Maroc-UE : la voie vers une relation modernisée

« La montée en puissance de la PEV en tant que principal instrument des relations extérieures de l'UE avec ses voisins du Sud a conduit à un changement d'accent, de la construction régionale au bilatéralisme », Enquête EuroMeSCo 2023 
Bandera de Marruecos - PHOTO/PIXABAY
Drapeau marocain - PHOTO/PIXABAY

La région euro-méditerranéenne est confrontée à un certain nombre de menaces auxquelles les États membres doivent faire face ensemble. Il est donc prioritaire pour eux d'approfondir la coopération et la sécurité. À cet égard, un partenariat complet entre le Maroc et l'Europe est une question d'intérêt mutuel. Bien sûr, ce n'est pas une tâche facile, car dans le contexte actuel, il y a des menaces qui posent de réels défis à la mise en œuvre de cet objectif.  

Du côté africain, les premiers pas devront être orientés vers ses principaux défis économiques : la relance de l'économie nationale et la participation à la chaîne de valeur mondiale (CVM). En orientant le partenariat avec l'UE vers les principaux secteurs industriels marocains (phosphate-engrais, automobile, agroalimentaire et aéronautique), la nation marocaine bénéficierait d'un coup de pouce économique et d'une présence accrue de ces écosystèmes dans la chaîne de valeur mondiale.  

Pour l'instant, le Maroc est sur la bonne voie à cet égard. Il jouit déjà d'une part croissante dans les chaînes de valeur mondiales, atteignant des niveaux similaires ou même supérieurs à ceux de certains pays émergents, tels que la Russie, l'Inde ou la Turquie. Ceci est également important au niveau régional, car le Maroc est l'une des rares économies de la région MENA à pouvoir se targuer de tels chiffres.  

Banderas de la Unión Europea - PHOTO/FILE
Drapeaux de l'Union européenne - PHOTO/FILE

D'après les réponses à l'enquête EuroMeSCo Euromed « L'avenir de la politique européenne de voisinage », il a été révélé que le développement socio-économique est le sujet qui suscite le plus d'intérêt. En outre, 53 % des participants marocains ont loué les effets de l'appareil de développement socio-économique de la PEV dans le Sud. Afin de relancer et de renforcer les relations entre l'UE et le Maroc, il faut s'appuyer sur les réalisations économiques de la PEV. Cependant, il faut d'abord résoudre le problème de la mise en œuvre d'éléments régionaux au sein de la PEV, qui n'a jamais été pleinement développée : comprendre les pays du Sud comme un bloc unique, plutôt que comme une région composée d'identités nationales différentes.  

Le Maroc, en tant qu'État doté d'une identité et d'aspirations propres, a une politique étrangère claire : d'une part, renforcer les liens avec l'Occident (avec lequel il partage l'histoire et la géographie) et, d'autre part, veiller à ses intérêts géoéconomiques au sein de la communauté Sud-Sud. A l'horizon, la création d'un réseau de liens propres sur l'axe Nord-Sud, Sud-Sud et l'alliance de coopération entre l'Amérique latine, l'Afrique et l'Asie. 

Pour répondre aux attentes marocaines, la capacité à mobiliser des ressources économiques n'est pas la seule à compter, les engagements politiques sont une composante essentielle du plan d'action. Dans la relation Maroc-UE, diverses contraintes institutionnelles ont compliqué le développement de certains plans au fil du temps. Cela n'a cependant pas empêché leur mise en œuvre, basée sur le principe de l'appropriation autour des priorités marocaines. Les engagements politiques avec l'Union européenne restent à négocier, mais l'intérêt de moderniser le partenariat est une réalité tant pour le Maroc que pour l'Europe.