Les pays du Sahel publient une déclaration commune contre la menace terroriste

À la veille de l'ouverture du sommet UE-Union africaine à Bruxelles, les dirigeants des pays du Sahel et les partenaires internationaux ont publié une déclaration commune sur la lutte contre la menace terroriste et le soutien à la paix et à la sécurité au Sahel et en Afrique de l'Ouest.
Ils ont accordé une attention particulière à la situation au Mali dans le cadre de la lutte contre le djihadisme. "Les pays sahéliens et voisins, ainsi que les partenaires internationaux, se sont réunis pour discuter de la situation au Sahel. Nous restons déterminés à soutenir le Mali et son peuple dans leurs efforts pour parvenir à une paix et une stabilité durables, ainsi qu'à combattre les menaces terroristes au Sahel", peut-on lire dans le communiqué.

Les communautés politiques ont évoqué la situation au Mali en regrettant que les autorités maliennes de transition n'aient pas respecté leurs engagements envers la CEDEAO et le soutien de l'Union africaine d'organiser des élections présidentielles et législatives avant le 27 février de cette année. "Nous exhortons les autorités maliennes à achever la période de transition et à organiser des élections libres, équitables et crédibles. Nous soutenons pleinement les efforts déployés par la CEDEAO et l'UA pour ramener le Mali à l'ordre constitutionnel dans les meilleurs délais", indique la proclamation officielle.
Tout cela a été dit dans le communiqué après la nouvelle que la France va retirer ses troupes du Mali. La confirmation cette semaine par le président français Emmanuel Macron du retrait militaire, avec ses partenaires européens et le Canada opérant dans le cadre de l'opération Barkhane, est également mentionnée dans le communiqué : "en raison des multiples obstructions des autorités de transition au Mali, le Canada et les États européens estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour remplir efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme".

La France, ancienne puissance coloniale, a déployé ses troupes en 2013 avec pour objectif initial de faire face aux combattants djihadistes. Toutefois, le succès limité de cette décision, associé à deux coups d'État depuis 2020 et à l'incapacité à mettre en place un gouvernement civil, a contraint la France et ses partenaires à retirer le déploiement militaire au Sahel de quelque 25 000 soldats.
Malgré cela, et comme le reconnaît le communiqué, des modalités futures d'action conjointe contre le terrorisme dans la région du Sahel, et en particulier au Niger et dans le Golfe de Guinée, ne sont pas exclues. A tel point que des consultations politiques et militaires devraient définir les paramètres de cette action commune d'ici juin 2022.

Les pays du Sahel ont également souligné l'importance de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) "pour sa contribution à la stabilisation du Mali, à la mise en œuvre de l'Accord de paix et de réconciliation, à la protection du peuple malien, y compris des droits de l'homme, et à la création d'un environnement sécurisé pour l'aide humanitaire". Ils ont également souligné "l'engagement et le prix payé en vies humaines" par les pays qui ont fourni une aide militaire.
Enfin, et dans le but de contenir les actions des groupes terroristes dans la région, les partenaires internationaux ont soutenu activement les organisations régionales concernées telles que l'Union africaine, la CEDEAO, le G5 Sahel et l'Initiative Acra. Par ailleurs, il a été demandé au Haut Représentant de la Coalition pour le Sahel d'organiser "une réunion de la coalition dans les meilleurs délais pour étudier la feuille de route adoptée en mars 2021 et prendre en compte ces nouvelles orientations".
Toutes ces déclarations des pays d'Afrique de l'Ouest seront déterminantes pour le sommet UE-Union africaine qui se tiendra les 17 et 18 février à Bruxelles.