Le Qatar apporte des tensions territoriales avec le Bahreïn à l'ONU quatre jours avant le sommet

Le Qatar a indiqué vendredi qu'il avait porté ses tensions territoriales avec le Bahreïn devant l'ONU, à quatre jours d'un sommet des dirigeants du Golfe où des progrès devraient être réalisés dans la résolution de la crise entre Doha et ses voisins.
La représentation permanente du Qatar auprès des Nations unies a envoyé un message au Conseil de sécurité signalant une violation de son territoire maritime par les navires militaires du Bahreïn le 25 novembre, a indiqué le ministère qatari des affaires étrangères dans un communiqué.
Dans sa lettre, Doha considère cet épisode comme "une violation de la souveraineté et de l'intégrité" du pays et une "menace pour sa sécurité", selon la note.
L'incident en question s'est produit le 25 novembre lorsque les garde-côtes qataries ont intercepté deux bateaux appartenant à son homologue narinien alors qu'ils revenaient d'exercices militaires.
Les deux bateaux ont été relâchés peu après, mais Bahreïn a considéré que l'action du Qatar constituait une violation du droit maritime international.
La revendication de Doha auprès de l'ONU intervient alors que les tensions territoriales entre les deux pays se sont intensifiées ces dernières semaines.
Outre l'interception de plusieurs bateaux de pêche Bareini par le Qatar, il y aurait eu une violation de l'espace aérien du pays par des avions militaires du pays voisin le 9 décembre, dénoncée par Doha et démentie par Manama.
Cette intensification des tensions entre les deux pays coïncide avec les attentes suscitées par le sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) du 5 janvier en Arabie Saoudite en vue de l'annonce éventuelle d'un accord pour surmonter la crise entre le Qatar et certains de ses voisins.
L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar en 2017 et lui ont imposé un blocus, l'accusant de soutenir le terrorisme, en particulier le groupe islamiste des Frères musulmans, et d'entretenir de bonnes relations avec l'Iran et la Turquie, ennemis des gouvernements du quartet.
Le Koweït, qui a tenté de jouer un rôle de médiateur dans ce conflit, a annoncé le 4 décembre dernier que des pourparlers "fructueux" avaient été établis entre toutes les parties.