La CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc) présente ses propositions fiscales et sociales pour la nouvelle année académique 2023-2024

Le patronat marocain favorable à l'augmentation du salaire minimum

El presidente de la Confederación General de Empresas Marroquíes- PHOTO/TWITTER/@AljChakib
PHOTO / TWITTER / @AljChakib-Président de la Confédération Générale des Entreprises Marocaines

Le président de la CGEM, Chakib Alj, a déclaré à Casablanca que les employeurs appliqueront l'augmentation du salaire minimum " lorsque le gouvernement le décidera."Alj est tombé sur des commentaires journalistiques sur le possible non-respect de l'augmentation de 5% du salaire minimum interprofessionnel (SMIG, pour son acronyme en français) prévue dans l'accord tripartite avec le gouvernement et les syndicats.

Evoquant l'augmentation du SMIG, le chef du représentant des employeurs a assuré que “nous n'avons aucune objection, ce que nous recherchons, c'est un équilibre, ce que nous voulons, c'est protéger les emplois et créer plus d'emplois. Selon Alj, l'association patronale entend, à travers les modifications qu'elle souhaite introduire dans le Code du travail, empêcher les employeurs d'avoir peur lors de l'embauche de personnel.” "La CGEM ne doit pas être diabolisée, ce que nous voulons, c'est que l'accord social soit respecté par toutes les parties”, a-t-il ajouté. (NDLR, le salaire minimum au Maroc est de 2 828 dirhams, soit environ 255 euros).

De son côté, le vice-président de la CGEM, Mehdi Tazi, a affirmé qu '" à aucun moment la CGEM n'a conditionné l'augmentation du salaire minimum à la réforme du Code du Travail et à la promulgation de la Loi de grève. Tazi en a profité pour mentionner qu'en ce qui concerne le salaire minimum, la concurrence s'intensifie dans les pays voisins et aussi en Europe. Plus précisément, il a évoqué la Bulgarie et la Roumanie comme destinations alternatives car ce sont deux pays avec des salaires très compétitifs pour les investisseurs internationaux.

Pour les entrepreneurs, l'inflation a un impact sur l'ensemble de la chaîne de valeur, ce qui signifie un effort supplémentaire dans leurs prévisions annuelles. La Banque centrale du Maroc prévoit une inflation de 5,5 d'ici 2023. Concernant l'accord tripartite, la CGEM a rencontré le même vendredi le Ministre marocain de l'Emploi, Younes Sekkouri qui a déclaré que la bonne nouvelle. De nombreux progrès ont été réalisés avec la loi organique réglementant le droit de grève. “La loi est déjà au Parlement et intervient après 9 mois de discussions positives avec les employeurs et les syndicats."

La rentrée scolaire des hommes d'affaires marocains a été avancée au premier jour de septembre avec le projet de Loi de finances 2024 et le dialogue social comme colonne vertébrale de la vision de l'association patronale CGEM pour le cours qui commence maintenant. Lors d'une conférence de presse à son siège à Casablanca, le président de la CGEM a assuré qu'il s'agissait de propositions pragmatiques et réalistes pour aider les entrepreneurs et l'économie dans son ensemble à se développer de manière durable. Ces propositions incluent des réformes sur la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), les impôts locaux et l'impôt sur le revenu. Selon Alj, la CGEM a tenté de refléter les préoccupations des entreprises de toutes tailles à travers des consultations avec les fédérations sectorielles, régionales et les commissions spécialisées de l'association patronale.

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Les propositions comprennent une redéfinition du champ d'application de la TVA, des exonérations plus larges et la généralisation du droit à déduction et au remboursement. Il est également proposé de réduire les taux de TVA à deux seulement. Dans un autre point des propositions, il s'agit de réduire le nombre d'impôts locaux en les regroupant en deux grandes catégories: l'impôt foncier et l'impôt sur l'activité économique.

La CGEM propose une baisse progressive de l'impôt sur le revenu sur trois ans, avec un objectif de taux marginal de 30% d'ici 2026. Dans la rubrique impôt sur les sociétés, il est suggéré d'exclure les produits non courants du calcul de l'assiette fiscale de l'IS et d'étendre la limite de l'IS à 20% pour toutes les entreprises qui s'engagent à investir 1500 millions de dirhams (environ 135 millions d'euros) ou plus sur une période de 5 ans, et pas seulement pour les entreprises nouvellement créées. L'objectif est également d'améliorer la neutralité des opérations de restructuration des groupes d'entreprises.

Parmi les mesures douanières, la réduction continue de la contribution minimale est envisagée en vue de son élimination. Une révision de l'imposition des majorations est proposée, les excluant spécifiquement de la retenue à la source de 10%. De plus, il cherche à favoriser le développement des startups, en définissant clairement ce que l'on entend par startup et en permettant aux entreprises non résidentes au Maroc de bénéficier du régime de report d'impôt. La récupération de la TVA sur les frais de gestion des fonds d'investissement et la mise en place de dispositifs d'intéressement par le biais d'options d'achat d'actions des salariés sont également envisagées.

PHOTO/ARCHIVO - Dírhams marroquíes
PHOTO/ARCHIVO - Marocain dirhams

Afin de contribuer à la promotion de l'économie circulaire et des énergies renouvelables, la CGEM propose d'appliquer la TVA uniquement sur la marge des produits de l'économie circulaire dans les secteurs de la plasturgie et de la métallurgie. En outre, il est suggéré de réduire les droits de douane pour la batterie de stockage d'énergie à 2,5%.

Dans le secteur du tourisme, l'association patronale propose de généraliser le taux de TVA de 10% pour l'ensemble de l'industrie du tourisme et de créer un cadre fiscal adapté pour les locations meublées par des particuliers. En résumé, les propositions fiscales de la CGEM font état d'une série de réformes ambitieuses qui visent à améliorer l'efficacité fiscale, à favoriser la croissance économique et à attirer les investissements au Maroc. Le succès de ces propositions dépendra de leur mise en œuvre effective et de la collaboration entre le gouvernement, la CGEM et les syndicats.