Le secrétaire d'État américain entame une longue tournée qui le mènera dans différentes capitales du Moyen-Orient et du Caucase

Pompeo entame une tournée à Paris qui le mènera au Moyen-Orient

AP/PATRICK SEMANSKY - Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo participe à une cérémonie de dépôt de couronnes en hommage aux victimes du terrorisme aux Invalides, à Paris, le lundi 16 novembre 2020

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo entame lundi une longue tournée à Paris par une interview du président français Emmanuel Macron qui le conduira dans plusieurs capitales du Moyen-Orient et du Caucase. 

Le Département d'Etat français a mis en avant les liens historiques entre la France et les Etats-Unis à la veille de la visite de Mike Pompeo. Une visite qui est restée discrète et qui a eu lieu à la demande des Américains, est précisée à Paris. 

La période de transition complique les relations diplomatiques, mais les sujets de discussion n'ont pas manqué. Du côté américain, l'importance de la coopération transatlantique en matière économique, d'une alliance clé au sein de l'OTAN, d'une convergence de vues sur la Russie et d'un partenariat inébranlable dans la lutte contre le terrorisme a été mentionnée.

Pompeo, qui a passé un week-end privé à Paris avec sa femme, a été reçu au Palais de l'Elysée par le président français Emmanuel Macron qui, le 10 novembre, a exprimé ses félicitations au candidat démocrate, Joe Biden, après avoir remporté les élections présidentielles américaines contre Trump. 

Il y a quelques heures, Emmanuel Macron a reçu le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dans un tout nouvel ordre, alors que Donald Trump n'a pas encore reconnu sa défaite et que Paris a déjà jeté son dévolu sur le nouveau président élu des Etats-Unis, Joe Biden. 

Le chef de l'Etat français a rencontré le secrétaire d'Etat en fin de matinée au Palais de l'Elysée, loin des caméras et des micros. Il en va de même pour le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui a rencontré son homologue juste avant. 

L'exécutif a souligné qu'il avait reçu Mike Pompeo à sa demande, « en toute transparence avec l'équipe du président élu Joe Biden », à un moment où Paris souhaite une refondation de la relation transatlantique à l'occasion du changement d'administration américaine. 

Mais pour l'instant, c'est le président Donald Trump qui reste à la tête de la première puissance mondiale et c'est avec son administration que les questions internationales doivent être abordées, a souligné le ministre français des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. « Il était normal - et respectueux des institutions américaines - qu'il soit reçu », a déclaré une source diplomatique française, sans plus de détails, le mandat de Donald Trump, qui a duré jusqu'au 20 janvier. 

Dans une interview télévisée vendredi, Le Drian a insisté sur le fait que « pour l'instant » Pompeo est son « homologue », et ce jusqu'au transfert de pouvoir à la Maison Blanche le 20 janvier. C'est pourquoi il entend aborder avec lui « de nombreuses questions difficiles », comme la situation en Irak ou en Iran, la lutte contre le terrorisme, les « difficultés » au Moyen-Orient ou les relations avec la Chine. 

El secretario de Estado de Estados Unidos, Mike Pompeo

En outre, le ministre français a avancé qu'il y a certains messages que Paris veut lui transmettre, comme que les Etats-Unis ne devraient pas accélérer le retrait de leurs troupes en Afghanistan et en Irak, vu le risque d'accroître la déstabilisation de ces pays.

Washington a déclaré que l'action transatlantique sur les questions économiques et de sécurité, ainsi que la lutte contre le terrorisme et d'autres menaces mondiales, figureront au menu des entretiens de sa secrétaire d'État à Paris. 

Sur son compte Twitter, lors de son atterrissage à Paris, Pompeo a rappelé que la France est « le plus vieil ami et allié » des Etats-Unis et qu'elle est liée par une relation transatlantique construite sur des valeurs communes : la démocratie, la liberté et l'Etat de droit. 

De Paris, Pompeo se rendra en Turquie, un pays qui a de mauvaises relations avec la France et qui s'est clairement détérioré ces dernières semaines avec de multiples frictions qui ont même dégénéré en attaques personnelles du président, Recep Tayyip Erdogan, contre Macron. 

La France n'a pas hésité à souligner le paradoxe d'un partenaire de l'OTAN comme la Turquie qui se comporte de cette manière, et il ne serait pas surprenant que le secrétaire d'État américain tente de faire baisser cette tension. 

Non seulement pour préserver l'intégrité de l'Alliance atlantique, mais aussi l'ancrage avec ses partenaires européens à Ankara, compte tenu de sa place croissante sur l'échiquier diplomatique au Moyen-Orient, dans le Caucase, mais aussi en Afrique du Nord. 

La tournée du chef de la diplomatie américaine se poursuivra ensuite en Géorgie, en Israël, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.