Poutine brandit la menace nucléaire

Le président russe a réagi à la décision de Joe Biden d'autoriser l'Ukraine à utiliser des missiles américains à longue portée pour attaquer le territoire russe 
El presidente ruso, Vladimir Putin, presta juramento durante su ceremonia de inauguración en el Kremlin en Moscú, Rusia, el 7 de mayo de 2024 - SPUTNIK/ALEXANDER KAZAKOV via REUTERS
Le président russe Vladimir Poutine - SPUTNIK/ALEXANDER KAZAKOV via REUTERS

Le président russe Vladimir Poutine a approuvé une modification de la doctrine nucléaire autorisant l'utilisation d'armes nucléaires en réponse à une attaque ukrainienne de missiles américains à longue portée contre le territoire russe. 

Le gouvernement russe a confirmé qu'il répondrait par des missiles nucléaires à des attaques conventionnelles et qu'il tiendrait les pays de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) pour responsables des offensives qui pourraient venir d'Ukraine. 

 

Le gouvernement de Vladimir Poutine a modifié sa doctrine nucléaire pour autoriser l'utilisation d'armes nucléaires en cas « d'agression par un État non nucléaire, mais avec la participation ou le soutien d'un pays nucléaire ». La réponse du Kremlin fait suite à l'autorisation donnée par le président américain Joe Biden d'utiliser le système de missiles tactiques de l'armée (ATACMS) en Ukraine. 

El presidente ruso Vladimir Putin en el cosmódromo ártico en Plesetsk - AFP/MAXIM MARMUR
Le président russe Vladimir Poutine au cosmodrome arctique de Plesetsk - AFP/MAXIM MARMUR

Avant l'investiture de Donald Trump en janvier, le président américain Joe Biden a autorisé l'attaque de l'Ukraine contre le territoire russe avec des missiles américains à longue portée, ce qui a fait monter les tensions à un niveau encore inconnu. 

Un scénario d'escalade mondiale auquel Vladimir Poutine a répondu en approuvant la doctrine qui donne le feu vert à l'utilisation des armes nucléaires russes en cas d'offensive ukrainienne avec ces missiles à longue portée, car cela implique la participation directe d'un pays de l'OTAN comme les États-Unis à une attaque directe contre le territoire russe. 

El presidente estadounidense Joe Biden - REUTERS/JONATHAN ERNST
Le président américain Joe Biden - REUTERS/JONATHAN ERNST

Ces missiles, d'une portée de plusieurs centaines de kilomètres, permettraient à l'Ukraine d'attaquer les centres logistiques de l'armée russe et les aérodromes d'où décollent ses bombardiers. 

Les missiles ATACMS fournis par les États-Unis sont initialement destinés à être utilisés dans la région frontalière russe de Koursk, où des soldats nord-coréens ont été déployés pour soutenir les troupes russes, selon le New York Times. 

« Si une telle décision a réellement été prise, il s'agit d'une nouvelle escalade de la tension du point de vue de l'implication des États-Unis », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Les États-Unis « jettent de l'huile sur le feu » avec cette décision, a ajouté Peskov. 

<p>Sistema de Misiles Tácticos del Ejército (ATACMS) en el Campo de Misiles White Sands en Nuevo México - AFP/JOHN HAMILTOM </p>
Système de missiles tactiques de l'armée (ATACMS) au White Sands Missile Range au Nouveau Mexique - AFP/JOHN HAMILTOM

Or, selon la Russie, une attaque ukrainienne contre la région frontalière de Koursk permettrait à l'armée russe d'utiliser des armes nucléaires, qui ont un grand pouvoir dévastateur et peuvent causer de graves dommages. 

Les États-Unis ont livré des lance-roquettes HIMARS pour soutenir l'armée ukrainienne peu après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, puis lui ont accordé des missiles ATACMS d'une portée de 300 kilomètres, mais uniquement à des fins défensives, et ont maintenant autorisé l'utilisation de missiles ATACMS à longue portée pour attaquer le territoire russe dans la zone frontalière de Koursk, ce qui modifie considérablement les perspectives pour la Russie. 

Poutine a déjà mis en garde contre l'implication directe dans le conflit des pays de l'OTAN, tels que les États-Unis ou les pays de l'UE, si ce type d'armement était autorisé à être utilisé contre le territoire russe, car il utiliserait les infrastructures et le personnel de l'Alliance atlantique pour lancer ces missiles. 

<p>Mapa de Ucrania y Rusia que muestra el alcance de 300 kilómetros en territorio ruso de los misiles ATACMS utilizados por Ucrania - AFP/VALENTIN RAKOVSKY Y VALENTINA BRESCHI  </p>
Carte de l'Ukraine et de la Russie montrant la portée de 300 kilomètres des missiles ATACMS utilisés par l'Ukraine sur le territoire russe - AFP/VALENTIN RAKOVSKY ET VALENTINA BRESCHI

Le dirigeant russe n'avait pas précisé à l'époque comment la Russie répondrait aux attaques de l'OTAN sur son territoire, mais il est allé jusqu'à brandir la carte de l'armement nucléaire. 

Le dernier changement dans la doctrine nucléaire russe rend les pays tiers responsables du soutien des attaques conventionnelles contre la Russie, même s'ils ne mènent pas directement les offensives eux-mêmes. Moscou est ainsi prête à utiliser l'arme nucléaire face à des attaques conventionnelles : non seulement si elles compromettent l'existence de la Russie, comme indiqué plus haut, mais aussi si elles portent simplement atteinte à sa souveraineté en attaquant son propre territoire. 

<p>Esta fotografía tomada el 16 de agosto de 2024, durante una gira de medios organizada por Ucrania, muestra un edificio dañado en la ciudad rusa de Sudzha, región de Kursk, controlada por Ucrania, en medio de la invasión rusa en Ucrania - PHOTO/YAN DOBRONOSOV / AFP</p>
Cette photo prise le 16 août 2024 lors d'une tournée médiatique organisée par l'Ukraine montre un bâtiment endommagé dans la ville russe de Sudzha, dans la région de Koursk - PHOTO/YAN DOBRONOSOV/AFP

Vladimir Poutine a déjà menacé d'utiliser des armes nucléaires en représailles à des attaques de cette ampleur sur le territoire russe, et c'est un scénario inquiétant. 

En effet, la Russie a fait état d'une attaque par un missile ATACMS de fabrication américaine dans la région de Briansk, bien que l'Ukraine n'ait pas confirmé cette information. Le danger d'hostilités nucléaires menace.