Le président israélien estime que les négociations avec le Hamas sur la libération des otages ne sont pas sérieuses

Le président israélien, Isaac Herzog, a déclaré dans une interview accordée à EFE jeudi que les négociations avec le groupe islamiste Hamas pour la libération des otages enlevés dans la bande de Gaza n'étaient pas sérieuses.
"Je ne suis pas sûr que les négociations soient réelles", a déclaré aujourd'hui Herzog. "Pour être honnête, je ne vois toujours pas de réponse sérieuse de la part du Hamas", a-t-il déclaré lors d'une interview à la résidence présidentielle de Jérusalem.
"Je vois qu'il y a des allers-retours. Je sais qu'il y a un processus de médiation par le Qatar", a ajouté le président, qui a toutefois exprimé la crainte que le Hamas ne joue "des jeux psychologiques pour rendre Israël fou".
"C'est le moment d'offrir quelque chose et de montrer leur sérieux en ce qui concerne la libération des otages, en commençant par les enfants et les femmes", a déclaré Herzog, faisant référence à la libération potentielle d'au moins une partie des 239 prisonniers de Gaza qui ont été enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.
Le président a également remercié l'Égypte pour sa position "très active et positive", qui a permis de présenter des propositions malgré des "circonstances complexes".
Interrogé sur le fait de savoir si Israël était prêt à procéder à un échange de prisonniers, comme le demandait le Hamas, il a répondu : "Nous en sommes encore loin, nous ne savons pas si elles (les négociations) sont sérieuses".
Le président israélien a également déclaré que le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, "est un mégalomane à la Hitler" qui "ne comprend pas la capacité des humains à parler".
Ces déclarations interviennent peu après que le président américain Joe Biden a reconnu que le rôle de son pays au cours des dernières heures était de tenter une médiation avec le Qatar pour amener le groupe islamiste palestinien à accepter la libération d'une partie des otages.
"J'ai de légers espoirs (...) J'ai été profondément impliqué dans l'avancement des négociations sur les otages", a déclaré Joe Biden hier lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre bilatérale avec le président chinois Xi Jinping dans la région de la baie de San Francisco.
Selon des sources arabes au fait de l'état des négociations, le Qatar dirige la médiation entre Israël et le Hamas pour la libération de 50 otages, principalement des femmes et des enfants, en échange de la libération de femmes et d'enfants palestiniens détenus dans les prisons israéliennes et d'un cessez-le-feu temporaire de cinq jours.
Une source du Hamas a déclaré à EFE qu'"Israël et le Hamas sont sur le point de conclure un accord d'échange de prisonniers".
Selon cette source, il existe déjà un "accord préliminaire" pour procéder à cet échange de civils, mais "il y a un désaccord sur le nombre" car "le Hamas veut en libérer 50, tandis qu'Israël insiste pour en libérer 100".
Une autre source palestinienne a déclaré qu'un "accord a été conclu sur les grandes lignes de l'accord" entre le Qatar en tant que médiateur et le chef politique du Hamas, Ismail Haniye, bien qu'il doive encore être présenté à l'aile militaire du mouvement à Gaza, dirigée par Yahya Sinwar.
Selon certaines sources, le problème des négociations réside en partie dans le fait que la direction politique du Hamas au Qatar n'est pas le décideur sur le terrain, c'est-à-dire l'aile militaire du mouvement dans la bande de Gaza, et que chaque cycle de négociations prend "deux ou trois jours".
Pourtant, les cycles de négociations se poursuivent dans des lieux itinérants, tant à Doha, la capitale qatarie, qu'en Égypte, avec la participation également des États-Unis, dans le but de parvenir à un accord final entre les deux parties dans les plus brefs délais.
La chaîne des intermédiaires implique qu'Israël, les États-Unis, le Qatar et l'Égypte se rencontrent d'abord et transmettent ensuite le message aux dirigeants du Hamas à Doha, puis à Gaza.