme complet
El ministro de Justicia de Marruecos, Abdellatif Ouahbi - PHOTO/ARCHIVO
Le ministre marocain de la Justice, Abdellatif Ouahbi - PHOTO/ARCHIVO

Les progrès technologiques sont en passe de révolutionner la mise en œuvre et la transparence au sein de l'administration judiciaire. La proposition du ministre marocain de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s'engage à mettre en œuvre l'utilisation de l'intelligence artificielle, qui accélérera les processus et maximisera l'efficacité en termes de décisions judiciaires. La Charte de la réforme judiciaire souligne l'importance d'introduire des moyens de communication modernes pour accélérer les procédures judiciaires et faire la lumière sur les affaires. 

La proposition du ministre s'articule autour de six projets : l'édition vocale des jugements, la visualisation des jugements disponibles sur les systèmes d'information, l'enregistrement et la transcription automatisée des séances, la création de la bibliothèque "Adalah", l'amélioration du service du casier judiciaire électronique et l'accélération des processus d'obtention du document de nationalité marocaine à distance. 

Parlamento marroquí en Rabat - AP/MOSAAB ELSHAMY
Parlement marocain à Rabat - AP/MOSAAB ELSHAMY

Parmi les propositions figure la création de la bibliothèque Adalah, la bibliothèque juridique la plus complète d'Afrique. Ce nouveau mécanisme servira de base de données pour le système judiciaire. 

Au fur et à mesure de sa mise en œuvre, il contiendra tous les jugements, les textes juridiques, les arrêts de la Cour constitutionnelle, les accords internationaux, ce qui facilitera le travail des magistrats, en tenant compte des défis liés au dialecte familier et à la langue amazighe. La plateforme permettra également aux personnes intéressées, à leurs proches et aux personnes autorisées de soumettre des demandes par voie électronique. 

Un autre des projets les plus intéressants est la mise en place d'un système électronique pour le paiement des amendes, des délits et des infractions portés devant les tribunaux. Ce système permettra aux particuliers de régler leurs dettes rapidement et facilement sans avoir à se présenter devant le tribunal. 

En outre, le ministère de la Justice travaille à la création d'un système de communication à distance qui permettra aux juges et aux avocats d'interagir par voie électronique. Cela inclut la possibilité de déposer des requêtes et des documents par voie électronique et de recevoir des décisions de justice par voie électronique. La mise en œuvre de l'intelligence artificielle dans l'arène judiciaire permettra aux avocats et aux juges d'identifier plus rapidement des modèles et des tendances dans chaque affaire, ce qui réduira la probabilité d'erreurs, même si elles se produisent encore. 

En outre, la technologie permettra la création de plateformes d'échange électronique entre les différentes chambres pénales du pays, réduisant ainsi le temps consacré aux affaires "moins importantes" et permettant aux juges de concentrer tous leurs efforts sur les affaires les plus complexes et les plus importantes. 

La gestion des dossiers, la transparence, l'analyse des données et la collaboration entre les tribunaux des différentes villes du pays sont quelques-uns des processus qui en bénéficieront également. 

Un policía marroquí entra en el tribunal de Rabat - AFP/FADEL SENNA
Un policier marocain entre dans le tribunal à Rabat - AFP/FADEL SENNA

Le chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, l'a confirmé avec la mise en œuvre du programme "Maroc numérique 2030". Ce programme, selon les termes du Premier ministre, "entrera en vigueur dans les prochaines semaines", il faudra donc attendre pour voir comment se déroulera la mise en œuvre de ce paquet de mesures proposé par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi. 

Selon le Premier ministre, la professeure de sciences politiques Sharifa Lamoyer a confirmé à Al-Arab que "l'appel du ministre de la Justice à adopter des projets basés sur les technologies de l'intelligence artificielle a des objectifs très importants, dont le premier est de parvenir à une justice efficace, et aborder la numérisation dans le système judiciaire est une étape importante qui permettra de s'intégrer dans la révolution numérique, afin de relever les défis auxquels elle est confrontée". 

Les juges et les avocats ont convenu que la réforme numérique est un programme important pour une réforme globale et profonde du système judiciaire au Maroc, en ligne avec les orientations stratégiques du nouveau modèle de développement, qui comprend la modernisation de l'arsenal législatif et son adaptation. 

Les changements profonds et importants que connaît le Maroc à tous les niveaux, notamment les programmes d'amendement du Code de procédure civile, du Code de procédure pénale et du corpus juridique régissant l'application des technologies modernes dans la gestion judiciaire au sein des tribunaux. Le pouvoir judiciaire marocain est optimiste quant à la proposition du ministre, car elle facilitera et accélérera le travail et réduira considérablement les éventuelles plaintes des citoyens et les erreurs dans les jugements.