Les rebelles syriens encerclent Hama, une ville clé pour le régime d'Al-Assad

Rebelles dirigés par le HTS dans la province d'Alep, en Syrie - PHOTO/Reuters/Mahmoud Hassanoarabicphoto
Le gouvernement syrien a envoyé des renforts dans la province de Hama face à l'avancée des insurgés, menés par l'alliance islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) 

Après avoir pris Alep, les rebelles syriens encerclent désormais la ville de Hama, un point stratégique clé du pays pour le régime. Cette ville, située au centre de la Syrie, est cruciale pour l'armée de Bachar al-Assad afin de sauvegarder la capitale et le siège du pouvoir, Damas. C'est pourquoi les analystes ont suggéré que la chute de Hama pourrait entraîner celle du régime.  

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, les rebelles « ont encerclé la ville de Hama sur trois côtés et sont maintenant présents dans un rayon de trois à quatre kilomètres autour d'elle ». L'organisation basée au Royaume-Uni, qui dispose d'un vaste réseau de contacts en Syrie, a déclaré que les forces du régime « n'avaient qu'une seule issue vers Homs, au sud ». 

Le gouvernement syrien a envoyé des renforts dans la province de Hama face à l'avancée des insurgés, menés par l'alliance islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), désignée comme groupe terroriste par les États-Unis, la Russie, la Turquie et d'autres pays. Le HTS s'est séparé d'Al-Qaïda en 2016 et constitue actuellement la force la plus importante de l'opposition à Al-Assad.

Toutefois, outre HTS, il existe d'autres groupes anti-régime, tels que l'ANS (Armée nationale syrienne), une organisation de rebelles syriens financée et soutenue par la Turquie. Outre le renversement d'Al-Assad, un autre de leurs objectifs est de combattre les forces kurdes au nord d'Alep (SDF) qui cherchent à obtenir l'autonomie dans la région nord-est. 

Un rebelle à l'entrée de la ville de Saraqeb, dans la province d'Idlib, en Syrie - PHOTO/Reuters/Mahmoud Hassanoarabicphoto

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, les forces gouvernementales ont mobilisé « d'importants convois militaires » autour de Hama et de ses environs au cours des dernières 24 heures. Des « dizaines de camions » chargés de chars, d'armes, de munitions et de soldats se sont dirigés vers la ville, tandis que « les forces du régime et les combattants pro-gouvernementaux dirigés par des officiers russes et iraniens » ont repoussé une attaque au nord-ouest de Hama.

L'agence de presse officielle syrienne SANA a rapporté que les forces gouvernementales avaient réussi à « étendre la zone de sécurité » à Hama « d'environ 20 kilomètres ». Une source militaire citée par les médias pro-Damas a fait état de « batailles féroces » contre les rebelles dans la province de Hama, ajoutant que « des avions de guerre conjoints syro-russes » participaient à l'opération de défense de la ville.  

Autour de la ville de Maarat al-Numan, dans la province d'Idlib, en Syrie - PHOTO/Reuters/Mahmoud Hassanoarabicphoto

Par ailleurs, afin de soutenir ses forces dans la contre-offensive, Al-Assad a ordonné une augmentation de 50 % de la solde des soldats de carrière. 

Au cours de cette semaine de combats, 704 personnes ont été tuées, dont 110 civils, selon l'Observatoire syrien. Parmi les morts, on compte 302 combattants du HTS, ainsi que 59 membres du SNA. Par ailleurs, depuis le 27 novembre, au moins 233 soldats des forces d'Al-Assad ont été tués, ainsi que des combattants d'autres forces pro-iraniennes et de milices alliées à Damas. 

Certains des civils tués, dont des enfants, l'ont été par des tirs d'obus des insurgés. Cependant, l'ONG souligne que la plupart ont été tués dans des bombardements effectués par des avions de chasse syriens et russes en soutien à Al-Assad. Selon l'Observatoire, les avions de combat russes ont effectué quelque 250 bombardements, auxquels s'ajoutent 318 bombardements de l'aviation de Damas et 45 frappes aériennes des hélicoptères des forces syriennes. 

Pour sa part, Human Rights Watch a averti que les combats « font craindre que les civils soient exposés à un risque réel d'abus graves de la part des groupes d'opposition armés et du gouvernement syrien ».