Mohammed Lamine Al-Naffa : « Le Royaume du Maroc doit chercher de nouveaux partenaires et des négociateurs sahraouis plus réalistes »

Le leader du MSP a accordé une interview au média Hespress pour appeler à des négociations avec d'autres acteurs politiques concernant le Sahara occidental 
Mohamed Lamine Al-Naffa, MSP
Mohammed Lamine Al-Naffa, MSP

Mohammed Lamine Al-Naffa, leader du Mouvement sahraoui pour la paix (MSP), a affirmé que « le Royaume du Maroc doit chercher de nouveaux partenaires et des négociateurs sahraouis plus réalistes, et ceux-ci sont présents et prêts à trouver une solution à ce conflit ». 

Mohammed Lamine Al-Naffa, fils d'un illustre notable de la tribu des Erguibat et membre de l'Assemblée du Sahara durant l'ère espagnole, a fait cette déclaration aux médias marocains Hespress après que le président français Emmanuel Macron a annoncé que la nation française reconnaissait la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et soutenait le plan d'autonomie du royaume marocain pour le territoire sahraoui. 

En réponse à la question, le média Hespress a proposé une interview du membre de la Commission politique permanente et coordinateur du Comité politique du MSP. Mohammed Lamine Al-Naffa y souligne que la proposition de son mouvement, qui milite pour une solution politique négociée, « est pragmatique et réaliste et prend en compte toutes les variables géopolitiques et régionales tout en garantissant une solution à ce conflit de longue date qui a coûté la vie à des milliers de réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf ». 

Comparant la proposition du MSP avec les positions du Front Polisario, il a noté que « ce dernier est resté prisonnier de formules et d'idées figées qui ont pu constituer une monnaie d'échange rentable à un moment donné, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui ». 

Al-Naffa a ajouté : « Ce qui confirme la validité de la proposition du MSP, c'est que tous les pays influents dans le monde la soutiennent en appelant au réalisme dans la résolution de ce conflit, à l'instar des Etats-Unis d'Amérique, de l'Espagne et de la France », soulignant que « le Conseil de sécurité dans toutes ses résolutions a été très franc en appelant à une solution réaliste au conflit du Sahara ». 

Commentant la déclaration du Front Polisario, intervenue après la dernière session du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Sahara occidental, Mohammed Lamine Al-Naffa a souligné que « cette déclaration vise à calmer la population des camps de Tindouf », ajoutant : « Dire qu'il y a des pays influents à l'ONU, au Conseil de sécurité, qui soutiennent le Maroc et conspirent en sa faveur est un aveu clair de l'échec des dirigeants du Polisario à mobiliser le soutien international en faveur de leur thèse ». Al-Naffa a indiqué que le Front Polisario « n'a ni les moyens diplomatiques ni les moyens militaires pour inverser la corrélation des forces ». 

Le dirigeant du Mouvement sahraoui pour la paix a en outre affirmé que « la direction du Front Polisario confirme à chaque fois qu'elle ne veut pas résoudre ce conflit, parce que, tout d'abord, elle n'a pas de décision propre, puisque la décision d'accepter telle ou telle solution est celle d'Alger, et ensuite l'acceptation par le Front Polisario de toute solution politique se fera inévitablement au détriment de son capital révolutionnaire », et, par conséquent - dit Al-Naffa - « le Royaume du Maroc est obligé de chercher de nouveaux partenaires sahraouis qui sont plus réalistes et négociateurs, et ceux-ci sont présents et prêts à trouver une solution ». 

Al-Naffa a également souligné que « miser sur la recherche d'une solution avec le Polisario et derrière elle avec l'Algérie, implique une énorme perte de temps et le report d'opportunités pour le développement du Sahara ».