Aujourd'hui, cela fait 45 ans que le Maroc a commencé à reconquérir le territoire de la colonie espagnole du Sahara en 1975. Le Roi du Maroc, Mohamed VI, comme le veut la tradition chaque année, a prononcé un discours devant le peuple marocain en rappelant que cette marche était "un exemple unique de mobilisation collective, d'engagement, de discipline et de respect du droit".
Le monarque a voulu féliciter le peuple marocain pour la réponse qu'il a reçue lorsqu'il a entendu l'appel du défunt roi, Hassan II, lui demandant d'entamer une marche vers les provinces du sud. "C'est une preuve pour le monde entier de la capacité du peuple marocain à faire face aux défis, ce qui nous a permis d'entrer dans l'histoire en entreprenant une marche pacifique, couronnée par la récupération de nos provinces du sud.
Tout au long de son discours, Mohamed VI a tenu à souligner l'incontestable marocanité du Sahara et a profité de l'occasion pour énumérer les réalisations de l'Union africaine et de l'ONU après 45 ans de réintégration du territoire.
"En ce qui concerne les Nations unies, les dernières résolutions du Conseil de sécurité ont enterré les approches irréalistes et les thèses déjà dépassées, en insistant sur la participation effective des véritables parties concernées dans ce différend régional et en renforçant, de manière irréversible, la solution politique basée sur le réalisme et le consensus", a expliqué le monarque.
Le roi du Maroc a parlé de la nécessité de résoudre les doutes internationaux en proclamant l'autonomie du territoire, qui reste en litige au niveau international avec des pourparlers lents et parrainés par la MINURSO. "Tout cela s'inscrit dans le cadre de l'initiative marocaine d'autonomie, qui bénéficie du soutien du Conseil de sécurité et des grandes puissances, car c'est la seule option naturelle pour le règlement de ce différend".
En ce qui concerne l'Union africaine, le monarque a célébré le retour à "sa maison africaine" où il gagne de plus en plus de soutien. Avec l'entrée du Sahara occidental en tant qu'État dans l'organisation, le Maroc a décidé de partir en 1985, bien qu'il soit revenu en 2017.
"Grâce au retour du Maroc dans sa maison africaine, l'UA a réussi à se débarrasser des manœuvres qui l'ont tenu en otage pendant plusieurs années, en adoptant désormais une approche constructive, basée sur un soutien total aux efforts déployés exclusivement par les Nations unies".
Le monarque n'a pas voulu négliger le fait que, la semaine dernière, plusieurs consulats internationaux ont été ouverts à Laayoune et à Dakhla. "C'est une reconnaissance claire du caractère marocain du Sahara, et une expression de sa confiance dans la sécurité, la stabilité et la prospérité dont jouissent nos provinces du sud".
La célébration de la Marche verte coïncide avec les tensions que le Maroc connaît actuellement au sud de Guerguerat, à la frontière avec la Mauritanie, où des manifestations ont lieu avec des dizaines de civils sahraouis appelés par le Front Polisario.
En ce sens, il a voulu réaffirmer son "rejet absolu des pratiques abominables qui tentent d'entraver la circulation naturelle entre le Maroc et la Mauritanie, de modifier la situation juridique et historique qui prévaut à l'est du mur de sécurité, ou d'exploiter illégalement les richesses de la zone".
Le roi Mohammed VI a souligné qu'après tant de temps et d'argent investis dans les territoires, "le temps est venu de concrétiser l'énorme potentiel de l'espace maritime".
Au cours de cette année, le Maroc a achevé l'aménagement des espaces maritimes du pays, en les intégrant dans le cadre du système juridique marocain et dans le respect des principes du droit international.
Le monarque a fait un clin d'œil à l'Espagne en la traitant comme un pays ami et en expliquant qu'il n'y a aucune intention de violer le droit maritime puisque "nous respecterons l'association qui nous unit en tant que pays amis, loin d'imposer unilatéralement la politique des faits accomplis".
Les rapports économiques provenant de la zone atlantique ont été célébrés par Mohamed VI comme un succès. Il a également annoncé que "la côte atlantique du sud du Royaume, face au Sahara marocain, sera un front de mer pour l'intégration économique et le rayonnement continental et international".
Ce faisant, il a annoncé qu'il allait créer le deuxième plus grand port du pays à Dakhla. "Connaissant les ressources que recèlent ces provinces, nous continuerons à travailler au développement d'une véritable économie maritime, susceptible d'en faire un pont et un lien entre le Maroc et ses profondeurs africaines".
La nouvelle de l'ouverture d'un canal commercial avec les voisins d'Afrique australe s'est accompagnée de l'annonce d'une augmentation des investissements dans les secteurs de développement liés à la mer. En outre, il a ajouté que "parallèlement, il faut continuer à promouvoir le secteur de la pêche, compte tenu du rôle qu'il joue dans la promotion économique de la région, ainsi que donner un nouvel élan au Plan Bleu qui en fera un pilier stratégique pour l'activation du secteur touristique dans cette région, en en faisant une véritable destination pour le tourisme de plage".
Pour conclure son discours, le Roi Mohammed VI a tenu à rendre hommage à tous les martyrs du pays "en transmettant notre considération à toutes les composantes des Forces armées royales et des Forces de sécurité, pour leur mobilisation constante, afin de préserver l'unité nationale et de sauvegarder la sécurité et la stabilité de notre pays".
